Par togomedia24.com

Au Togo, les scandales financiers se comptent par centaine. Bénéficiant de l’impunité des autorités, les présumés auteurs de ces détournements circulent librement sans être inquiétés. Ils profitent d’ailleurs de cette ‘immunité’ pour narguer voire menacer ceux qui osent mentionner leurs noms.

Mise en place par la loi n°2015-006 du 28 juillet 2015, la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) est censée œuvrer pour mettre fin au fléau de la corruption et des infractions assimilées au Togo.

Cette mission est axée sur quatre principaux points : – la prévention des actes de corruption par des activités de sensibilisation, d’information, d’éducation et de vulgarisation de textes ainsi que la promotion d’un système de gouvernance qui prévient les conflits d’intérêts et l’enrichissement illicite ; – la répression à travers la collecte et le traitement des plaintes et dénonciations des faits de corruption ; – la protection des dénonciateurs et le respect du principe de la présomption d’innocence ; – la coopération avec les institutions internationales et autorités homologues, la facilitation de l’entraide judiciaire portant sur les actes de corruption ou d’infractions assimilées et les actions concertées avec les organismes étatiques, le secteur privé et les organisations de la société civile qui luttent contre la corruption.

De très belles intentions accouchées sur des papiers.

En matière de sensibilisation, Monsieur Essohana WIYAO, le président de cette institution et ses collaborateurs sont très visibles. Plusieurs séances de formations et briefing ont été organisés à l’endroit des journalistes et d’autres acteurs des couches socio-professionnelles. Sur ce champ, la HAPLUCIA excelle.

Malheureusement, cette autorité peine cinq ans après sa mise en place à convaincre, les Togolais, sur le terrain des multiples scandales financiers.

Les dossiers de la route Lomé-Vogan, le gap des 600 millions de FCFA des comptes de la CAN 2017, les détournements de fonds dans la commande du pétrole… La liste est bien longue. On s’arrête sur ces points pour ne pas donner de la migraine aux ‘Hapluciens’.

La plupart de ces scandales sont relevés au grand jour par la presse. Cette dernière prend évidement le soin de publier des noms et des documents à l’appui. Dans le dossier des comptes de la CAN 2017, le gap en réalité dépassait un milliard de nos FCFA.

Des révélations qui auraient permis à la HAPLUCIA, d’enclencher des poursuites judiciaires contre ces individus. De grosses personnalités pourraient ainsi si tomber des actions réelles sont engagées.

Malheureusement, cette institution est caractérisée par une inertie totale.

Ce silence sur tous les scandales financiers exposés par les medias, ressemble à un quitus donné aux présumés auteurs de continuer tranquillement leurs détournements.

Au Togo, l’on dit souvent que si vous avez un problème avec la justice, vous devez aller plaider votre cause dans la ‘’grande maison’’.

Ainsi, des lobbies et des réseaux font tout pour sauvegarder leurs intérêts au détriment de l’intérêt commun.

Chaque fois que la presse révèle un scandale financier, le président de l’institution interpelé, s’en remet au chef de l’Etat.

Au-delà des actions de sensibilisations, nous pensons que la HAPLUCIA devrait faire un effort pour se pencher véritablement sur les dossiers de détournements afin que les auteurs de ces crimes répondent des leurs actes devant la justice.  

source : togomedia24.com