Plusieurs milliers de femmes togolaises ont battu le pavé ce jeudi à Lomé pour protester contre le pouvoir togolais et exiger « l’alternance à la tête de l’État » et de « meilleures conditions » d’organisation des élections législatives et locales à venir, a constaté l’Agence Afreepress.
Ces femmes, habillées de couleur rouge, ont exprimé leur « ras-le-bol » face à la « souffrance » qu’elles endurent dans leur vie quotidienne et appelée le président de la République togolaise, Faure Gnassingbé « à démissionner » de son poste. « Nous les femmes togolaises nous en avons assez, le Togo n’appartient plus aux Togolais. Il y a un certain type de citoyen qui s’est accaparé de tout, qui roule dans les grosses voitures et qui se paye tout ce dont ils ont besoin. Nous avons des diplômes, mais nous sommes à la maison. Lorsque vous trouvez à faire, les patrons vont chercher d’abord à coucher avec vous avant de vous embaucher. Maintenant nous sommes décidées à arracher un meilleur avenir pour nous et nos enfants », ont crié certaines manifestantes.
« Nous demandons purement et simplement au président Faure de quitter le pouvoir parce que nous les femmes, nous souffrons trop. Nous les femmes, nous sommes devenues les seuls soutiens pour nos enfants. Nos enfants sont au chômage pendant que d’autres personnes passent 50 ans dans la fonction publique », a dénoncé une autre manifestante.
Elles ont dénoncé entre autres, la saisie par les services de renseignement togolais, de plusieurs milliards de F CFA appartenant à des commerçantes de nationalité togolaise installées au Grand marché de Lomé. « Nous en avons assez de ce régime, ils ont saisi des milliards auprès des commerçantes togolaises et refusent de les leur rembourser alors que l’argent qu’ils ont pris chez les commerçants étrangers, ils leur ont retourné cela », a martelé une femme se présentant comme une victime de cette situation.
Pour Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, les femmes togolaises « veulent faire entendre leur voix de manière très forte », elles veulent, précise la présidente de la CDPA, « dire que 10 ans de Faure Gnassingbé au pouvoir, ça suffit. Nous voulons dire à Faure Gnassingbé qu’il ne gouvernera pas ce pays pendant plus de 10 ans », a-t-elle tenu à faire savoir.
De son côté, Isabelle Améganvi, 2e Vice présidente de l’Alliance nationale pour le changement (ANC, opposition), a joint sa voix à ce concert de protestation en estimant que : « 50 ans de règne d’un régime, d’une même famille » était de trop.
Le collectif « sauvons le Togo » et la coalition Arc-en-ciel, ont annoncé mercredi après-midi, avoir décidé de joindre leurs « forces » pour l’atteinte de leurs objectifs. Ces deux organisations annoncent d’autres manifestations les 25, 26 et 27 septembre 2012 à Déckon.
afreepress