Le dossier communément appelé « Petrolegate » ou « Affaire Adjakly » révélé au grand jour par notre confrère l’Alternative, poursuit son bonhomme de chemin. Il porte sur des malversations financières orchestrées par les Adjakly, père et fils, une famille qui, plusieurs années durant, contrôlent les commandes extérieures des produits pétroliers au Togo. Le montant des sous détournés oscille autour de 400 et 500 milliards FCFA. Dans ce dossier époustouflant, Vitol, leader mondial du trading de l’énergie, dont Fabrice Adjakly (fils) est un agent, est cité à plusieurs reprises. Mais aussi paradoxal que cela puisse paraitre, on ne sent pas à ce jour, dans le concert des réactions, l’opposition surtout l’ANC et les autres s’enflammer pour exiger la traduction devant les tribunaux, des délinquants qui s’emploient à siphonner le secteur pétrolier au Togo.

Vives sont la révolte, la hargne et l’indignation provoquées au sein de l’opinion nationale par la révélation du confrère l’Alternative qui dépasse toute imagination. Les Togolais qui majoritairement vivent au quotidien les affres de la pauvreté et de la misère entendent en découdre avec les principaux mis en cause dans ce dossier considérés à tort ou à raison comme la source de leurs malheurs et de leur précarité. Aussi appellent-ils à l’interpellation et à la traduction des auteurs de ce détournement devant les tribunaux et au remboursement intégral des fonds détournés.

Curieusement ce dossier ne semble pas préoccuper les partis d’opposition surtout l’ANC, réputé porter les aspirations du peuple malgré le score confidentiel qu’il a réalisé lors des dernières échéances électorales, notamment au scrutin présidentiel de février 2020. Seules des organisations de la société civile se sont jetées dans l’arène pour fustiger avec véhémence la forfaiture et exiger toute la lumière sur le dossier. Mieux, d’autres se sont constitués partie civile pour soutenir le confrère. Ce qui confirme qu’au Togo la société civile veut jouer sa partition à fond dans le feuilleton ‘’PetroleGate’’. Après la LCT qui s’est constituée partie civile en portant plainte pour que lumière soit faite sur ce dossier, 5 autres organisations de la société civile ont le 13 août dernier manifesté leur soutien clair et net au journal l’Alternative, traduit en justice par le jeune Fabrice Adjakly, l’un des personnes éclaboussées par ce scandale. Toutes exigent toute la lumière sur cette affaire.

Ceux qui exhortaient Faure Gnassingbé à prendre ce dossier à bras le corps pour initier le plus vite possible, les démarches qui conviennent, à savoir, entre autres, la dissolution du comité de fluctuation, le retrait de l’agrément à la société Phoenix et la commission d’audit indépendamment de celui du ministre du commerce, de peur que l’opposition ne se saisisse du dossier pour en faire son choux gras, ont tôt fait de raviser : Jean-Pierre Fabre et ses compagnons ne semblent pas être intéressés. C’est ce qui apparemment peut expliquer ce silence qui suscite interrogation sur le dossier. Au sein des populations où ce mutisme n’échappe à personne, on commence à se demander si ces partis d’opposition n’auraient pas des accointances avec les Adjakly. La question mérite son pesant d’or quand on considère qu’il y a quelques années l’opposition et surtout l’ANC avait adopté la même attitude vis-àvis d’un scandale financier révélé par le même confrère et dans lequel la société Wacem était impliquée. Par la suite il était apparu que l’un des conseils de cette société au sein de laquelle des compatriotes disposent des actions, n’était autre qu’un brave militant de première ligne de l’opposition, membre du parti de Jean-Pierre Fabre. A l’époque beaucoup n’avaient pas compris que même un criminel ait besoin d’un avocat. Et ce n’est pas pour autant qu’il faille en vouloir à cette figure emblématique de la lutte pour le changement démocratique au Togo. Aujourd’hui, le problème se pose autrement, en termes de financement. Beaucoup de Togolais se demandent si quelque part les Adjakly ne financeraient pas ces partis politiques avec de l’argent volé. Ce qui expliquerait le silence de ces leaders par rapport au dossier. Mais la suite nous édifiera. Affaire à suivre ! Germain Ayivi

Source : Le Perroquet

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