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Comme un coup de théâtre, la Présidence de la République togolaise a adressé des invitations à certains médias du Togo pour une conférence de presse prévue pour tenir mardi au palais.
 
L’objet était d’annoncer solennellement, l’organisation par le Togo, en octobre prochain, d’un sommet panafricain ou même international, sur la sécurité maritime.
 
Bien que cet objet était aussi curieux que quasi inopportun, tous les journalistes invités s’attendaient alors à voir de visu, le Prince bien-aimé tenir une telle conférence pour expliquer aux togolais, le fameux intérêt qu’il porte pour un tel sommet.
 
Cette attente était d’autant plus légitime qu’à l’heure actuelle, au moment où le Premier Ministre et sont gouvernement sont démissionnaires, seul le Président de la République qui se dit réélu, est habilité à parler des perspectives à donner au Togo et aux togolais.
 
Mais à l’heure de la conférence en question, quelle ne fut la surprise des journalistes invités.
 
Seuls le PM et ses ouilles qui, en principe ne sont chargés que de liquider les affaires courantes en attendant la formation du nouveau gouvernement, étaient présents dans la grande salle du Palais de la Présidence pour tenir une telle conférence.
 
Le Prince, celui-là même qui a convié la Presse à cette conférence n’était pas là, il était, pour ainsi dire, le grand absent.
 
Puis, d’hésitation en hésitation, ceux-ci marmonnent et informent les togolais qu’il pleuve ou qu’il neige, le Togo tiendra ce sommet en octobre prochain. Ils ont juré que l’hôtel de 2 février qui devra abriter ce sommet sera prêt.
 
Ils en sont convaincus même si, à l’heure actuelle, à peine 35% des travaux ont déjà été réalisés.
 
C’est vraiment le lieu de le dire haut et fort, nos dirigeants ont l’art de voir l’avenir, de le connaître avec une telle précision qu’ils ne trouvent même pas nécessaire d’être prudents.
 
Mais le problème n’est guère à ce niveau. Le couac est à ce niveau où, le projet est annoncé au peuple togolais par un gouvernement démissionnaire qui n’en est guère habilité. N’est-ce pas incongru ?
 
Certes, l’essentiel des explications sur le sommet a été donné aux journalistes par un certains Stanislas Bamouni Baba, ancien ministre du Togo qui fait aujourd’hui office de conseiller du Président de la République chargé de piloter le projet sur la sécurité maritime, porte-parole de UNIR ayant aussi la responsabilité de coordonner l’admission du Togo au programme américain Millénium Chalenge Account.
 
Mais il demeure que Ahoomey-Zunu et ses ouilles de ministres démissionnaires ainsi que les officiers de l’armée étaient les seuls présents dans la salle, donc responsables et comptables de toutes les promesses qui sont faites au peuple togolais concernant un tel sommet. En vertu de quel pouvoir ?
 
Pire, cela se passe au moment où, tous les togolais attendent avec avidité le nouveau Premier Ministre et la nouvelle équipe gouvernementale.
 
Cette nouvelle équipe est d’autant plus indispensable qu’elle va permettre enfin, de relancer les activités dans les pays après des mois d’impasse et de léthargie liées à l’organisation de la fameuse élection présidentielle.
 
C’est donc en ce moment crucial, que le Prince et ses coursiers de ministres ont convié la presse togolaise et internationale à une conférence de presse sur un projet aussi aléatoire que celui d’organiser, d’ici octobre, un sommet sur la sécurité maritime au Togo.
 
En quoi le Togo tire-t-il intérêt et profit d’un tel projet alors même qu’il n’est pas plus menacé que le Bénin à côté ou même le Nigéria où les bateaux sont régulièrement victimes de siphonage et d’attaques des pirates etc. ?
 
Personne ne peut vraiment répondre à une telle question si ce n’est le Prince lui-même. Est-ce parcequ’un tel thème suscite tellement d’intérêt au plan international que le Prince s’en est accaparé pour maintenir sa présence dans les grands débats internationaux ?
 
L’on peut facilement le prendre comme tel surtout qu’il a échoué à prendre la présidence tournante de la CEDEAO qui aurait pu l’aider à se ressusciter diplomatiquement.
 
En vérité, il devient de plus en plus évident que, malgré sa prétendue réélection, Faure Gnassingbé peine à se frayer un chemin et faire accepter son image auprès de la communauté internationale. En témoigne justement sa difficulté à se faire investir comme il l’aurait souhaité !!!
 
Il a tellement de difficulté du fait de ses écarts de comportement qu’il se voit aujourd’hui obligé de s’attacher à des dossiers aussi vagues pour les togolais mais intéressants pour les USA et d’autres puissances pour susciter l’intérêt de ceux-ci pour lui et son pays.
 
Il tient à ce que l’on compte avec lui dans les grands débats internationaux.
 
Les togolais se souviendront de son dernier séjour aux USA où, pendant que tous les Chefs d’Etats invités s’activaient à parler économie, réformes et contrats de partenariats avec les hommes d’affaires américains, le Prince s’était contenté de parler des pachydermes et de la protection de ces espèces rares.
 
Il avait d’ailleurs accordé sa toute première et quasi unique audience officielle à la ministre américaine chargée de l’environnement. Pour quel intérêt direct ? Seul le Prince en a le secret.
 
Aujourd’hui, il poursuit sur cette lancée et investit des milliards pour refaire l’hôtel de 2 février afin de pouvoir faire abriter ce fameux sommet au Togo. C’est très bien.
 
Mais connait-il au moins où se trouvent les intérêts des togolais ?
 
Nous parlons bien d’un projet que Faure Gnassingbé veut réaliser d’ici octobre à Lomé et pour lequel il trouve indispensable, voire urgent de convoquer la presse au palais de la Présidence pour le faire annoncer aux Togolais. Incroyable !!!
 
Comment peut-on comprendre une telle logique aussi absconse que curieuse ?
 
L’on se demande si c’est Djibril Bassolé, le consultant du Prince sur ce projet qui l’a autant rassuré qu’il peut déjà l’annoncer tambours battants dès aujourd’hui.
 
Pendant ce temps, il ne se préoccupe guère d’évaluer le préjudice que le long processus électoral et les troubles liés à cette question de réformes ainsi que le front social ont pu avoir sur les affaires au Togo des mois durant.
 
Son problème, son seul et unique problème reste donc le folklore, la diversion, le bluff….
 
Le Prince comprend au moins que tant qu’il n’y aura pas d’équipe gouvernementale en bonne et due forme, jamais les activités économiques ne reprendront vraiment dans le pays ?
 
Que fait-il au juste au palais de la Présidence ?
 
C’est tout simplement curieux qu’un Président qui dit placer son mandat sous le signe de la lutte contre la pauvre et la promotion sociale de son peuple se donne à cœur joie à autant de laxisme, de délation, de nonchalance, d’indolence, d’indifférence, d’incohérence… au moment où le peuple attend qu’il donne le déclic d’une nouvelle dynamique dans la gouvernance du pays.
 
Depuis sa prétendue réélection au soir du 28 avril confirmée par la Cour Constitutionnelle le 03 mai, quel geste le Prince a-t-il déjà posé dans le sens de rassurer les togolais sur sa présence effective à la tête de ce pays ? Rien. Au contraire, il a multiplié des coups foireux contre ce peuple.
 
D’abord à Accra où il a décidé, en guise de représailles contre ses homologues qui ont refusé de lui accorder la présidence tournante de la CEDEAO, de réfuter le projet sur les limitations de mandats à deux dans l’espace communautaire.
 
Cela traduit bien toute la boulimie que celui-ci nourrit pour la jouissance des privilèges liés à l’exercice du pouvoir.
 
Ensuite, il a vite fait de faire embastiller par le canal de Yark Damehane, le journaliste qui lui a toujours donné du tournis, Bonéro Lawson et ce au mépris total de la loi qui régit le monde de la presse au Togo.
 
En clair, si ceux ne sont des voyages de villégiature qu’il continue de multiplier toutes les semaines avec l’argent du contribuable togolais, c’est donc des coups durs qu’il n’hésite pas à assener à ce peuple dont il dit pourtant avoir recueilli le vote pour se maintenir dans ce piédestal de Chef d’Etat.
 
C’est donc de cette manière que le Prince entend entamer ce mandat.
 
Pense-il vraiment avoir les moyens d’assumer les conséquences des faux pas et de la fronde qu’il est entrain de provoquer ? Suivons-le simplement et avisons en temps opportun.
 
source : togoinfos
 

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