Le 21 mai 2020, le jeune AGBANDE KPESSOU Bruno alias Mohamed, laveur de véhicules et de motos à Lomé, était à son domicile sis au quartier Avédji, quand il a été sollicité par un client pour lui laver son véhicule d’immatriculation RT 4592 AY. C’est à bord de ce véhicule accompagné de son collaborateur (principal témoin) et de sa fille (mineure de moins de 5ans) qu’il se trouvait lorsque sur leur chemin il a été apostrophé par deux individus en tenues militaires (treillis) à bord de leur motocyclette, au niveau du carrefour Sun City d’Aflao-Avédji.

Selon les témoignages concordants, les deux militaires reprocheraient à Mohamed d’avoir mal conduit et cherchaient à lui retirer de force la clé du véhicule. L’un d’eux compagnons s’est mis d’abord à violenter le conducteur par une cordelette, ce que Mohamed a réussi à retirer de ses mains. Ensuite le militaire a sorti un couteau qu’il portait sur lui et voulait en faire usage en vue de pouvoir retirer la clé du véhicule, lequel couteau lui sera également retiré par feu Mohammed. Pendant ce temps, quelques éléments de la Brigade Anti Criminelle (BAC) régulièrement désigné, étaient de service au carrefour Sun City. Deux (2) de ces éléments ont avancé vers le lieu des altercations et c’est l’un d’entre eux qui a ouvert le feu sur Mohamed en le touchant mortellement. Entre temps, le témoin qui était dans le véhicule avec la petite fille était sorti pour essayer de calmer la bagarre quand il a été légèrement blessé à son doigt par le couteau que tenait le militaire.

Au vu des témoignages, la LTDH et l’ASVITTO retiennent :

1- un abus du pouvoir par un militaire qui n’est point un Officier de police judiciaire et dont le rôle n’est nullement d’interpeller les contrevenants au code de la route et encore moins de les violenter ;

2- un usage disproportionné de la force par un agent de police ;

Les deux associations déplorent un homicide volontaire d’un agent de la force publique sur un honnête citoyen.

Au demeurant, à aucun moment, il n’y a eu aucune circonstance de légitime défense contrairement à que ce certaines déclarations tentent de le faire croire.

Il s’agit d’un cas de flagrant délit d’homicide volontaire sur fond de manque de professionnalisme qui a toujours caractérisé nos forces de l’ordre et de sécurité qu’il faut corriger dans l’application des règles de maintien d’ordre.

En outre, il apparaît à l’évidence le désamour et l’absence de confiance entre les populations civiles et les forces de sécurité et de défense pour plusieurs raison dont l’usage systématique de la force et aussi la corruption qui est banalisée chez les forces de l’ordre.

La LTDH et l’ASVITTO tout en exprimant toutes leur compassion à la famille de la victime, voudraient inviter les services de la gendarmerie à s’abstenir de toutes les formes d’intimidation sur le témoin et les membres de ladite famille.

Enfin, les deux organisations exigent que les auteurs et complices du meurtre soient soumis à la rigueur de la loi afin de mettre fin à l’impunité dans notre pays, surtout lorsqu’il s’agit des forces de sécurités et de défense.

Fait à Lomé, le 24 mai 2020

ONT SIGNE :

Pour L’ASVITO,                                                    Pour la LTDH,

Le Président :                                                           Le Président

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