La plupart des structures étatiques vont devoir serrer la ceinture en cette période de crise sanitaire due au Coronavirus. A travers une correspondance adressée à ces structures en avril dernier, le ministre de l’Economie et des Finances, Sani Yaya, annule la deuxième ouverture des lignes budgétaires pour la gestion 2020.

Depuis le début de l’année, le monde entier fait face à une crise sanitaire sans précédent. Le Coronavirus a tout chamboulé. Aucun domaine n’y échappe. L’économie mondiale est sérieusement menacée. « La contraction de l’activité qui est liée aux mesures qui ont été mises en place pour endiguer cette pandémie, risque d’avoir un effet durable sur l’économie mondiale et en particulier européenne en raison des défaillances d’entreprises qui risquent d’augmenter en flèche, et puis du chômage aussi des personnes qui vont être licenciées éventuellement parce qu’à un moment les entreprises ne pourront pas supporter la charge salariale. L’effet conjugué de ces deux facteurs pourraient être dévastateur et aboutir à une véritable dépression », a expliqué à Deutsche Welle, Alexandre Kateb, un économiste qui dirige le cabinet Compétence Finance.

Les mêmes inquiétudes concernent l’Afrique qui risque de s’appauvrir davantage avec la pandémie du Covid 19. Pour l’économiste burundais Faustin Ndikumana qui s’est confié à la radio allemande, « L’Afrique va avoir beaucoup de problèmes pour écouler ses matières premières alors que c’est l’essentiel de ses ressources. Beaucoup de pays en Afrique vivent essentiellement du tourisme qui est perturbé à cause du Coronavirus. Il y a aussi ces tentatives de confinement alors que la plupart des ressources budgétaires et des taxes intérieures des pays en Afrique sont des taxes sur les marchandises, donc des taxations indirectes. S’il n’y a pas de vente, pas d’activités économiques, c’est un problème énorme ».

            « Selon le FMI, la pandémie du Coronavirus va provoquer une récession économique mondiale en 2020. Cette récession pourrait être plus forte que celle observée lors de la crise financière de 2008-2009. Dans ce cas, la production industrielle, les exportations et les importations baisseraient drastiquement. Les conséquences de cette crise internationale sont énormes sur l’économie togolaise et sur les finances publiques. Au niveau national, outre les mesures de riposte déjà prises, d’autres pourraient être envisagées afin de permettre une éradication rapide de la pandémie et contenir les conséquences de cette crise sur l’économie togolaise », renseigne le ministre de l’Economie et des Finances, Sani Yaya, dans la correspondance qu’il a adressée dans le mois d’avril aux différentes entités de l’Etat concernées par le budget exercice 2020. Face à cette situation, il faut changer le fusil d’épaule dans l’exécution du budget. Il est alors procédé à l’annulation de l’ouverture de la 2ème tranche de crédits budgétaires pour certaines lignes de crédits. C’est-à-dire que les fonds prévus pour les investissements, les équipements, les réparations, l’entretien, etc. ne seront pas disponibles et vont être utilisés pour faire face aux nombreux défis nés de la crise sanitaire. En revanche, les institutions et les ministères directement impliquées dans la gestion de la lutte contre le Covid 19 ne sont pas concernées par cette « récession » à la togolaise. Il s’agit de la présidence de la République, du Premier ministère, des ministères de la Santé, de la Sécurité et de la Protection civile, de l’Economie et des Finances, des Affaires sociales.

De sources proches du ministère des Finances, il est aussi annoncé prochainement l’adoption de loi de finances rectificative ou du collectif budgétaire. Ces démarches, dit-on, ont pour but de « réviser les projections du cadre macro budgétaire pour permettre au gouvernement de faire face efficacement à la riposte sanitaire et aux actions socio-économiques destinées à soutenir notre économie et à préserver l’emploi ».

G. A.

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here