La recomposition de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) exigée par certains partis de l’opposition avant l’élection présidentielle de 2020, ne trouvera pas d’écho favorable auprès du gouvernement.

C’est en tout cas ce que le Ministre de la Fonction Publique, de la Réforme admirative, du Travail, de la Protection Sociale Gilbert Bawara a réitéré dans un entretien accordé à deux médias de la place.

Dans cette sortie, le ministre est revenu sur les préparatifs en cours pour la tenue, dans le délai, de l’élection présidentielle de 2020.

D’entrée de jeu, le ministre Bawara a tenu à préciser que le Togo n’est « ni dans une situation de crise, ni de tensions ou de crispations politiques particulières pour ouvrir un dialogue » en réponse aux critiques des partis politiques de l’opposition et de certaines sociétés civiles qui réclament l’ouverture de discussions dans le souci d’améliorer le cadre électoral, afin de parvenir à un scrutin transparent et crédible.

Ces acteurs font un combat purement politique dont les objectifs sont éminemment partisans, accuse le ministre qui estime qu’il s’agit là, des « agitations habituelles de certains acteurs à la veille de chaque échéance électorale ».

Ces actes, a-t-il poursuivi, sont des tentatives pour faire monter et entretenir des tensions et des crispations et créer une situation de blocage et d’obstruction du processus électorale. Ces initiatives, dénonce-t-il, tendent à remettre en cause les lois et les institutions de la République.

« Qu’il s’agisse du fichier électoral, du Code électoral, de la CENI, de la Cour constitutionnelle, c’est un débat récurrent… C’est pratiquement une habitude et c’est entré dans les usages », pense le ministre pour qui le cadre électoral togolais est « conforme aux standards internationaux en matière d’élections libres, démocratiques, fiables et transparentes ».

« Nous n’étions pas obligés de faire une nouvelle révision. Si nous le faisons, c’est parce que nous nous inscrivons dans un esprit d’écoute, d’ouverture, d’apaisement et c’est aussi parce que nous sommes soucieux de renforcer la transparence et la fiabilité du fichier électoral. Il n’y a pas lieu de contester le fichier électoral togolais qui est un fichier fiable et crédible », indique-t-il.

« A partir du moment où les gens sont dans une logique de blocage, pourquoi s’intéresser à ce qu’ils disent », s’est-il interrogé.

Le porte-parole du gouvernement appelle à cet effet, l’opposition à assumer les conséquences de ses actes.

« Lorsque nous étions en train pratiquement de supplier l’opposition de rejoindre d’abord la CENI en novembre 2018, et ensuite de prendre part aux élections, nous attirions l’attention sur le fait que c’est la configuration de l’Assemblée nationale qui détermine la quintessence de la CENI. C’est la conséquence de leur incohérence et de leur imprudence, sinon de leurs propres erreurs comme les leaders de la C14 l’admettent », a-t-il martelé.

Il n’est pas question de changer le Code électoral, de remettre en cause la CENI et de fragiliser l’ensemble du processus électoral, fait savoir le natif de Doufelgou.

« Si nous voulons bâtir une démocratie et un État de droit solide, il faut apprendre à respecter les lois et les règlements. Il faut apprendre à éprouver les institutions que nous mettons en place…», dit-il.

Sur la question de la recomposition de la Cour constitutionnelle, Gilbert Bawara trouve que les insinuations juridiques de certains acteurs politiques, de certaines organisations de la société civile et même de la Conférence épiscopale, sont approximatives et sans fondement.

« Il suffirait de lire les modifications intervenues dans la Constitution. Tout bon juriste sait que la loi ne peut pas rétroagir et s’appliquer à des mandats acquis antérieurement, sauf dispositions expresses. Certaines dispositions transitoires prévues par la réforme constitutionnelle de mai 2019 peuvent même s’appliquer par analogie, mutatis mutandis », a-t-il référé.

S’agissant de la sécurité des citoyens, le ministre rassure.

« Les dispositions et les mesures les plus fermes seront prises, pas dans un but politique, mais dans un but de préservation de la paix et de la sécurité », dit-il.

Raphaël A.

source : afreepress

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