« Regardez le système, c’est lui qui donne le pouvoir aux hommes tandis que les filles doivent faire ces choses pour gagner de l’argent afin de (payer) des choses aussi basiques qu’un loyer », a-t-elle ajouté.
– « Crime » –
Dilys Sillah, fondatrice d’une association engagée dans la prévention contre les abus sexuels à Londres et à Accra, déplore la protection dont bénéficient souvent les hommes avec un certain statut social, décourageant les victimes de les dénoncer.
« Quand ces gens-là commettent certains crimes, personne n’ose se lever et dire quoi que ce soit. Il y a même certaines situations où d’autres victimes peuvent être impliquées mais elles ne parleront pas », affirme-t-elle.
Dans le cas du harcèlement sexuel à l’école, les jeunes filles sont d’ailleurs souvent considérées comme responsables de leurs actes. Début avril, deux soeurs ghanéennes ont été emprisonnées après avoir agressé physiquement un professeur qui leur avait proposé un « accord » pour « améliorer » leurs notes.
« Tant que nous n’aurons pas reconnu que l’exploitation sexuelle des enfants est réelle et que c’est un crime, nous continuerons d’accuser la victime », estime Mme Sillah. « Nous devons mettre la responsabilité sur l’adulte ».
Sur les réseaux sociaux, beaucoup de Ghanéens estiment le moment venu de suivre l’exemple du mouvement #MeToo, lancé aux Etats-Unis par des femmes victimes d’abus ou de harcèlement sexuel, qui a connu ces derniers mois un succès foudroyant dans le monde entier.
Pour George Ossom-Batsa, professeur de religion à l’Université du Ghana, l’actrice Moesha Boduong a le mérite d’avoir été honnête, et d’avoir relancé le débat.
« Au lieu de la condamner, on devrait saluer (ses propos) pour conscientiser la société sur ce qui se passe réellement sur le terrain », a-t-il déclaré. « C’est de cette manière seulement que les maux de la société pourront être combattus ou résolus ».
 

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