Les fonctionnaires de police qui utilisent leurs téléphones portables durant leur service seront sanctionnés. La décision a été prise par le chef de la Police nationale, Lieutenant-colonel Yaovi Okpaoul. Il convient aussi, pour les forces de défense et de sécurité, d’être entretenues sur le respect des droits de l’homme. Chose qui fait défaut dans les rangs des corps habillés.     

Les agents de Police ont interdiction d’utiliser leur téléphone portable lorsqu’ils sont en service. L’information a été publiée à travers une note de service le 16 juillet 2020. Elle est signée du Directeur général de la Police nationale, Lieutenant-colonel Yaovi Okpaoul. Cette décision, selon le chef de la Police, est prise suite à un constat. « Il nous a été donné de constater que des fonctionnaires de police en faction devant les unités, les institutions bancaires et autres manipulent constamment leurs téléphones portables au mépris des consignes », déclare-t-il avant de souligner que « cette attitude qui détourne l’attention du policier sur sa mission et rend lui-même et le service dont il a la garde vulnérables ne saurait perdurer ».

Le Lieutenant-colonel Yaovi Okpaoul a donc demandé à tout fonctionnaire de police, de laisser dorénavant son téléphone portable sous la surveillance du chef de poste avant d’aller en faction. « La sentinelle ne doit émettre, ni recevoir un appel ou faire du WhatsApp pendant sa faction », lit-on sur la note. Et tout contrevenant et son chef de poste, précise-t-elle, s’exposent à des sanctions disciplinaires.  

Il faut le dire, cette décision ne saurait être contestée, dans la mesure où le rôle d’une sentinelle est de veiller sur des personnes ou des biens, publics ou privés. D’ailleurs, la mesure peut être étendue aux autres corps des forces de défense et de sécurité au Togo. Mais en dehors de la discipline qui doit caractériser le travail du fonctionnaire de police, les autorités sécuritaires doivent travailler sur la réputation des hommes en tenue. Une réputation ternie par des événements qui ont eu lieu dans le pays.

Au Togo, les pensées, lorsque l’on prononce des mots tels que policiers, gendarmes et militaires, tournent toujours autour du terme drame. La principale raison en est que dans les relations entre les forces de défense et de sécurité et les populations, la violence a toujours pris le dessus. Bastonnades, viols de domiciles, assassinats et autres formes de répression sont légion au Togo. Il faut donc apprendre aux concitoyens ayant choisi le métier des armes à accorder de l’importance à la vie humaine. Cette nécessité, nul ne peut la nier. Il convient donc, après l’appel à la discipline que lance le chef de la Police nationale, de s’attaquer au chantier du respect des droits de l’Homme dans les rangs de policiers, gendarmes et militaires.

En effet, pour que les bavures policières cessent ou diminuent, il faut inclure dans la formation des nouvelles recrues des forces de défense et de sécurité, de véritables études sur le respect des droits de l’Homme. Pareille formation peut être également divulguée au sein de ceux qui sont déjà en service. Si cette formation est véritablement faite, il serait a priori difficile pour la majorité des éléments d’ouvrir le feu sur leurs semblables ou de se défouler sur ces derniers comme du gibier à la moindre occasion.

Quand nous parlons de respect des droits de l’homme, il faut avoir à l’esprit le fait que cela ne saurait se dissocier de la justice et de l’absence de l’impunité face aux exactions. Cela implique que les fonctionnaires de Police qui se rendent coupables de violations des droits de l’homme doivent être jugés et non protégés et avoir l’impunité comme garantie. Vivement que les autorités sécuritaires du Togo, avec à leur tête Faure Gnassingbé, s’y attèlent.

G.A. / Liberté Togo

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