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Un regroupement de partis de l’opposition togolaise demande aux Togolais de rester chez eux vendredi, en hommage aux victimes des manifestations de la semaine dernière et a appelé à marcher à Lomé les 30 et 31 août pour exiger des réformes politiques.
 
Le Combat pour l’alternance politique (Cap 2015), un regroupement de cinq partis, le Parti national panafricain (PNP) et un groupe de six partis, ont décidé d’unir leurs forces contre le gouvernement du président Faure Gnassingbé, héritier d’une dynastie familiale qui dirige le Togo depuis un demi-siècle.
 
« D’ores et déjà, Cap 2015, le Groupe des 6 et le PNP ont pris des dispositions pour entrer en contact avec d’autres partis politiques de l’opposition, des organisations de la société civile, de la diaspora et tous les patriotes », ajoutent les partis qui ont prévu dans un communiqué des manifestations dans la capitale mercredi et jeudi prochains.
 
Ils exigent également la libération des personnes arrêtées le 19 août lors de manifestations du PNP, ainsi qu’une « enquête indépendante pour situer les responsabilités et traduire en justice les auteurs et les commanditaires des violences ».
 
Ces manifestations ont fait deux morts (dont un par balle) à Sokodé, à 300 km au nord de Lomé. Au total 66 personnes ont été arrêtées, a indiqué mercredi le ministre de la Justice, Pius Agbetomey. « En ce qui concerne les deux décès de manifestants, une enquête judiciaire a été mise en place pour en déterminer les causes exactes et les responsabilités ».
 
Par ailleurs Cap 2015 et le PNP ont appelé à cesser toute activité professionnelle et économique vendredi pour une journée de « recueillement et de prières » en hommage aux victimes. « C’est une manière pour nous de poursuivre le combat et de montrer notre mécontentement », a déclaré à l’AFP Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordonnatrice de Cap 2015.
 
Jeudi, le gouvernement a de son côté demandé à la population à travailler normalement et ne pas céder aux « intimidations » des organisateurs de la « journée dite +Togo Mort+ ». « Le gouvernement tient à rappeler que le vendredi 25 août reste une journée ordinaire et ouvrée », ajoutant que « les dispositions appropriées sont prises pour garantir la sécurité de la population et pour assurer la libre circulation des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national ».
 
Faure Gnassingbé a remporté la présidentielle de 2005 avec l’appui de l’armée, avant d’être réélu en 2010 et en 2015 lors de scrutins très contestés.
 
Il a succédé à son père Gnassingbé Eyadéma qui avait dirigé le Togo d’une main de fer pendant 38 ans. L’opposition togolaise réclame depuis dix ans que la Constitution – modifiée en 2002 – soit révisée, afin d’y réintroduire une limitation des mandats présidentiels à 10 ans.
 
Les partis exigent un mode de scrutin à deux tours, une recomposition de la Cour constitutionnelle et de la Commission électorale. Un projet de loi prévoyant ces réformes avait été rejeté en juin 2014 par le Parlement où le parti au pouvoir dispose de 62 sièges sur 91.
 
Le 3 janvier, le président Gnassingbé a nommé une Commission chargée de proposer un texte de réformes institutionnelles et constitutionnelles sans y nommer aucun membre de l’opposition. La Commission a entamé le 31 juillet des consultations à travers le pays.
 
ek/spb/jlb/jh
 *source : AFP
 

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