Un nouveau front de discussions qualifié ailleurs de dialogue de la 25ème heure se profile à l’horizon. Mais avant même que ce nouveau front de discussions politiques ne prenne corps, Patrick Lawson, 1er Vice-président de l’Alliance nationale pour le Changement (ANC), formation membre du Collectif « Sauvons le Togo » (CST), dénonce les dysfonctionnements qui, selon lui, ont cours au CST, et avertit : « Nous (ndlr : l’ANC) n’irons pas au dialogue dans n’importe quelle condition ». C’était hier dans une interview accordée à la radio Légende Fm.
 
Plus rien ne semble aller entre les deux fronts, à savoir le CST et la Coalition Arc-en-ciel qui contestent le pouvoir Faure Gnassingbé, ou du moins entre l’ANC et ces deux entités. A l’origine du désamour, un courrier envoyé à Faure Gnassingbé par la Coalition Arc-en-ciel avec la complicité d’autres leaders de la coordination du CST et à l’insu des leaders de l’ANC, pour « quémander » un nouveau dialogue. Ce dysfonctionnement en cacherait bien d’autres, et à l’ANC, on estime que la coupe est pleine, sinon déborde déjà.
 
Dans une entrevue hier avec la radio Légende, Patrick Lawson, 1er Vice-président de l’ANC est particulièrement remonté contre cet état de chose; et pour exprimer son coup de gueule, il n’y va pas par quatre chemins. « Des gens au sein de l’opposition usent de subterfuges pour courir et aller au dialogue dans n’importe quelle condition et l’opinion a l’impression que l’opposition est en train de quémander le dialogue. Mais nous, à l’ANC, ne quémandons pas le dialogue. Nous exigeons le dialogue ». A en croire ses révélations, le matériel de sonorisation que la Gendarmerie nationale a rétrocédé à l’ANC ne ferait que 10% du matériel saisi. Or, c’est de ce vrai faux acquis que s’enthousiasment certains partis de l’opposition pour parler de décrispation du climat politique et se bousculer pour mendier un dialogue, selon Patrick Lawson. Il martèle que sans les exigences que pose l’ANC, dont la mise en œuvre des recommandations de la CVJR, de la CNDH, la réintégration des députés ANC exclus de l’hémicycle, le parti ne participera pas au prochain dialogue. Et cette position est d’autant plus légitime que cette décision, a-t-il dit, certes à demi-mot, a été prise sans que l’ANC n’ait été consultée.
 
Il dénonce la manière dont les choses se passent au CST et à la Coalition Arc-en-ciel. « Il se passe des choses au CST et à la Coalition Arc-en-ciel qu’il faut arrêter immédiatement. Nous sommes au CST mais nous voudrions que les méthodes s’améliorent ». Un appel à l’autocritique de ces deux entités. Tombera-t-il dans de bonnes oreilles ? Pour l’heure, il est à retenir en tout cas, que « sans les préalables, l’ANC n’ira pas à un quelconque dialogue », a déclaré impérial, Patrick Lawson.
 
Bien que Patrick Lawson soit un partisan patenté de l’union de l’opposition, il ne fait de doute que les regroupements actuels ne tiennent plus qu’à un fil et qu’ils risquent de se désintégrer si leurs leaders n’y prennent garde. Jusqu’à quand le peuple togolais assoiffé d’alternance politique dans son écrasante majorité restera-t-il la victime des querelles de clochers entre les formations politiques de l’opposition ? « L’union fait la force », dit le dicton.
 
Magnanus FREEMAN
 
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