Tortures, impunité, violations récurrentes des droits de l’Homme au Togo
« Ca suffit ! ». C’est le cri de cœur que lancent les Organisations de défense des droits de l’Homme. Par ces mots, elles veulent siffler la fin des violations croissantes des droits de l’Homme par le pouvoir en place. Et elles entendent le signifier haut et fort, à travers une grande marche pacifique de protestation qu’elles programment sur le jeudi 12 janvier 2012, pour dire « non à l’impunité, non à la torture et à la violation récurrente des droits de l’Homme ». L’information a été rendue publique au cours d’une conférence de presse organisée hier mercredi, à Brotherhome à Lomé.
L’Association togolaise des droits de l’Homme (Atdh), Journaliste pour les droits de l’Homme (Jdho), l’Association togolaise de défense et de promotion des droits de l’Homme (Atdpdh), le Collectif des associations contre l’impunité au Togo (Cacit), l’Action chrétienne pour l’abolition de la torture (Acat-Togo), la Coalition togolaise des défenseurs des droits de l’Homme (Ctddh), Nouveaux droits de l’Homme (Ndh-Togo) et la Ligue togolaise des droits de l’Homme (Ltdh) étaient donc face à la presse, pour exprimer leur ras-le-bol devant les violations des droits de l’Homme de plus en plus banalisées au Togo. Mes Jérôme Amekoudji, Zeus Ajavon, Raphaël Kpande-Adzaré, Jil-Bénoît Afangbedji et la consoeur Fabbi Kouassi ont rappelé les différents cas de violations enregistrées au cours de l’année et sont remontés bien loin dans le temps.
Du kidnapping des leaders des mouvements estudiantins (Adou Sébou, Apekou Eddy, Agnite dit Guillaume Soro et Bitsioudi dit Colonel Bitch) aux cas de tortures dans les affaires Kpatcha Gnassingbé, Eugène Atigan et Agba Bertin, en passant par l’impunité accordée aux auteurs des violations, les abus policiers sur les populations, la partialité de la Justice togolaise, les égarements du préfet Koffi Melebou, le harcèlement des organes jugés critiques par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), tout a été passé au peigne fin. « Nous devons nous lever, comme un seul homme pour défendre les droits de l’Homme au vu de la situation sociopolitique dans notre pays pour crier : ça suffit ! », lance Me Amekoudji.
Par cette marche pacifique, les ODDH entendent exiger la libération immédiate des étudiants arrêtés à Kara, la fin des kidnappings, l’ouverture d’une enquête sérieuse et indépendante sur les incidents de Kpogan et d’Agbodrafo, la démission du préfet du Golfe pour ses propos ethnocentristes, la publication sans délai du rapport de la Commission nationale des droits de l’Homme (Cndh) sur les cas de tortures dans l’affaire Kpatcha Gnassingbé, bref interpeller Faure Gnassingbé, en sa qualité de garant du respect de la Constitution, « à prendre ses responsabilités pour faire respecter les droits de l’homme dans notre pays ».
Tino Kossi
source : liberté hebdo Togo