Gilchrist Olympio, le président national de l’Union des forces de changement (UFC), en visite en France depuis le 10 septembre dernier, a été reçu à l’Élysée par Hélène Le Gal, la conseillère Afrique du président François Hollande. Les deux personnalités ont essentiellement abordé des sujets relatifs aux élections à venir au Togo et selon les informations, le président national de l’UFC aurait demandé leur report de « plusieurs mois ».
 
Cette requête a très vite suscité des réactions au sein de la classe politique togolaise. Dans un entretien qu’il accorde à l’Agence Afreepress, le député UFC représentant son pays au parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Nicodème Habia revient sur cette polémique et donne des explications.
 
Celui-ci a également abordé avec Afreepress, les sujets relatifs au travail abattu par les députés togolais au sein du parlement de la CEDEAO ainsi que d’autres questions portant sur l’actualité au Togo.
 
Lire l’entretien.
 
Afreepress : Bonjour Honorable Nicodème Habia. Vous êtes député togolais représentant le pays au Parlement de la CEDEAO. La semaine dernière, les députés togolais siégeant au sein de ce parlement ont rencontré la presse. Que leur avez-vous dit ?
 
Habia Nicodème : nous sommes cinq députés togolais au parlement de la CEDEAO. Moi j’ai la chance de présider la commission permanente Genre, emploi et bien-être social. J’ai été élu il y a un an.
 
Nous avons présenté aux journalistes, les activités que nous avons menées au sein des commissions dont nous sommes membres jusqu’ici.
 
En ce qui me concerne, j’ai mené trois activités. Ma toute première activité s’était déroulée au Cap-Vert. Ma seconde activité était à M’Bour au Sénégal et la troisième était à Banjul en Gambie où nous avons travaillé dans le sens de l’amélioration de la situation genre.
 
Les gens croient souvent à tort que lorsqu’on parle de genre, c’est seulement les femmes que cela concerne, mais les hommes aussi sont pris en compte.
 
Je crois que c’est compte tenu des écarts constatés entre les hommes et les femmes, qu’on met plus l’accent sur la lutte pour l’égalité des sexes.
 
Avant même de parler de l’émancipation des femmes, il faut travailler en amont en éduquant bien nos jeunes filles. Il faut arriver à les maintenir dans les classes. C’est le travail que nous faisons dans notre commission.
 
Afreepress : Qu’est-ce que la CEDEAO fait-il aujourd’hui afin d’aider la jeunesse togolaise à avoir un semblant de bien-être ?
 
Habia Nicodème : La CEDEAO est actuellement en train de travailler dans le sens du bien-être de la jeunesse, non seulement togolaise, mais de toute la sous-région. Vous savez, le Nigeria à lui seul, peut faire beaucoup de choses pour notre sous-région, mais le problème que nous sommes en train de vivre porte sur la corruption.
 
Mais nous sommes en train de travailler pour combattre cette corruption. Nous sommes aussi en train de travailler pour éliminer la pauvreté. Il faut que chaque pays arrive à donner de l’emploi à sa jeunesse. C’est très important pour nous.
 
Afreepress : Vous êtes aujourd’hui un membre influent de l’UFC. L’actualité politique togolaise est faite aujourd’hui autour de l’arrestation de l’ancien ministre de l’Administration Pascal Bodjona. Comment avez-vous accueilli cette information ?
 
Habia Nicodème : Etant président d’une association de défense des droits de l’Homme, je ne peux que compatir. Ce que j’ai appris aux États-Unis, c’est que même si quelqu’un a tué, on doit l’accompagner, l’aider à se défendre. Il faut lui trouver des avocats.
 
Je ne sais pas ce qui se passe dans le dossier, je ne vais pas jeter de l’huile sur le feu. On dit que si même ton adversaire se trouve dans le malheur, il faut prier pour lui.
 
Afreepress : Votre président national, Gilchrist Olympio était la semaine dernière en France où il a rencontré la conseillère Afrique de l’Élysée. Il a, lors de cette rencontre, suggéré le report des élections législatives et locales à venir de « plusieurs mois » contrairement aux souhaits du gouvernement qui veut aller vite.
 
Gilchrist Olympio serait-il en train de « revenir à la raison » comme le pensent certaines personnes ?
 
Habia Nicodème : Je crois que c’est de l’enfantillage de dire que le président national de l’UFC, Gilchrist Olympio revient à la raison et je le répète, c’est de l’enfantillage. Parce que ce n’est pas la première fois que M. Olympio rencontre des responsables politiques français. Ceux qui racontent ces genres de choses ne comprennent pas la situation politique togolaise, ils se disent seulement politiciens.
 
M. Olympio est dans son droit, M. Olympio joue le rôle qui est le sien. L’UFC a aujourd’hui le vent en poupe et vous savez, l’avenir nous donnera toujours raison.
 
Afreepress : Paradoxalement, pendant que l’UFC était à la table des discussions à Lomé, son président national, Gilchrist Olympio était en France en train de demander le report des élections à venir. Comment expliquez-vous cela ?
 
Habia Nicodème : Non ce n’est pas paradoxale de voir l’UFC à la table des discussions à Lomé pendant que son président était ailleurs pour parler des élections. Écoutez, comme l’a dit Jimmy Cliff dans l’une de ses chansons, « il faut négocier et renégocier ». À l’UFC, nous ne serons jamais fatigués de négocier.
 
Ceux qui disent aujourd’hui que c’est fini, qu’est-ce qu’ils ont à proposer au peuple togolais ? Vous pouvez vous entre-tuer, vous pouvez vous lancer dans une guerre aujourd’hui, après vous allez vous retrouver autour d’une table pour parler, pour dialoguer. Je crois que ce que fait M. Olympio aujourd’hui c’est la meilleure stratégie.
 
Afreepress : Croyez-vous réellement pouvoir réaliser l’alternance au Togo ?
 
Habia Nicodème : L’objectif de tout parti politique c’est d’accéder au pouvoir. L’UFC n’est pas encore au pouvoir, l’UFC est en train de servir de béquille au gouvernement togolais pour le bien-être du peuple togolais.
 
L’objectif des Togolais c’est d’obtenir l’alternance pacifique au Togo et l’UFC aussi veut réaliser ce rêve, nous sommes là pour servir de béquille comme je viens de vous le dire pour pouvoir obtenir l’alternance pacifique au Togo.
 
afreepress