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Le rêve le plus ardent du jeune Toussaint Tomety alias Mohammed Loum, c’est de se retrouver un jour en Europe. Et sa très visible participation aux manifestations du FRAC et du CST ne visait qu’à réunir les éléments de preuve pour une probable demande d’asile. Mais les incendies qui ont consumé les marchés de Kara et de Lomé sont une bonne occasion pour se rapprocher de son dessein. Manipulé à loisir à la Gendarmerie où il est gardé depuis son arrestation, il a accepté de noyer tous les responsables de l’opposition dans la comédie judiciaire, en attendant que les sicaires décident un jour de son sort.

Le lundi 14 janvier 2013, nous avons reçu une famille qui est venue à notre siège se plaindre de l’arrestation par la Gendarmerie d’un des siens et la disparition d’un autre. « Nous ne connaissons pas les raisons pour lesquelles des gendarmes sont venus l’arrêter. Pour notre deuxième frère, il est porté disparu et nos recherches n’ont rien donné pour le moment », s’est-elle inquiétée. Tout de go, nous leur avons fait remarquer qu’il se pourrait qu’ils soient arrêtés dans le cadre des incendies et qu’il n’est pas exclu qu’ils soient manipulés pour accuser les responsables du CST, surtout que depuis le 13 janvier, le 1er Vice-président d’OBUTS, Gérard Adja, a été interpellé dans des conditions peu orthodoxes. « Vous avez peut-être raison, a soupiré un membre de la famille. Celui qui est porté disparu pourrait se prêter à ce jeu ». Les faits nous donneront plus tard raison. Le jeune porté disparu est le fameux Azé qui est à l’origine de l’embastillement de Gérard Adja et qui a été libéré après sa brillante collaboration. Passons.

En effet, le 25 janvier 2013, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Colonel Yark Damehame, a, comme pour justifier nos prédictions, fait une sortie spectaculaire en présentant le corps du délit et des jeunes qui auraient participé à l’incendie ou mis le feu au grand marché de Lomé. Mais c’était une vraie manipulation. Le plus actif, le jeune Toussaint Tomety alias Mohammed Loum (né d’un père sénégalais mais qui a passé tout sa vie au Togo). Voici ce qu’il disait- considérez le niveau de français : « On remercie le bon Dieu car tout ce qu’il fait est bon. La justice est la justice, elle n’a rien à avoir ni d’une force, ni d’inégalité, ni d’une correction qui prendra le dessus de quelque chose. J’interpelle chaque ressortissant togolais quelle qu’en soit sa classe sociale qu’elle se trouve ; ce qui se passe à cet instant, c’est des choses vives, pas des choses mourantes. Si c’est mourant, on n’en sera pas là. Ce sont des choses qui sont vives, la classe politique, la classe de l’opposition, la classe journalière (des journalistes, ndlr), j’invite toutes les parties sociales quelle qu’en soit la classe démunie, de tourner un regard envers ce qui se passe ». A la question de savoir ce qu’il connaît du dossier des incendies, il a répondu : « Vraiment, c’est une chose que je ne sais pas quoi vous dire, vraiment c’est des choses qui ont été données. Je ne suis qu’un innocent et je ne sais pas dans quel contexte, je ne peux pas accuser quelqu’un, ma foi ne me le permet pas. Je le dis devant vous, quand je priais, à mon absence et en ma présence, vous n’étiez pas là, il n’y avait que Dieu qui pouvait écouter le chagrin et le sentiment de chacun de nous. Donc ce qui se passe actuellement par rapport aux incendies de Lomé, je tiens à vous dire ce sont des faits réels ». « Qu’avez-vous à voir avec ces incendies ? », ont insisté les journalistes. « On a des ordres qui ont été donnés, des trucs qui ont été préparés », a-t-il poursuivi. Et de citer ensuite des noms : « Par l’opposition, non, j’ai pas affaire avec Agbeyomé, j’en sais rien sur lui et je ne veux rien en savoir parce que je ne sais pas dans quel cas je pourrai en savoir sur lui. Je sais un cas sur Adja Gérard, un cas sur Jean Eklou, j’en sais sur des gens comme Eric Dupuy, j’en sais des gens comme Alphonse Kpogo, des gens comme, comment je peux essayer de vous dire, Amorin. C’est sur ces gens que j’en sais et certains amis qui ont été incarcérés comme moi. Je tiens à vous dire personnellement, ce n’est qu’une exécution ». « Les réunions préparatoires ont été faites à la date du 5 janvier dont nous en faisons partie lorsque nous avons été interpellés. Moi personnellement, j’ai été pris par un groupe, je suis dans le pays ça ne fait que sept mois que je suis là. J’ai été interpellé par un groupe que je fréquente, ça fait quatre à cinq mois que je fréquente ce groupe. Donc j’ai été interpellé par un groupe au sein de l’opposition. Donc on a exécuté les actions qui ont été déjà données à faire, je n’avais rien à faire, je lance à tout le monde, que ceux qui m’écoutent, je n’ai qu’une innocence et mon innocence était d’aider à faire quelque chose », a-t-il ajouté.

Une sortie qui a été battue en brèche par son propre oncle qui a déclaré partout que son neveu dormait à poings fermés à la maison au moment où survenait le sinistre de Lomé. Pour lui, il n’était pas sur les lieux et tout ce qu’il a raconté n’était que pur mensonge. De même, les journalistes sont unanimes à reconnaître que Toussaint Tomety alias Mohammed Loum avait la manie de provoquer souvent les forces de sécurité lors des manifestations du CST et du FRAC. D’autres sont même surpris de l’avoir entendu dire qu’il était à Lomé il y avait sept mois.

Gardé à la Gendarmerie nationale pour les besoins de la cause, Toussaint Tomety ne cesse de cracher des noms. Il suffit de s’adresser à lui pour avoir des opposants à livrer aux enquêteurs. Selon les informations en notre possession, parmi les jeunes arrêtés, c’est lui qui parle beaucoup et implique tout le monde. Si Ponce Pilate n’avait pas déjà réglé le sort de Jésus, Toussaint Tomety alias Mohammed Loum l’aurait cité aussi dans cette affaire d’incendie, ironise une source. Et ces déclarations, même les plus loufoques et les plus contradictoires sont prises pour des vérités d’évangile susceptibles de conduire des opposants dans la géhenne des opposants.
 
A preuve, au meeting du CST-FRAC du samedi 9 mars dernier, le Coordonnateur du CST, Me Zeus Ajavon révélait : « Ils m’ont demandé : quand le marché prenait feu, l’un des jeunes arrêtés a déclaré que c’est nous qui avions mis le feu au marché. Le jeune qui parlait le Mina comme un Sénégalais, a dit que c’est nous qui avions mis le feu au marché. C’est pour cela qu’on m’a convoqué devant le doyen des juges d’instruction. Ce jeune, c’est lui qui a cité le nom de certains que vous connaissez. Ce dernier, ces derniers jours, a également appelé les noms de certains lorsque les hommes en treillis ont voulu l’exécuter à travers ce qu’on appelle simulation de peloton d’exécution ». « Ils lui ont mis une cagoule sur la tête et une arme pointée sur sa tempe. Et le jeune, sous cette menace, a dit que c’est nous qui avons mis le feu au marché en citant les noms d’Eric Dupuy, il a appelé mon nom, il a appelé Kpandé-Adzaré, il a appelé Afangbédji, il a appelé Jean-Pierre Fabre», a-t-il poursuivi sous les huées et cris de malédiction de l’assistance à l’endroit de ce jeune égaré. Des propos qui ont servi de soi-disant preuves qui légitimeraient selon le Parquet, l’inculpation de Jean-Pierre Fabre et d’Abass Kaboua qui était même hors du pays lors de la tenue le 5 janvier de la fameuse réunion préparatoire.
 
Mais à l’allure où vont les choses, bien malin qui peut prédire le sort qui sera réservé à Toussaint Tomety après avoir joué le mauvais rôle. « Dans ces genres de situations, explique un ancien gendarme, on joue sur la psychologie de la personne. On sonde ses intentions et son rêve le plus ardent. On peut lui proposer de l’envoyer en Europe ou aux Etats-Unis s’il collabore et fait ce qu’on lui demandera. J’ai appris que ce jeune rêve d’aller un jour en Europe, et c’est peut-être une opportunité pour lui. Par le passé, certains activistes ont profité de ces genres de montages pour se retrouver en Europe. Mais il arrive aussi qu’on élimine la personne une fois qu’elle aura servi. Dans ce cas, tout dépend du caractère de la personne et de sa maîtrise de soi. Parfois, on peut lui créer au pays une situation confortable, mais il n’aura pas le temps d’en jouir. Un empoisonnement lors de sa détention n’est pas à exclure ».
 
De tout ce qui précède, la famille du jeune Tomety ainsi que les organisations des droits de l’Homme se doivent d’être vigilantes pour que la vérité se manifeste un jour. De plus, l’Etat sénégalais doit jouer sa partition dans ce dossier. Affaire à suivre.
R. Kédjagni
 
VOILA LES CONSEQUENCES QUAND ON VEUT FAIRE UN PACTE AVEC LE DIABLE !

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