Les écumeurs de la république dans leur logique de truands politiques :
Le week-end dernier, plus précisément le samedi, la population de la préfecture des lacs a reçu une visite peu ordinaire. En effet, le ministre d’Etat, ministre de la fonction publique et de la reforme administrative, secrétaire général du Rpt parti au pouvoir, Esso Solitoki était accompagné de six de ses collègues parmi lesquels on peut trouver une minable, une égoïste et ridicule dame en charge de la promotion féminine, Henriette Kouèvi Amédjogbé à Aného devant une population affamée, pour soi-disant recevoir leurs doléances par le d’une bonne politique du chef de l’Etat. Mais très vite, leur périple s’est mué en cauchemar.
« Ventre affamé n’a point d’oreilles », dit-on souvent. Cette délégation gouvernementale avec à leur tête un homme du moyen âge, un barbon en la personne de Solitoki qui était dans les lacs le week-end dernier, l’a appris à ses dépens. Elle a reçu une « gifle » de la part d’une population, méprisée, sacrifiée par Faure Gnassingbé et ses sbires sur l’autel de la misère.
Ce groupuscule de quidams arborant le manteau de ministres, était selon leurs propos, à Aného pour pouvoir recueillir les doléances de la population locale afin de rendre compte au chef de l’Etat pour que ce dernier puisse prendre ses dispositions dans les mois à venir en sa faveur. Diantre !
Après un peu moins de deux ans de gestion de pouvoir dans une opacité totale, une tyrannie, une gabegie suite à la frauduleuse du 4 mars 2010, c’est aujourd’hui que Faure Gnassingbé se rend-il compte de la misère criarde dans laquelle végète la population d’Aného, pour aller à sa rescousse ?
Les Togolais ne sont pas des bêtes et ne sont plus prêts à se faire duper par qui que ce soi.
Il est clair pour le peuple togolais qu’il a hérité des dirigeants mesquins, orgueilleux, cyniques, insoucieux de leurs problèmes quotidiens et qui ne s’approchent de lui (le peuple) qu’en périodes de campagnes électorales pour la présidentielle notamment. Sinon entre nous, depuis que ces voyous de la république sont aux affaires, quelle partie du programme de Faure ont-ils pu exécuter ? Même « la gratuité de l’école » qui est un devoir d’un Etat sérieux, selon l’article 35 alinéas 3 de la constitution togolaise, leur a échappé.
« Nous avons faim et ils viennent pour nous parler de la dissolution du Rpt et de l’avènement du nouveau parti de Faure. Avant de créer le Rpt, est-ce qu’ils avaient recueilli nos avis ? », s’est demandé un jeune d’Aného le samedi dernier.
En clair, le but de cette visite était d’aller tâter le pouls à cette pauvre population d’Aného au bord d’un carnage pour un problème de chefferie à la veille de l’avènement du parti « Faurique » que les tenants et maîtres d’un système archaïque, aux antipodes du processus de démocratisation promeut pour tourner en bourrique le peuple togolais et permettre à Faure de s’éterniser au pouvoir.
« Entre temps, ils étaient ici et moi j’ai pris la parole pour leur poser certaines questions concernant le chômage des jeunes à Aného et Solitoki m’avait remis son numéro. Je suis parti dans son ministère un autre jour, aux alentours de 9 heures et je l’ai appelé. A son arrivée, il avait d’abord reçu en audience les gens du nord qui viennent à peine d’arriver, dans son bureau, moi il m’avait reçu dans la salle d’attente et m’avait demandé quel est mon problème.
Après m’être présenté, il m’a demandé ce que je fais dans la vie. Je lui avais dit que je suis technicien en maintenance informatique. A ma grande surprise, il m’avait répondu si j’ai une fois fabriqué un ordinateur pour les réparer.
Mais à ce que je sache pour le moment, aucun Togolais n’a pas encore fabriqué un ordinateur», a dit un jeune très en colère le samedi dernier à Aného avant de conclure : « on ne les veut pas à Aného, ce sont des menteurs, ils viennent chaque fois pour la même chanson, ils peuvent aller se faire voir ailleurs ».
C’est la preuve que les maux dont souffre la société togolaise ont leurs racines autour de Faure et tant qu’on ne se débarrasse pas de ces saprophytes, le statu quo va durer. Ce sont les hommes de l’ère précambrienne qui peuvent penser qu’avant de réparer un ordinateur, il faut en être un fabricant. Pouah !
Par ailleurs, il est inadmissible qu’un ministre en charge de la promotion des femmes qui a tenu des propos aberrants, traité ses concitoyens de tous les noms d’oiseaux au travers d’une émission radiophonique interactive lorsqu’il s’est agi des corps de jeunes filles retrouvés à Agoè, aille à Aného pour dialoguer avec une population qui croupit sous le joug du totalitarisme du pouvoir en place. On ne peut pas être surpris de voir cette scène honteuse qui s’est produite le samedi dernier à Aného, avec à la fin, des ministres aux gorges sèches.
Jean Pierre Akakpo
source : triangledesenjeux.com