Malgré la modification du point de chute de la marche, les autorités ont montré qu’elles ne voulaient plus voir cette déferlante traverser la ville, surtout passer par Déckon, a dardé le Coordonnateur du CST Me Zeus Ajavon devant la folie répressive des éléments de Yark Damehane. Pour empêcher les manifestants d’aboutir au lieu de sit-in annoncé, le ministre colonel Yark Damehane et ses argousins n’ont pas lésiné sur les moyens. Sur le boulevard circulaire, on a observé un fort déploiement des hommes en treillis dans leurs véhicules, grenades lacrymogènes aux poings et prêts à charger. Globalement, les commerçants n’ont pas ouvert leurs kiosques. Boutiques et magasins sont restés fermés, l’assurance donnée aux commerçants par Gilbert Bawara, au journal de 20 heures sur la TVT la veille n’a pas convaincu les commerçants.
 
Démarrée comme prévu, au quartier Bè-Château, la marche n’a pourtant pas pu atteindre le boulevard circulaire. Devant l’imposant dispositif de répression mis en place, les organisateurs se sont finalement résolus à rallier la Place de l’Indépendance via Déckon, transformé pour la circonstance à un point de l’itinéraire. Pas question, avait répondu le Col Yark Daméhane qui a rappelé Me Zeus Ajavon dix minutes après avoir consulté son mentor. Devinez qui. Le but du rassemblement étant de démontrer au monde que le peuple était derrière les idéaux du collectif, les organisateurs ont de nouveau accepté de ne plus passer par ce lieu mais de longer le flanc de l’immeuble FIATA pour rejoindre plus loin l’ex-SGGG et déboucher sur le lieu indiqué.
 
Des représentations diplomatiques accréditées au Togo étaient permanemment mises au courant de l’évolution de la situation, et se réjouissaient de la sagesse d’esprit qui guidait les organisateurs à éviter l’affrontement. Niet, a encore répondu le zélé colonel qui ne propose qu’une solution possible selon lui, celle de passer par le boulevard du Mono à partir du lieu de rassemblement pour rallier la Place de l’Indépendance. Il apparaissait clairement que les manifestations du CST devenaient de terribles cauchemars pour Faure Gnassingbé Aussi, devant la fermeture d’esprit des autorités, le Coordonnateur n’a-t-il plus voulu céder un pouce, après les concessions précédemment faites. Et le boulevard Houphouët Boigny prit le visage d’un des ghettos de Varsovie en Pologne, au temps de la deuxième guerre mondiale. Devant les manifestants, des véhicules convoyant des corps habillés qui lançaient des grenades sans ménagement et tiraient tantôt des balles en caoutchouc tantôt des balles en acier. Ils le faisaient avec un malin plaisir qui cachait mal tout le mal qu’ils pensaient de ces jeunes. En face d’eux, les jeunes n’entendaient pas non plus subir cette « animosité », en victimes expiatoires. Ils s’étaient munis de pierres pour se défendre. Le spectacle avait l’air d’une véritable guérilla urbaine.
 
Une image à retenir durant ces échauffourées, celle d’un dérangé mental qui a commis le crime d’être assis dans une rue non loin des hommes en treillis. Il a payé d’une blessure au pied la maladresse d’un lanceur de grenade lacrymogène. Un autre jeune a eu sa main gauche déchiquetée par une grenade. Rendez-vous est pris pour ce matin à la même place à Bè-château pour la suite des manifestations.
 
Godson K.
 
 
liberte-togo.com
 

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