Les populations mobilisées derrière Fabre pour le rétablissement des députés exclus de l’Assemblée nationale

Après deux semaines de repos, les principaux responsables du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) ont une fois encore battu les pavés samedi 08 janvier 2011. Ils ont non seulement demandé le départ de Faure Gnassingbé du pouvoir mais aussi, réclamé la démission des juges de la Cour Constitutionnelle, demandé le rétablissement des neuf députés proches de l’ANC abusivement exclus de l’Assemblée Nationale, dans leur droit et dénoncé les violations flagrantes des Droits de l’Homme au Togo. Pour cette première sortie de l’année 2011, la mobilisation n’était pas aussi importante.
 
Et pourtant, Jean-Pierre Fabre et les siens ont tenu leur pari. Parti de Bè Kondjindji comme d’habitude, les manifestants qui avaient à leur tête le nouveau leader de l’opposition togolaise ont parcouru quelques artères de la ville de Lomé avant d’atterrir à la plage pour le grand meeting d’explication. Tour à tour, Isabelle Améganvi de l’ANC, Mme Mana Sokpoli du même parti, Raphaël Biaou du PSR, Tchaboré Aimé Gogué de l’ADDI et Jean-Pierre Fabre, ont souhaité les vœux de nouvel an aux manifestants. Ils ont tous axé leur message sur la nécessité de maintenir les manifestations et appeler les populations à plus de mobilisation pour mettre fin, selon eux, au règne de l’arbitraire au Togo.
 
Les responsables de l’ANC présents à ce meeting n’ont pas fait économie du complot ourdie par Gilchrist Olympio, Aboudou Assouma et Abass Bonfoh pour exclure arbitrairement neuf députés de l’ANC de l’Assemblée Nationale. « La vérité sur toute cette affaire est proche puisque à ce jour nous avons rassemblé toutes les preuves », a rassuré la 2e Vice-Présidente de ANC, Isabelle Améganvi sous les applaudissements du public.
 
« Dieu n’aime pas le mensonge et quelle que soit la persistance des ténèbres, la lumière finit toujours par s’imposer. Si vous jetez un regard rétrospectif sur tout le processus qui a abouti à l’exclusion des députés, vous verrez que ce n’est que violation flagrante de la constitution. Nous sommes plus offusqués de voir que c’est la Cour Constitutionnelle, qui devrait dire rien que le droit, qui s’est laissée entraîner dans cette basse besogne », a-t-elle ajouté avant de conclure : « Ce que le Conseil Constitutionnel de la Côte d’Ivoire a fait en annulant certaines voix pour permettre à Gbagbo de pérenniser au pouvoir n’est pas plus grave que ce qu’a fait la Cour Constitutionnelle du Togo ».
 
Aimé Gogué, a pour sa part, jeté un regard critique sur le budget de l’Etat, exercice 2011. L’expert en économie trouve qu’il n’y a aucune compatibilité entre le contenu du message délivré par Faure Gnassingbé le 31 décembre et le budget qu’il a fait voter. «  Contrairement à ces secteurs sociaux où le budget a lamentablement baissé, celui de la présidence est monté d’un cran. Or, si le budget a augmenté pour la présidence, c’est peut-être qu’ils vont s’en servir pour faire la fête, des voyages ou acheter un nouvel avion. Est-ce comme cela que Faure compte améliorer le quotidien des Togolais ? Bien plus, le budget de la Police a aussi connu une augmentation. Cela servira peut-être à acheter des gaz lacrymogènes en vue de nous réprimer lors de nos manifestations. C’est au vu de tous ces dérapages que le FRAC mène sa lutte pour prendre le pouvoir et les changer », a-t-il déclaré.
 
Jean-Pierre Fabre qui a mis fin au meeting a axé son intervention sur la nécessité de mettre fin aux violations des Droits de l’Homme au Togo. Selon lui, ce n’est pas parce que l’affaire de l’exclusion des députés concerne l’ANC qu’il en parle régulièrement. « Nous en parlons parce que c’est une injustice. Nous devons exiger à ce que les députés rentrent dans leur droit. Autrement, les injustices et les violations des Droits de l’Homme feront l’actualité au Togo et y seront érigées en règle d’or », a-t-il indiqué avant d’inviter tous les membres et sympathisants de l’ANC à prendre part massivement aux cérémonies qu’organise l’ANC pour honorer la mémoire de Sylvanus Olympio à l’occasion de la célébration du 13 janvier : « Le 13 janvier, nous allons encore commémorer Sylvanus Olympio. Ce n’est pas l’affaire de Gilchrist Olympio. Nous admirions Sylvanus parce qu’il était le président de nous tous et non pas parce que son fils Gilchrist était parmi nous. Nous allons nous souvenir de lui comme nous le faisions avant ».
 
Olivier GLAKPE

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