Depuis quelques temps, le comportement adopté par la CEDEAO dans la crise politique togolaise inquiète plus d’un. L’institution sous régionale, facilitatrice de la crise sociopolitique togolaise, laisse le gouvernement togolais dérouler le processus électoral en cours pour des élections législatives. D’un autre côté, elle garde la Commission électorale nationale indépendante (CENI) recomposée non fonctionnelle. Au Front des architectes de la République (FAR), on essaie de comprendre la situation à travers 2 hypothèses.

La première, selon Johannes Bavon, Secrétaire général de ce mouvement politique, c’est l’hypothèse du complot qui inquiète tout le monde. Dans ce cas, la CEDEAO, en laissant le gouvernement continuer le processus électoral actuel, a opté de comploter contre les Togolais, des individus vont se bourrer les poches, le Togo étant ainsi devenu un gâteau.

« La situation s’est déjà produite en 2005 où on a tourné les Togolais dans la farine et en fin de compte, on a maintenu un président avec beaucoup de morts. Aujourd’hui, les Togolais ont peur de cette situation », a-t-il déclaré ce mercredi sur la radio Victoire FM.

Des conséquences vont découler de cette hypothèse, poursuit le pasteur. D’abord, a-t-il souligné, la crise togolaise ne sera pas résolue et le pays ne connaîtra pas la paix, il y aura toujours le feu et le sang. 2ème conséquence, on pourra aller jusqu’à la guerre civile. 3ème conséquence, les Togolais pourraient rentrer dans toutes formes de terrorisme contre le président imposé à eux.

Cette hypothèse est peu plausible, relève M. Bavon. Selon lui, si la CEDEAO était de mèche avec le pouvoir togolais, elle ne devrait pas rendre public le rapport de l’expert constitutionnaliste.

La 2ème hypothèse du FAR consiste à dire que si la CEDEAO permettait un nouveau découpage, la constitution de nouveaux fichiers et des élections législatives transparentes, crédibles et efficaces, dans les conditions actuelles, l’opposition aurait forcément une majorité écrasante à l’Assemblée, quel que ce soit ce que le parti au pouvoir aura à faire, a-t-il soutenu.

« Or, dans ces conditions, avec cette majorité, entre 2019-2020, nous serons dans une situation constitutionnelle appelée la cohabitation. Le Premier ministre sera issu du bord de l’opposition. Et puisque nous avons 2 parties prenantes radicalement opposées, le président va déterminer la politique du pays mais le Premier ministre va refuser de l’exécuter. Le pays sera ingouvernable avec des votes de défiance et de poursuite de certaines personnes à la Cour pénale internationale (CPI), des dispositions vindicatives seront votées », a-t-il énuméré.

Le parti Union pour la République (UNIR) ne va pas vouloir laisser la nouvelle Assemblée nationale agir, selon Johannes Bavon. Cette hypothèse, a-t-il relevé, est plus plausible et c’est cette tension que la CEDEAO ne veut pas voir réalisée.

Pour lui, l’institution sous régionale a donc choisi de laisser le gouvernement togolais continuer le processus et après les élections, il aura une majorité mais le pays sera au moins gouvernable jusqu’à ce qu’on entre dans un processus réel d’organisation d’une élection présidentielle pour la résolution définitive de la crise. » Cette hypothèse est pour apaiser le pays », a-t-il marqué ajoutant que le parti au pouvoir ne doit pas s’en réjouir pour autant.

Johannes Bavon appelle les Togolais à continuer de faire confiance à la CEDEAO mais se dit d’accord avec la coalition des 14 partis politiques de l’opposition qui a choisi à un moment donné de reprendre les manifestations de rues. « Si elle ne fait rien, ce sera suicidaire pour elle », a-t-il ajouté.
 
Global actu
 

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