etat_en_panne

Rien ne marche vraiment dans la norme au Togo. Rien.

 

Manifestement, les dirigeants de notre pays sont dépassés par les événements tant ils n’ont pas la tripe républicaine nécessaire pour s’atteler dans le temps, aux charges essentielles qui marquent la vie d’un Etat.

 

L’exemple du fonctionnement actuel de la nouvelle Assemblée Nationale illustre fort bien nos propos.

 

Voilà donc deux mois que cette nouvelle Assemblée Nationale a pris corps mais dont les organes essentiels de fonctionnement ne sont pas encore mis en place.

 

Deux mois bien comptés sont donc passés sans que les ténors de UNIR qui tiennent à 100% le bureau de l’Assemblée Nationale n’aient œuvrer pour mettre en place les neuf commissions qui permettent de structurer cette Assemblée et de répartir l’ensemble des 91 députés dans un desk bien précis.

 

Que doivent comprendre les togolais de ce manquement grave ? Question d’incompétence ? d’inexpérience ? d’insouciance ? ou d’amateurisme pur et dur ?

 

Il est difficile, vraiment difficile de comprendre la manière atypique avec laquelle notre pays est administré aujourd’hui. Tout donne le désagréable sentiment complet que l’appareil de l’Etat est effectivement en panne, réellement bloqué.

 

Sinon comment comprendre qu’une Assemblée Nationale, maillon essentiel de régulation et de contrôle des actions qui se mènent au sommet de l’Etat présente un tel niveau de carence alors même que des textes clairs et précis fixent les tâches à accomplir par cette Assemblée selon un timing bien précis ?

 

L’on est donc en début novembre et dès lors que cette Assemblée n’a pas encore mis en place ces organes de travail, elle ne peut engager aucune action, elle ne peut entamer sa session budgétaire.

 

Faut-il le rappeler, l’étude du budget est un exercice de haute portée qui consiste, pour les députés, à décortiquer ligne par ligne, les fonds que l’Etat entend mobiliser et dépenser durant l’année qui vient.

 

Sans cette étude et l’adoption de ce budget, l’Etat n’a aucun moyen légal d’engager quelque dépense que ce soit pour le compte de la nouvelle année, c’est-à-dire 2014 pour le cas précis.

 

Mais jusque-là, la situation n’est pas encore trop grave puisque l’on peut se dire que si le gouvernement fait bien son travail, élabore un budget raisonnable et défendable, cet exercice pourrait se faire en un temps record si la commission des finances chargée de l’étude de ce budget comporte en son sein des hommes de métier, vraiment rompus à la tâche.

 

Mais malheureusement l’Etat lui-même, en occurrence le gouvernement n’a pas encore fini d’élaborer son budget pour que l’on puisse parler de son adoption en conseil des ministres avant qu’il ne soit envoyé à l’Assemblée Nationale.

 

Des ministres du gouvernement, eux-ausi nommés après une longue période d’incompréhensible latence, sont encore à l’étape de la recherche de bureaux où ils doivent installer leur cabinet avant de commencer à réfléchir aux missions qui leur sont confiées et élaborer un budget en fonction de ces missions. Incroyable !!!!

 

Le gouvernement lui-même n’a pas encore fini de se structurer puisque jusqu’à présent le Ministre de la santé, promis par Ahoomey-Zunu aux députés lors de son discours-programme, n’est pas encore nommé.

 

Il faut juste rappeler qu’il avait dit devant les députés, il y a deux mois que « très incessamment ce ministre allait être nommé » pour prendre en charge les délicates charges liées à ce secteur.

 

Ainsi donc, près de trois mois après les élections législatives, Faure Gnassingbé et son Premier Ministre sont encore à l’étape de la recherche d’un ministre de la santé pendant que celui du tourisme est complètement oublié sous prétexte que l’on veut créer un office pour gérer secteur.

 

Mais qui va se charger de transformer ce secteur en un office s’il n’y a pas un bon ministre qui prend ce dossier en main ? Vraiment !!! Sacré Togo !!!
 

Tout se fait donc dans l’à-peu-près, dans l’approximation, de façon anachronique et décousu.

 

Nos dirigeants, il faut le dire, sont dans une course permanente et effreinée derrière le temps et les événements. Tout les surprend à tout moment et partout.

 

Aucun planning, aucune maîtrise du temps et de l’espace, aucune vision claire et cohérente…L’on saute du coq à l’âne avec un niveau de jonglage particulièrement déconcertant.

 

Mais où allons-nous en réalité avec cette méthode artisanale et quasi primaire de gérer les affaires d’un Etat moderne ?

 

L’on observera donc que dans la précipitation, nos chers ministres vont adopter un budget dans les prochaines semaines, sous pression et sous tension, sans qu’ils ne comprennent en réalité ce qui en retourne.

 

Seul le puissantissime ministre des finances Adji Otèth Ayassor saura les tenants et les aboutissants de ce budget qu’il va présenter à sa manière au Président de la République et une fois qu’il l’aura convaincu, le reste des étapes ne sera que formalité.

 

Les députés seront convoqués même nuitamment pour venir voter ce budget à main levée sans même comprendre ce que c’est qu’une ligne budgétaire.

 

Comment cela pourrait en être autrement dès lors que des artisans, épiciers, forgerons se retrouvent subitement députés avec un niveau primaire d’analyse et de compréhension ?

 

Soyons honnêtes, combien de députés de UNIR ou même d’autres partis dans l’Assemblée Nationale actuelle, ont un profil de financiers ou de gestionnaires ?

 

Combien disposent réellement d’expérience de gestion rigoureuse des finances publiques pour être capables d’étudier efficacement un budget annuel d’Etat ?

 

Il est évident que ce style de gouvernance qui consiste à promouvoir la médiocrité à tous les chaînons de l’Etat vise à entretenir autant que possible une opacité et une légèreté dans la gestion de notre pays.

 

Et quel peut être l’intérêt d’un chef qui promeut l’incompétence autour de lui si ce n’est de camoufler ses propres tares, sa cupidité et son avidité à une gloire de farce ?

 

Mais toujours est-il que, de toute évidence, l’appareil de l’Etat donne aujourd’hui et sans contredit, des signes patents d’être manifestement en panne, sinon complètement détraqué….

 
togoinfos
 

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