« Nous ne pouvons pas nous soumettre aux subterfuges du ministre de la Sécurité qui consiste à nous dire qu’une enquête est en cours et qu’en attendant que l’enquête ne soit bouclée, il nous propose de commencer ailleurs ». C’est ce que déclarait jeudi le leader du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) lors de la conférence de presse annonçant la tenue d’une marche du FRAC samedi et surtout le choix du quartier Adéwui comme point de départ. Un quartier qui, un mois plus tôt, a été le théâtre de violences exercées par les milices du RPT sur les militants de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC). Evidemment, la détermination et la bravoure de Fabre et ses compagnons de lutte ont permis samedi de sauter le verrou de l’interdiction qui frappe ce quartier de Lomé. La manifestation du FRAC a bel et bien démarré samedi 20 octobre au quartier Tokoin Doumasséssé, communément appelé Adéwui et surtout sans heurts ni incidents.
Partis précisément du carrefour du feu rouge du boulevard de la Kara et de l’Eglise Baptiste à Adéwui, la marche a drainé une foule très importante de militants et sympathisants du FRAC ainsi que de curieux. Et c’est aux cris de « Gaké miva Adéwuia », « Doumasséssé oyé ! », « FABRE, tu es courageux » et des chants patriotiques tels que : « Fofo si nousin lé », « Kalèto mouvon nao », ainsi que d’autres chansons révolutionnaires et religieuses, que les militants et sympathisants du FRAC ont démarré et animé la marche jusqu’au point de chute, la plage.
Etaient à la tête du cortège, plusieurs responsables du FRAC dont Jean Pierre Fabre et Eric Dupuy de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et Alphonse Kpogo de ADDI… Sur les pancartes brandies par les manifestants à cette occasion, on pouvait lire : « Non à la division du peuple togolais ! », « A bas le tribalisme ! », Le FRAC exige un dialogue franc et sincère ! », « Yark, à quand les résultats de ton enquête ? ».
Le meeting à la plage de Lomé
A l’opposé des manifestations jusque-là organisées par le FRAC, Jean-Pierre Fabre était le seul à entretenir la foule lors du meeting de samedi 20 octobre. L’occasion était belle pour lui de fustiger les manœuvres du pouvoir RPT/UNIR qui cherche à créer des zones de « non droit » au Togo, ce qui ne devait pas en principe exister dans un Etat normal. « Le régime en place a tout fait, pour nous empêcher à mener nos activités dans certaines localités du pays », a-t-il dénoncé. Le président de l’ANC n’a pas également passé sous silence la désignation unilatérale par l’Assemblée Nationale des membres de la CENI. Pour lui, le pouvoir est dans une tentative d’intimidation et de passage en force à travers les actes que posent les membres du gouvernement en l’occurrence le ministre Bawara. « Mais, nous allons nous opposer avec la dernière fermeté à cela », a-t-il rassuré.
Jean -Pierre FABRE a également apporté des précisions sur la participation ou non de son parti aux prochaines élections. « Non, personne ne boycottera les élections. Et on ne cessera jamais de vous le dire. Les élections auront lieu et tout le monde y participera. Ou elles n’auront pas lieu. Mais il ne s’agira pas de les boycotter. Nous insistons là-dessus », a-t-il précisé avant d’inviter la grande foule présente à la plage à prendre part activement à la manifestation de protestation contre la nouvelle CENI qu’organisent le (CST) et la coalition Arc-en-ciel, les 26 et 27 octobre prochains.
Warren W.
Le Correcteur N° 385