ANALYSE CONJOINTE
DU RESEAU DE LA COORDINATION DE LA DIASPORA TOGOLAISE INDEPENDANTE (RCDTI) ET
DU COLLECTIF POUR LA VÉRITÉ DES URNES TOGO- DIASPORA
2 novembre 2018
Contact : info@cvu-togo-diaspora.org qui transmettra
Il y a déjà plusieurs mois que l’actualité politique du Togo est quasi-exclusivement accaparée par la préparation des prochaines élections législatives. Le peuple togolais ne peut décider de ranger dans les oubliettes de l’histoire, les revendications politiques majeures qui ont donné un sens à l’insurrection du 19 août 2017, et cristallisé l’exigence de changement politique exprimée dans des marches pacifiques d’une ampleur inégalée ?

1. MAINTENIR LES REVENDICATIONS ORIGINELLES

Il n’est pas certain que nous puissions en dire autant pour une partie de la classe politique togolaise, notamment celle qui s’est arrogé unilatéralement le rôle de mandataire du Peuple et refuse d’élargir à d’autres partis politiques parmi les 114 inscrits, à la société civile au Togo et à la Diaspora.
La C14 ainsi que toutes les autres structures de représentation du Peuple togolais notamment les partis non membres de la C14, la Société civile au Togo, la société civile à l’extérieur du Togo que constitue la Diaspora doivent s’atteler à reprendre l’agenda des négociations avec le pouvoir en rappelant :
a)      Le Retour à la constitution de 1992 ;
b)      la limitation à deux du nombre de mandats à l’élection présidentielle ;
c)       la réforme en profondeur des institutions de la République, notamment la Cour Constitutionnelle qui aujourd’hui constitue l’instrument suprême du pouvoir permettant de légaliser la Contre-vérité des urnes ; et enfin,
d)      la mise en place d’une transition politique consensuelle devant déboucher sur un Gouvernement de transition qui accomplira les réformes institutionnelles préalablement à la tenue de toutes élections et à la mise en place d’une Assemblée Constituante.
urne piègée au togoL’intransigeance de la mouvance présidentielle   au sein d’une assemblée nationale dominée par cette dernière sur la base d’élections frauduleuses illustre le fait que le changement politique au Togo dépend exclusivement d’une transition politique consensuelle. Paradoxalement, les manœuvres dilatoires du système dirigé par Faure Gnassingbé ainsi que les démembrements du pouvoir, dominé par le parti UNIR, rendent chaque jour plus caduque la feuille de route de la CEDEAO. La tentative de passage en force de décision unilatérale du parti UNIR à l’Assemblée nationale tente à démontrer l’impasse politique de la stratégie choisie par les partis d’opposition au sein de l’Assemblée nationale togolaise 1.

2. INSURRECTION DU 19 AOUT 2017 ET DIMENSION SOCIALE : LES RÉFORMES AVANT LES ÉLECTIONS

Lorsqu’à partir du 19 aout 2017, à l’initiative du Parti national Panafricain (PNP) des masses de citoyens de plus en plus importantes se sont mises en mouvement, un espoir populaire est né au Togo. Cet espoir traduisait une aspiration longtemps contenue et intériorisée en raison de la répression pluri décennale du pouvoir à l’égard des démocrates et des combattants de la liberté. L’aspiration majoritaire de la transformation du Togo et de la consolidation de la Nation par la construction d’une société démocratique à laquelle un grand nombre de citoyens est prête à s’atteler.
Cette aspiration s’est cristallisée au départ autour d’objectifs politiques précis : retour à la constitution de 1992 et application de facto de l’un de ses articles à savoir la limitation à deux du nombre de mandats électifs (élection présidentielle), réforme des institutions de la République, notamment la Cour Constitutionnelle… En bref il s’agissait de rappeler à Faure Gnassingbé et à UNIR/RPT que le temps est venu de réaliser concrètement la totalité des dispositions de l’Accord politique Global (APG) conclu au mois d’août 2006.
Très vite l’idée s’est imposée que ce pouvoir, qui a refusé pendant onze ans de mettre en œuvre effectivement et complètement l’APG en reniant sa parole et sa signature, n’avait aucune raison s’il n’y était contraint, de faire demain ce qu’il a refusé de faire hier avec détermination et obstination. Ceci malgré 27 « dialogues politiques » infructueux.
Ce constat a très vite permis d’aboutir à la conclusion logique que seule une transition démocratique « inclusive » sans Faure Gnassingbé et son système.  Rappelons que le troisième mandat présidentiel de ce dernier est illégal du fait même de la stricte application des termes de la constitution originelle de 1992, d’un vice de procédure lié au non-respect du parallélisme de formes juridiques utilisé par le pouvoir pour modifier la Constitution. Le triptyque transition-réformes-élections ne peut donc se faire sous la direction de ceux de la mouvance présidentielle qui œuvrent pour le contraire, à savoir : réformettes – référendum – vote électronique – évolution du régime actuel.
Pendant ce temps l’impatience populaire qui ne s’est jamais départie de son aspiration profonde à la transformation du Togo, a progressivement enrichi celle-ci, débordant le champ du politique pour affirmer d’autres objectifs, sanitaires, économiques et sociaux cette fois. Le peuple togolais qui opte pour une alternative nouvelle a en effet perçu tout l’intérêt qu’il pouvait tirer d’un régime politique qui ne serait plus soumis au joug de l’oligarchie qui soutient Faure Gnassingbé.

3. KANDÉ OU L’AVENIR DU TOGO SANS LE SYSTÈME DE FAURE GNASSINGBÉ

Ainsi, le 25 août 2018, pour « fêter » en quelque sorte l’anniversaire de l’insurrection du 19 août 2017, les populations de Kandé dans la région de la Kéran, se sont rappelées au bon souvenir de Faure Gnassingbé et du pouvoir UNIR/RPT. Un samedi noir selon les observateurs qui ont vécu les événements sur place. Le Mouvement des Indignés de Kéran (MIK), avait convié les populations à participer à une marche de protestation pour réclamer le développement de leur région.
Et surprise, que réclamaient ces populations : des solutions pour lutter contre le chômage des jeunes du milieu ; l’aménagement de la Nationale N°1 dans la traversée de la ville de Kandé (abandonné par la Société EBOMAF et source d’accidents), des travaux urgents pour réparer  le délabrement avancé et l’abandon des principales routes de la préfecture sources de nombreux accidents et de morts ; la reconstruction d’un bloc opératoire à l’hôpital (l’actuel hôpital étant un véritable mouroir) ;  des travaux urgents pour aménager les infrastructures éducatives, les marchés ;l’affectation rapide de personnels pour pallier l’insuffisance d’enseignants, de personnel soignant et de personnel administratif ;sans oublier la dimension culturelle avec la réfection de la tribune du stade Aniko Palako, la construction d’une Maison des jeunes et de centres de loisirs. 2
Comme on pouvait s’y attendre de la part du pouvoir UNIR/RPT, ces manifestants furent durement réprimés par les forces militaires, des bérets rouges, venus du camp Général Améyi de Kara. Mais comme l’indiquait un manifestant violenté par ces militaires, ils n’ont pas l’intention de désarmer leur juste combat : « Nous avons été trop longtemps oubliés par les gouvernements. Pour le développement de notre milieu et notre épanouissement, nous sommes prêts au sacrifice » […] « Nous sommes harcelés et menacés par les cadres UNIR de la Kéran, surtout monsieur Outchantcha, DG de SAFER, mais nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout de notre lutte », s’est par ailleurs confié celui qui dirigeait les manifestations, Crépin Gnanta. « Nous marcherons jusqu’à ce que les autorités prennent en compte nos revendications », déclarait également Quintin Kpemba, un des responsables du MIK. Un autre compatriote renchérissait : « La logique est simple, pour le pouvoir, toute manifestation, fût-elle pour des revendications d’ordre social ou tout autre, apolitique, peut être une ruse pour aboutir sur des revendications de l’alternance au pouvoir ; et donc il faut tout empêcher.»

Manif - la constitution de 1992 ou le départ de Faure

Source de la Photo : Togotribune.com (8 décembre 2017)https://togotribune.com/news/revolution-togolaise-le-tour-de-garde-8-decembre-2017/

Si les populations ne Kanté ne réclamaient pas le retour à la constitution de 1992, et la limitation des mandats présidentiels, ces revendications étaient implicitement contenues dans leur mouvement.
En effet à Kanté, comme dans de nombreuses autres villes et villages du Togo, les populations ont compris que seul le départ de Faure Gnassingbé, pouvait signifier le commencement d’une autre ère politique. Une ère nouvelle, susceptible de mettre fin au régime de prédation économique qui les prive aujourd’hui de la part qui leur revient dans la redistribution de la richesse nationale. Une ère de reconstruction politique et sociale. Une ère de renouveau démocratique, ces aspirations que cristallisait également l’insurrection du 19 août, sans les formuler de manière ouverte, s’expriment désormais sans retenue et chacun est prêt prendre sa part du combat.  Ce sentiment exprimé avec détermination à Kantè vaut également pour bien d’autres villes et villages du Togo.
Au moment où le marathon démocratique au Togo, relancé par l’insurrection du 19 août, semble chercher ses marques, il serait utile de prendre conscience que les luttes, politique, sociale et économique constituent un tout indissociable.
Dans ce contexte polariser l’attention sur la seule question du renouvellement de l’Assemblée nationale, en se privant de la force du mouvement social dans sa dimension la plus large, conjuguée à la lutte politique, serait une erreur stratégique et une faute politique ! La société civile l’a compris. Les regroupements en cours de cette dernière doivent s’assurer de la participation, ce de manière indépendante, de la Diaspora togolaise. Aussi, une Assemblée nationale togolaise issue de la contre-vérité des urnes ne peut offrir au Peuple togolais que des propositions d’organisation de la cité qui sont biaisées au profit de la majorité présidentielle.

4. L’ERREUR DE LA CEDEAO : L’ORGANISATION DU SCRUTIN ELECTORAL PAR LA MOUVANCE PRÉSIDENTIELLE

Après le 19 août 2017, une stratégie politique nouvelle était née dans le camp porteur de l’alternance et du changement. Pour la première fois depuis des dizaines d’années, la lutte politique au Togo a débordé le champ du microcosme politicien de Lomé, pour se diffuser comme une trainée de poudre et se déporter sur l’ensemble du territoire. Fait sans précédent sous le règne des Gnassingbé, père et fils, elle a mobilisé et fait sortir des maisons des millions de citoyens, épris de justice et de démocratie dans toutes les villes du Togo. Cette stratégie prenant appui sur la force de résistance incomparable que constituait la puissance du mouvement populaire aurait pu s’avérer efficace si elle avait perduré dans la continuité.
Où en est réduit le peuple togolais quatorze mois plus tard ? À observer avec amertume le constat des bisbilles puériles entre le pouvoir UNIR/RPT et les représentants de la C14 pour un siège à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), il faut croire que l’on est presque au même point que le 19 août 2017 3 !
L’observateur le moins averti serait tenté de dire tout ça pour ça ? Depuis un an, tous ces morts, tous ces emprisonnés, tous ces bastonnés, tous ces brulés vifs, tous ces exilés, toutes ces exactions commises par des milices à la solde du pouvoir, pour négocier un an après un siège à la CENI ? Que tout cela est dérisoire !
Il est triste de constater le jeu de dupes auquel se livrent aujourd’hui ceux qui sont censés aspirer à exercer demain les plus hautes responsabilités de l’Etat, lorsqu’ils se complaisent à servir de caution à une entreprise politique qui les conduira à l’échec.
L’incident du 22 octobre, est un aide-mémoire utile pour ceux qui font fi un peu trop facilement des faits historiques. L’actuelle représentation nationale dont le mandat est juridiquement arrivé à expiration le 25 juillet 2018 est issue d’un scrutin pour le moins sujet à caution et qui fut en son temps légitimement contesté.
Trois remarques figurant en préambule du Rapport Intérimaire N° 5 de la Mission d’expertise électorale de l’Union européenne (mercredi 24 – mardi 30 juillet 2013) résument parfaitement l’organisation de ce scrutin :

  • Le taux de participation a atteint 66,06 %. Il était de 84,92 % en 2007 ;
  • La transmission des résultats et leur annonce ont créé la confusion et donné lieu à controverse ;
  • La veillée électorale de la CENI s’est révélée être un exercice de pure communication politique.

Et le rapport ajoutait : « Aucun résultat ni aucun procès-verbal des opérations électorales par bureau de vote n’a été rendu public par la CENI, hypothéquant le bienfondé d’un contentieux des résultats exclusivement basé sur les copies des procès-verbaux remises aux délégués des candidats. A l’heure où les résultats provisoires étaient proclamés, le personnel du Centre national de traitement des données procédait encore à la saisie des procès-verbaux remontés du terrain, la centralisation des résultats par bureau de vote sur la base de l’original du procès-verbal prenant plus de temps que prévu ». 4
Ainsi les résultats proclamés par la CENI en 2013 le 30 juillet 2013,qui ne reflètent pas la Vérité des Urnes, ne donnent aucune légitimité à l’Assemblée Nationale actuelle, – en prolongation avancée – pour réorganiser une nouvelle CENI en 2018.
Pour ne pas se retrouver en face de l’impasse des élections bâclées et les résultats travestis et validés par la CEDEAO, le Peuple togolais par la voie de la Société civile et la Diaspora, initiatrices des prochaines marches pacifiques, doivent rappeler à la CEDEAO que toute organisation d’un scrutin électoral au Togo par le système de Faure Gnassingbé et sa mouvance présidentielle est une erreur stratégique. La CEDEAO doit donc procéder à des vérifications et audits afin de constater la réalité des fichiers électoraux des zones 1 et 2 fondés sur un découpage électoral léonin, puis invalider les fichiers électoraux organisés par une CENI fantôme et incomplète.
Il n’y aura pas d’autre solution que de convoquer une conférence inclusive avec les représentants des cinq (5) protagonistes de la crise togolaise : le Gouvernement, la C14, les partis non membres de la C14, la société civile plurielle au Togo, la Diaspora plurielle. Cette conférence inclusive devra se tenir en dehors du Togo dans ses phases préparatoires afin de garantir la participation de tous et la neutralité des débats. Ceci afin d’empêcher le Gouvernement de modifier les résultats des travaux comme ce fut le cas lors de la déclaration de la feuille de route par le Ministère des affaires étrangères du Togo lors du 53e sommet de la CEDEAO tenu le 30 et 31 juillet 2018 au Togo. Les velléités de la Commission de la CEDEAO de prendre le contrôle des opérations de la CENI (fichier électoral) ou de procéder à des vérifications avant toutes décisions de la Cour constitutionnelle ne semblent pas être une alternative faisable compte tenu de la capacité de nuisance du pouvoir au Togo.

5. LA COMMUNICATION-DÉSINFORMATION DU POUVOIR TOGOLAIS NE FONCTIONNE PLUS

Faure Gnassingbé et son gouvernement s’auto congratulent à satiété comme en témoigne le compte-rendu du dernier Conseil des Ministres : « En ce qui concerne les incidents enregistrés, le Président de la République a instruit tous les services compétents, notamment les services de sécurité et de justice d’entreprendre toutes les démarches pour identifier leurs auteurs afin qu’ils répondent de leurs actes. Le Chef de l’Etat a engagé le gouvernement à tirer tous les enseignements en vue de continuer à améliorer le processus électoral dans notre pays.» 5 […] « Prenant la parole, le Premier ministre a exprimé l’admiration du Gouvernement à l’endroit du Président de la République, pour ses orientations qui ont permis le bon déroulement du recensement électoral.» […]. Personne n’est dupe de leurs manœuvres dilatoires.
Même les clips télévisés de la chaine Canal+ appartenant à Bolloré, façon publi-reportages à la gloire du Togo et de Faure Gnassingbé ne le sauveront pas. Canal+ vient d’être sanctionné en France le 24 octobre 2018 par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), [équivalent français de notre HAAC. NDLR] qui l’a sanctionné, pour avoir diffusé, en décembre 2017, un programme vantant la politique économique du Togo – un pays d’Afrique de l’Ouest dans lequel Vincent Bolloré, à l’époque président du conseil de surveillance de la chaîne, détient des intérêts stratégiques par le truchement du groupe Bolloré. Dans la décision qu’il a rendue le 24 octobre, le Conseil a estimé que Canal+, en faisant « un éloge appuyé de la politique économique menée par le gouvernement d’un Etat africain », avait failli à ses exigences déontologiques. Les sages du CSA soulignent que « ce programme comportait plusieurs images issues de la communication institutionnelle » du Togo, sans que les téléspectateurs en aient été informés d’une quelconque manière. Traduction, les images diffusées par Canal+ sur Faure Gnassingbé présentent une image biaisée de la réalité. En guise de sanction, un présentateur de Canal+ devra lire un communiqué du CSA au cours des huit prochains jours, hors week-end, et pendant un programme diffusé en clair. 6
Cet épisode qui a priori pourrait paraitre anodin, indique au contraire que les ficelles de la communication officielle du pouvoir, via ses accointances au sein de certains pays de la communauté internationale ne font plus illusion, et ne convainquent plus toutes les personnes averties, même à l’étranger. La communication-désinformation sur les réalités anti-démocratiques du système militaro-civil-ésotérique togolais ne fonctionne plus.

6. LISTE ÉLECTORALE ILLICITE : TIRER LES LECONS DES EXPERIENCES DU PASSE

L’essence même de la lutte politique est de se nourrir des expériences du passé, pour en tirer à minima les enseignements majeurs et positivement pour ne pas réitérer les mêmes erreurs stratégiques. Cela nourrit la conscience populaire et la lutte politique.
Rappelons les résultats des élections législatives de 2013. La proclamation définitive par la CENI affiche 3.044.332 inscrits, 2.011.203 votants, 119.430 bulletins nuls. Le suffrage exprimé s’élève à 1.891.773 avec un de taux de participation de 66,06 %.
Indépendamment des manipulations des résultats rappelées ci-avant, organisées au sein de la CENI, un bref tableau récapitulatif des résultats des élections législatives de 2013, montre par ailleurs l’iniquité du scrutin. Avec un score inférieur à celui obtenu par le RPT en 2007, qui avait obtenu 50 sièges, UNIR/RPT obtient néanmoins 62 sièges.

PARTIS VOIX % SIEGES PROJECTION PROPORTIONNELLE INTEGRALE
Union pour la république UNIR 880 608 46,7% 62 42
Collectif Sauvons le Togo CST 544 592 28,9% 19 27
Coalition Arc En Ciel 204 143 10,8% 6 10
Union des forces de changement UFC 145 359 7,7% 3 7
Convergence patriotique panafricaine CPP 15 602 0,8% 0 5
Engagement pour un nouveau Togo 14 225 0,8% 0
Autres partis 66 171 3,5% 0
Indépendants 14 360 0.8% 1
91 91
Source : Assemblée nationale (14.08.2013, 21.08.2013, 03.09.2013, 20.09.2013, 23.09.2013, 07.04.2014) – Décision N°E-011/13 du 12 août 2013 de la Cour constitutionnelle

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’examen des résultats des élections au Togo depuis 1979, montre que ce régime n’a cessé de ruser pendant des décennies pour se maintenir.
De la manière dont se préparent les élections au Togo, peut-on imaginer en décembre 2018, que la mouvance présidentielle soutenue par le parti UNIR et le gouvernement de Faure Gnassingbé, pourraient se priver de réitérer leurs forfaits électoraux, s’ils sont seuls à la manœuvre pour l’organisation des prochaines élections législatives. Surtout si la C14 a choisi sans le dire une stratégie de boycott de ces élections en demandant le non-enregistrement des citoyens sur des listes électorales, illicites mais imposées par le Gouvernement actuel ?
Même si pour l’instant la CEDEAO n’a pas encore confirmé officiellement la date du 20 décembre 2018 pour la tenue des législatives et que rien n’est encore gravé dans le marbre législatif, ni pour un référendum sur une Constitution non encore écrite, à laquelle s’attelle la CEDEAO en catimini, l’épreuve des faits doit conduire au réalisme le plus strict.
Les manœuvres dilatoires du pouvoir, en particulier l’attitude de la CENI dans le recensement électoral et la préparation du scrutin imposent de tirer le constat de l’échec des prescriptions de la Feuille de Route produite par la CEDEAO lors de la 53e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, le 31 août 2018.
Par ailleurs la question de la recomposition de la Cour constitutionnelle, bien que préconisée par la Feuille de route de la CEDEAO, semble avoir aujourd’hui disparu des agendas présidentiel, gouvernemental et de UNIR/RPT.
Aussi, il ne peut y avoir d’élections crédibles au Togo sans une Cour Constitutionnelle déconstruite, puis reconstruite sur une base inclusive.

7. LA DIASPORA PLURIELLE : UNE GRANDE OUBLIEE DU RECENSEMENT ELECTORAL

Alors que l’actuel CENI -dont la composition reste incomplète- s’est affairée sur tout le territoire du Togo pour recenser les électeurs potentiels, accordant même des cartes d’électeurs à des enfants mineurs, elle n’a encore pris aucune mesure concrète pour inviter et permettre aux citoyens togolais de la Diaspora de se faire recenser et de recevoir leur carte d’électeur. Cette CENI incomplète, donc illégitime n’a même pas envisagée d’organiser le vote en toute transparence dans les ambassades des citoyens togolais vivant à l’étranger, ce sous contrôle de ces derniers.

8. UN RECENSEMENT ELECTORAL FORCÉ : LA CEDEAO DOIT ANNULER LE FICHIER ELECTORAL

Plusieurs témoignages recueillis dans la région de Sokodé émanant de simples habitants ou de responsables politiques en disent long sur les méthodes du pouvoir pour tenter de contrecarrer la désaffection populaire à l’égard du processus électoral.
Ainsi àTchaoudjoM. TCHAGNIROU décrit l’ambiance qui règne dans une région qui subit un véritable état de siège : « Le 16 octobre arrestation de l’Imam Assai, à Tchaoudjo, les militaires sont venus avec plusieurs véhicules, […] la nuit entre 2h et 4h Il y a eu des tirs sans arrêt, mais le lendemain quand on s’est levés on ne voit pas de douilles, on ne sait pas comment ils font, normalement après les tirs il reste des douilles. […] Ils rentrent dans des maisons ciblées. Quand ils sont en mission ils savent ou aller, « dans telle chambre il y a quelque chose que vous allez prendre ». Ils font des tirs pour intimider les gens. L’état de siège n’est pas fini totalement. » 7
A Sokodé M. SAHIDOU, représentant local du parti l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) précise : « Pour le recensement, il y a des intimidations jusque dans les maisons, après le recensement on créer les situations pour tabasser les gens dans les maisons, on va demander si tu as ta carte d’électeur, si tu n’en as pas c’est la bastonnade. Les gens ont eu peur. Sinon, mercredi, jeudi, vendredi c’était un chaos total.  Des enfants ont témoigné qu’on leur avait demandé d’amener leur carte et de se faire recenser, ils viennent prendre 3000 FCFA, et effectivement les enfants sont allés.  Jeudi, un jeune qui voulait passer le concours d’enseignant est allé à Tchamba pour se faire établir la carte d’identité nationale. Le jeune est revenu en disant qu’on lui demande la carte d’électeur avant de lui faire la Carte d’Identité Nationale. Les gens ont eu peur, surtout les femmes. Le territoire a été quadrillé par des barrières dans chaque village alentour. Il y a des barrières à Kédéodé, une barrière vers Pareo, une barrière vers Tchalo, une barrière vers Yelivo, donc ils nous ont quadrillés carrément. Ils demandent la carte d’électeur. Nous sommes en état de siège. Il y a trois véhicules bien remplis circulent avec des kalachnikovs dans les mains, ils circulent comme cela du matin jusqu’au soir. Jusqu’à la nuit […] Il y a aussi des manipulations. à Tchamba un journaliste a donné un communiqué au nom de Jean-Pierre Fabre demandant aux gens d’aller se faire recenser. Le député Ouro-Akpo Tchagnao a dû rectifier en disant que le Président de l’ANC, Jean Pierre Fabre, n’avait jamais demandé aux populations d’aller se faire recenser. Ils utilisent aussi les jeunes via les réseaux sociaux. […] À Tchaoudjo ici nos radios ne sont pas libres. Nous en tant que responsables de partis politiques quand nous avons des émissions, quand nous allons vers la radio, la radio nous impose des directives, ce qu’il faut dire. Que vous ne pouvez pas aller sur ce terrain, ici ou là-bas, parce que eux c’est leur pain ça, on viendra fermer leur radio. C’est comme ça quand on parle à la radio à Tchaoudjo. On leur demande de nous inviter mais ils ne le font pas. 8
A Koundé, M. TCHAGNIROU indique que le recensement est un échec : « Sokodé, Mango et Bafilo ont été des villes spéciales. Sur chaque porte on affiche qu’on a recensé.A Koundé sur 14 bureaux de vote ils n’ont pas pu en recenser un seul bureau de vote. Sokodé est toujours en état de siège.» 9
A Bafilo, un habitant M. ZATO témoigne : « La préfecture de Bafilo est pleine de militaires, la gendarmerie, les deux commissariats, tout est plein de militaires, soi-disant des forces de l’ordre. Ce sont les militaires qui commandent ils sont armés jusqu’aux dents. Si quelqu’un manifestait ici ils vont commencer par sortir pour nous tirer. La CEDEAO n’a qu’à venir pour sauver le Togo. Faure Gnassingbé n’a qu’à partir, on en a assez avec lui.» 10
Ces témoignages recueillis sur le terrain démontrent le caractère unilatéral, non-inclusif et le recours à la violence militaire dans la préparation du processus électoral. Est-il besoin d’épiloguer davantage pour conclure que dans de telles conditions le prochain scrutin législatif, ne pourra refléter la Vérité des Urnes, quelle que soit la date retenue ?
Le cumul de tous ces « dysfonctionnements » préparatoires, constitue une somme de manquements de plus en plus importante au respect de la Feuille de route de la CEDEAO. Ainsi, ce sont bien les manœuvres dilatoires de Faure Gnassingbé et du pouvoir UNIR/RPT qui rendent chaque jour plus impraticable et opératoire la feuille de route de la CEDEAO et non les justes exigences formulées par les populations du Togo.
En conséquence il est utile de tirer les leçons de la situation. Comme le rappelait récemment l’observateur averti qu’est M. Ayayi Togoata APEDO-AMAH : « Faire le constat de son échec, relève d’une réaction intelligente. Mais se refuser à en tirer toutes les conséquences, relève du crétinisme.» 11
Comme personne n’est un « crétin » à la CEDEAO, il faut espérer que les responsables de cette institution régionale et les Chefs d’Etat qui la dirigent se rendront compte très rapidement de leur naïveté sur la volonté de Faure Gnassingbé et son système militaro-civil-ésotérique de respecter la mise en œuvre de la feuille de route incomplète fournie par la CEDEAO pour tenter de résoudre la crise togolaise.
Bref, la CEDEAO devra constater et corriger son erreur stratégique qui risque de déboucher sur une insurrection majeure et meurtrière au Togo. La CEDEAO ne doit pas oublier son rôle et son entière responsabilité dans l’insurrection sanglante au Togo suite à la validation de la contre-vérité des urnes lors de l’élection frauduleuse de Faure Gnassingbé à la présidentielle 2005.

9. ALTERNANCE PACIFIQUE ET DEMOCRATIQUE : LA SOCIÉTÉ CIVILE ET LA DIASPORA PLURIELLE DOIVENT REPRENDRE L’INITIATIVE

Quelques témoignages suffisent pour rappeler le caractère non-inclusif du processus politique en cours, du fait du pouvoir de Faure Gnassingbé et de son principal soutien UNIR/RPT. Le pouvoir confirme clairement aux populations du Togo, jour après jour, qu’il ne connait que la force et la violence pour asseoir son autorité.
La démonstration est faite depuis longtemps que le pouvoir Gnassingbé/UNIR-RPT, ne cèdera jamais en l’absence d’un rapport de force qui l’oblige à respecter la souveraineté populaire. Cette situation n’est d’ailleurs pas une spécialité togolaise, elle prévaut dans tous les pays du monde, y compris dans les démocraties dignes de ce nom
En conséquence ce qui compte par-dessus tout c’est de retrouver très rapidement, voire de dépasser, le très haut niveau de mobilisation qui prévalait au moment de l’insurrection du 19 août 2017 et durant les mois qui ont suivi, avant l’enlisement dans les méandres de la facilitation et du 28ème dialogue, qui se révèle in fine à l’épreuve des faits aussi infructueux que les 27 précédents.
Beaucoup de concitoyens notamment dans la société civile au Togo et dans la Diaspora, éprouvent désormais le désagréable sentiment que les intérêts « bien compris » et des uns et des autres tendent aujourd’hui vers un point de convergence, alors que ceux du peuple togolais restent en suspens… Autrement dit, pour réussir une alternance pacifique et démocratique au Togo, la société civile et la Diaspora plurielle doivent reprendre leur droit à déléguer leur pouvoir à des représentants politiques.

 10. LE COMBAT POUR L’ALTERNANCE NE PEUT ÊTRE L’APANAGE EXCLUSIF DES PARTIS POLITIQUES

La différence notoire entre la période 19 août 2017 et « pré-28ème dialogue » et les temps présents est que progressivement, plusieurs mouvements de la société civile et de la Diaspora plurielle, sont venus renforcer la lutte politique initiée par le Peuple togolais, relancée par le PNP de Tikpi Atchadam et relayée par la Coalition C14.
Alors que de nombreuses voix se lèvent dans le pays pour réclamer le rétablissement du rapport de forces par des marches de grande ampleur : « Avec quelle arme pourront-ils se faire entendre puisqu’ils ont jugé que le peuple est négligeable face aux grands politiciens qu’ils sont ? Le drame de cette opposition, c’est que plus personne n’ose appeler les populations pour une marche. Soit on les annule, soit en s’en désolidarise lâchement !», 12ces mouvements estiment que le devoir urgent du moment est de fédérer toutes les énergies pouvant concourir à une remobilisation populaire massive.
Et la seule arme d’un peuple pacifique pour y parvenir est d’organiser des démonstrations de masse par le biais de manifestations populaires, et s’il le faut aller jusqu’à l’insurrection populaire prévue par la Constitution originelle de 1992.
Certains au sein de la coalition C14 ont établi le constat des manœuvres dilatoires de Faure Gnassingbé et UNIR/RPT. Ainsi Nathaniel Olympio (président du Parti des Togolais), qui considère que le dialogue a « échoué », en imputant la responsabilité à Faure Gnassingbé et UNIR/RPT : « La responsabilité première incombe au régime qui a mis de côté la feuille de route de la CEDEAO » et en tire les enseignements qui s’imposent : « Toute approche qui maintiendrait le statu quo ou qui préconiserait des réformes à minima est vouée à l’échec.» Il insiste par ailleurs : « Nous ne participerons à aucune élection sur la base de ce recensement-là.» 13
De son côté l’ANC par la voix de son Président Jean-Pierre Fabre dans une interview accordée à Jeune Afrique, indique : « s’agissant de la tenue des élections, je pense qu’elles n’auront pas lieu avant juin ou juillet 2019. La CENI ne pourra pas les organiser avant ». « La CEDEAO a des normes et je doute que la CENI puisse réussir. Tout ce que nous contestons et qui est à l’origine de la crise doit être réglé. Sinon il n’y aura pas d’élections. Nous ne courons pas après les sièges, mais nous travaillons à l’ancrage de la démocratie et de l’État de droit dans le pays ».
Il poursuit : « c’est la CEDEAO qui veut régler la crise togolaise à travers les législatives » donc, c’est à elle qu’incombe « le devoir de tout mettre en œuvre pour que les conditions de leur bon déroulement soient réunies ». « Quelle personne normale peut penser que ce scrutin se tiendra à cette date ? ». Puis il martèle : « nous ne sommes pas des idiots. Nous n’y participerons pas avec le mode de scrutin actuel [un seul tour] et avec ce découpage des circonscriptions. Imaginez-vous que je suis élu en ayant obtenu huit fois plus de voix que d’autres ! Nous exigeons 23 sièges de députés à Lomé, contre 10 actuellement. Pour légitimer ce découpage inéquitable, ils disent s’appuyer sur l’histoire du pays. Mais certaines zones ne devraient pas être privilégiées. Il n’existe pas de discrimination positive en matière d’élections.» 14
Si ce constat est encourageant pour le futur de la lutte pour la démocratie togolaise, Jean Pierre Fabre ne devrait jamais oublier qu’il est à l’origine de la validation du fichier électoral falsifié de 2015 et qu’il est aussi en partie responsable avec la C14 de la suspension des marches pacifiques suite à l’insurrection populaire du 19 août 2018.
Pour sa part, le Président du PNP, Tikpi Atchadam, au cours d’une interview dans l’émission Taxi-Presse sur la Radio TAXI-FM, le 21 novembre 2017, déclarait il y a un an, presque jour pour jour :
[…] « Il y a aujourd’hui une prise de conscience généralisée chez tous les togolais. C’est ce que tout le monde observe.  – Aujourd’hui les togolais trouvent en vous cette personne capable aujourd’hui d’affronter le pouvoir ? – Ensemble nous avons plus de pouvoir. C’est pour ça qu’on s’est mis au niveau de la coalition. C’est ensemble maintenant que nous affrontons le pouvoir. Avec le soutien du peuple et de la diaspora, oui, ce n’est pas un combat solitaire d’Atchadam, non pas du tout.– Mais vous n’avez pas de discours…, le discours modéré vous ne l’avez pas ! –  C’est quoi un discours modéré ? J’utilise les mêmes mots que les autres. Peut-être que les martèle, je n’ai pas le même timbre de voix, mais j’utilise les mêmes mots que les autres. Chacun à son timbre de voix vous le savez.– Tikpi Atchadam quel est votre message aujourd’hui pour ceux qui vous écoutent sur la radio ? Vos militants ? Votre peuple ? –Je répète la phrase suivante : ‘Tout peuple debout arrive à bout de n’importe lequel dictateur.’…
Suite à des menaces de la C14 d’aller manifester pacifiquement sans que cela ne devienne réalité, l’heure n’est plus à formuler des promesses d’aller à nouveau dans la rue sans finalement y aller mais de les tenir concrètement et d’organiser rapidement des manifestations de masse partout sur le territoire. 15
Le combat pour l’alternance ne peut plus être l’apanage exclusif des partis politiques. C’est la raison pour laquelle RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA appuieront toutes les initiatives d’organisations autonomes de la société civile et de la Diaspora plurielle togolaise à des fins d’organisation de la cité sur des bases démocratiques, de l’égalité de chaque citoyen face à la justice et pour la promotion de la vérité des urnes et des comptes publics au service des populations.

11. RECOMMANDATIONS DE RCDTI ET DE CVU-TOGO-DIASPORA

En conséquence, le Réseau de Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante et le Collectif pour la vérité des Urnes Togo-Diaspora recommandent à tous les citoyens togolais :

  1. le rappel à Faure Gnassingbé, au Gouvernement et au parti UNIR/RPT et ses milices, de cesser immédiatement les violences à l’égard de l’ensemble des citoyens togolais, sans distinction de leurs appartenances politiques, religieuses, de la société civile et des citoyens sans responsabilités militantes ou électives particulières ;
  2. le rappel à la CEDEAO que le préalable au « dialogue » demandé par Faure Gnassingbé n’a pas été respecté : aucune des mesures d’apaisements recommandées n’a véritablement vu le jour notamment la libération de tous les prisonniers politiques sans conditions. Au contraire, outre les 44 prisonniers politiques recensés non libérés, il y a de nombreux sympathisants de la démocratie qui croupissent en prison sans raison ; l’état de siège des villes de Sokodé, Bafilo, Mango, Tchaoudjo, Kparatao, etc. demeurent une réalité avec en plus l’utilisation combinée des forces armées togolaises et des milices cagoulées ou non identifiées entre le 24 et le 29 octobre 2018 pour brutaliser les populations, détruire des symboles (monument du Peuple Tems à Kparatao), brûler des bâtiments (y compris celui de UNIR à Sokodé) pour mieux justifier la répression au lieu de faire une enquête officielle et repeindre les façades du siège du parti PNP, etc.
  3. la reprise immédiate sur l’ensemble du territoire des marches pacifiques de masse destinées à empêcher  l’organisation d’élections, législatives, locales ou référendaires , si elles ne sont pas précédées des réformes nécessaires ;
  4. la mobilisation massive pour toutes les prochaines marches pacifiques pour la libération des détenus politiques, la cessation des violences et intimidations exercées sur les citoyens en particulier sur les responsables des partis politiques de l’opposition et de la société civile, le report sine die du processus électoral unilatéral ;
  5.  la demande à la CEDEAO pour la convocation d’une Conférence inclusive avec les cinq groupes de protagonistes de la crise togolaise (Gouvernement, C14, partis non politiques non membres de la C14, Société civile togolaise, Diaspora plurielle), et la mise en œuvre des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales avant toute élection au Togo ; qu’au moins deux conférences inclusives aient lieu en zone CEDEAO sous l’égide de Muhammadu Buhari, le Président en exercice de la CEDEAO afin d’y associer les cinq composantes principales et parties prenantes pour une solution pour l’avenir du Togo à savoir les représentants : la mouvance présidentielle de Faure Gnassingbé ; la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition ; des partis politiques non représentés par la C14 ; la société civile togolaise notamment les « forces Vives – Espérance pour le Togo » ; la Diaspora togolaise plurielle et indépendante de la mouvance présidentielle et de la Coalition des 14.
  6. le rappel à tous les partis politiques membres de la C14 de bien vouloir reconsidérer le caractère exclusif  de leur représentation du peuple togolais et d’associer dans cette représentation à tous les mouvements de la société civile et de la diaspora qui le souhaitent et plus particulièrement à la  C14 de rendre compte de manière écrite des discussions avec la facilitation ;
  7. la déclaration populaire que la Cour Constitutionnelle actuelle est nulle et non-avenue et de demander sa recomposition-restructuration ;
  8. la sollicitation de l’armée, de la gendarmerie et de la police ainsi que les services d’intelligence togolaises républicaines et restées fidèle au Peuple togolais souverain pour qu’elles contribuent activement et sereinement à la sécurisation de ces marches pacifiques du Peuple togolais pour la sanctification du pays.

La CEDEAO doit cesser d’oublier sa part considérable de responsabilités dans la crise togolaise tendant à préserver l’avenir de Faure Gnassingbé et son système fondé sur les abus de pouvoir et de droit. Pour sa crédibilité, la CEDEAO gagnerait à opter pour la paix et le vivre ensemble en s’attelant à écouter aussi la société civile togolaise et la Diaspora plurielle. En faisant ainsi, elle évitera que la mobilisation des forces démocratiques togolaises pour l’instauration de la démocratie fondée sur la vérité des urnes ne se transforme en une insurrection populaire sans contrôle.
Ni la CEDEAO, ni le pouvoir de Faure Gnassingbé et son système militaire, ni les errements de certains partis politiques ne pourront empêcher le renforcement de la résistance populaire au Togo comme dans la Diaspora. La perspective d’un changement politique sur des bases pacifiques et démocratiques demeure possible : il suffit pour les tenants du système de Faure Gnassingbé de se concerter pour offrir leur démission collective au Peuple togolais pour non-respect de la Constitution originelle de 1992.
A défaut, toute velléité de la part du pouvoir Gnassingbé de neutraliser la reprise de la lutte et du combat pour le retour à la souveraineté du Peuple togolais et la construction de l’avenir du Togo restera lettre morte. Ceux qui par l’abus du pouvoir et du droit pendant 52 ans ont conduit le Togo à son dépérissement politique ne peuvent pas être ceux qui vont construire l’avenir démocratique du Peuple togolais.
Le 2 novembre 2018.
La Direction du :
Réseau de Coordination de la Diaspora togolaise indépendante (RCDTI) et du
Collectif pour la Vérité des Urnes-Diaspora Togo (CVU-TOGO-DIASPORA)
 
Dr Yves Ekoué AMAÏZO
Jean Pierre Akoete BALIKPO
François FABREGAT
Apelete Félix KODJO
Christian MENSAH
Dr Antoine RANDOLPH
 
Contact : info@cvu-togo-diaspora.org
 

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