Accueilli en héro et en véritable chef de guerre efficace et victorieux, les maliens sont unanimes pour remercier et saluer le président français François Hollande pour sa détermination et son engagement qui ont mis fin en moins de trois semaines à l’occupation du nord du Mali et au bordel jihadiste coupable d’atrocités ignominieuses, dignes du moyen-âge au nom de l’Islam.
Le «grand homme» comme les maliens appellent affectueusement François Hollande, est réclamé comme futur président du Mali si cela pouvait être possible. … Une expression qui dénote le ras le bol des populations face l’incompétence et l’incapacité des autorités maliennes à protéger leurs concitoyens. Ils sont plutôt champions dans le désordre, les coups bas, les coups d’État, les guerres d’égo et de personne, le vol des ressources de l’État, les trafics de tout genre, la lutte pour le pouvoir, l’inculture, le non respect des lois et le bafoument de tous les mécanismes de fonctionnement d’un État moderne et civilisé.
Le Mali étant le miroir de la majorité des pays africains, on pourrait pousser la réflexion plus loin pour se demander avec le recul et surtout la qualité des dirigeants africains produits depuis les soi-disant indépendances et au regard du bilan chaotique de leur gestion qui occasionnent des crises sociales et humanitaires les plus terribles , si c’était une bonne idée d’avoir obtenu les indépendances dans les années 60. Toutes proportions gardées, le cas de la Martinique d’ Aimé Césaire porte à réflexion et permet de comparer le chemin parcouru.
Sur le plan militaire, c’est la désolation et la honte. Les militaires africains n’ont rien de militaire. Ils sont juste bons pour assassiner, mater les populations et maintenir les dictatures féroces ou provoquer des guerres intestines et ethniques au non du pouvoir. Le cas du Togo est emblématique, car les militaires ont revendiqué l’assassinat du premier président démocratiquement élu du pays par un coup d’État sanglant, en 1963. Depuis lors, l’armée régente la vie du pays d’une main de fer, bloquant toute opportunité de développement et de démocratie pour le pays.
Les armées africaines sont devenues de vraies plaies qui gangrènent les États africains en termes de budget, de démocratie et de développement. À quoi servent les militaires des États africains s’ils ne sont pas capables d’assurer la souveraineté de leurs États et l’intégrité du territoire, raison première de leur existence ?
Les militaires français sont entrés en opération au nord du Mali et ont accompli leur mission en trois semaines alors que les états majors des armés des pays de la CÉDEAO sont toujours en discussion et multiplient depuis plus d’un an des rencontres dans les hôtels huppés, dessinent des cartes et apparemment auraient l’intention d’envoyer 6 000 hommes au nord du Mali. Du n’importe quoi.
Les africains ont de sérieux problèmes à tous les niveaux. L’esclavage, suivi de la colonisation et de la néo colonisation qui sont tous des formes d’exploitation de l’homme par l’homme sont-elles suffisantes pour expliquer le désordre africain ou devrions-nous chercher des facteurs explicatifs endogènes en nous-mêmes et rectifier le tir ?
Devrions- nous enfin renégocier notre souveraineté de façade contre nourriture, santé, sécurité, éducation, transfert de technologie et développement pour 99 ans dans un contrat à l’instar de Hong Kong ? Au moins nous éviterions de nous entretuer à chaque élection et nos populations seraient moins démunies et laissées elles –mêmes dans la paupérisation et le dénuement avec des dirigeants loufoques qui ne cherchent qu’à remplir leurs poches et détruire leurs pays.
Che Laté Lawson-Hellu
lawsalf@yahoo.fr