Que de temps perdu ! Que de vie fauchée inutilement par calcul politicien mais aussi par populisme. En  trois décennies, la classe politique togolaise a passé l’essentiel du temps dans de sempiternels  dialogues. 29 dialogues au total soit un dialogue tous les ans. S’il s’agissait seulement de dialoguer pour avancer notre pays serait aujourd’hui un paradis sur terre malheureusement ces multiples dialogues n’ont rien donné. Du gâchis !

Chaque dialogue, les acteurs pouvoir tout comme ceux de l’opposition sont braqués : le pouvoir s’arc-boute sur ses positions alors que l’opposition a toujours joué entre  préalables et  boycotts. Des positions qui ont dévoyé tout le crédit à ces discussions pourtant capitale pour la bonne marche de la République.

Dans la plupart du temps, les discussions ont foiré par des préalables qui braquaient la partie adverse au moment où il fallait une dose de clairvoyance pour arracher des concessions. Parfois et dans l’intérêt supérieur de la nation, il faut taire certaines divergences en privilégiant la politique de ses moyens quand on n’a pas les moyens de sa politique. Mais trop souvent l’opposition togolaise a ignoré cela. Même si à un moment donné, elle a la légitimité populaire, les multiples préalables qu’elle posait à chaque début de dialogue ont fini par lasser non seulement le pouvoir mais aussi dans ses propres  rangs. Le 12 juin 2012 quand l’opposition avait déversé des milliers de sympathisants dans la rue à Déckon et que le pouvoir acculé a demandé à négocier sous les auspices des chancelleries occidentales, l’opposition a encore posé des conditions. Ces dernières ont permis au pouvoir de gagner du temps et de reprendre le poil de la bête. C’en était ainsi pour les multiples situations de crise qui ont jalonné la marche du Togo vers la démocratie.

Aujourd’hui, que cette opposition est réduite à sa portion la plus congrue, affaiblit et laminée par la dernière présidentielle, après avoir boycottée les législatives, elle a compris qu’on peut parfois se passer des préalables dans le cadre des discussions entre acteurs politiques dans la résolution de la crise togolaise. C’est le sens de sa démarche lors des discussions qui ont démarré le mois dernier sous l’égide du ministère de l’Administration territoriale. Pour une fois cette opposition togolaise  va négocier avec pouvoir sans préalable. Ce qui il y a quelques années en arrières était impensable. Des concessions qu’elle aurait dû faire quand elle était en position de force. Mais c’est pour des discussions où elle est écartée de la direction à savoir que c’est la majorité présidentielle et l’opposition parlementaire qui dirigeront les débats que l’opposition traditionnelle fait un trait sur les préalables. Le boycott des dernières législatives a-t-il dicté cette realpolitik ?  Pourvu que le peuple trouve son compte.

source : togoscoop.info

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