Pour la 17ème manifestation depuis le 19 août, plusieurs centaines de millions manifestants étaient dans les rues à Lomé selon la coalition des 14 partis de l’opposition. A Dapaong, Niamtougou, Anié, Bassar… les rues étaient noires d’Hommes. La mobilisation ne faiblissant pas, l’armée perd de plus en plus patience, s’éloigne des casernes et étend de curieux périmètres de sécurité au cœur de la ville, avec en toile de fond des agressions physiques sur des citoyens. Le bilan provisoire des bévues militaires de ce samedi tant applaudies par le colonel Yark Damehame revient à 1 mort et 5 blessés dont un cas grave.
« Le citoyen ne peut pas imposer sa volonté à l’État. C’est une zone militaire et elle doit être respectée. Il y a des pays où vous ne pouvez pas passer devant l’État-major. Aujourd’hui avec l’intention que les gens ont, il faut tout prévoir. Les gens ont des projets, il faut éviter de leur donner l’occasion de les réaliser. Les projets des gens ne sont pas encore abandonnés. Nous travaillons là-dessus ».
C’est en ces termes que le ministre de la Sécurité et de la Protection civile justifiait la barbarie des forces armées qui s’en prenait à tout citoyen habillé en rouge dans la ville de Lomé (à Agoè et à Adidogomé).
Au passage, on ne sait depuis quand le ministre en charge de la Protection civile joue le rôle de ministre de la Défense au point de maîtriser et de justifier les stratégies des militaires qui sont très loin de respecter la liberté civile.
Yark Damehame semble encourager les militaires ont déserté les camps et ont instauré samedi de curieux périmètres de sécurité au centre-ville à Doumasséssé au niveau du bar 3K et à Atikoumé. On ne saurait dire le but que recherchent les auteurs de ces actes.
«Ils n’expliquent rien, ils ne parlent à personne. Pourvu que tu sois manifestant et que tu passes par-là, ton sort est scellé. Ils bastonnent systématiquement», confie un manifestant qui a été victime de cette barbarie.
Bien sûr, tout cela se passe au Togo, pays démocratique de Gilbert Bawara, de Christian Trimua et de Faure Gnassingbé, chef d’Etat, ministre de la Défense qui parle de mesure d’apaisement pour un dialogue annoncé et qui débute dans quelques jours.
Alertés par les militants, les leaders de l’opposition ont abandonnés le meeting qui se tenait à la plage, pour se rendre sur les lieux. Les bourreaux bien conscients l’incongruité de leurs actes, feignent de ne pas voir Jean-Pierre Fabre qui passe le premier sans aucun incident.
Un périmètre de sécurité qui tue au lieu de protéger
Les autres qui ont suivi, de Francis Pedro à Brigitte Adjamagbo-Johnson coordonnatrice de la coalition, ont été correctement molestés, leurs véhicules ont reçu les grenades lacrymogènes tirées par les militaires. Ces véhicules se retrouvent aujourd’hui dans un état lamentable.
Le bilan de ce tohu-bohu a fait 6 blessés, deux cas graves dont un a rendu l’âme ce lundi. OURO DJOBO Djalil, menuisier aluminium de profession, militant du PNP n’a pas survécu aux blessures des suites d’un accident provoqué par les militaires au carrefour Adewui où s’est étendu leur fameux périmètre de sécurité.
Dans son traditionnel bilan samedi, Yark Damehame a établi que tout s’est passé sans heurt. Aucune mention faite à ces fameux cordon de sécurité ni à la veille ni le jour de la marche. Même pas une pensée aux victimes et le désordre qui ont découlé des fracassantes sorties de nos forces supposées de l’ordre.
A Sokodé, un jeune militant du PNP a encore été enlevé et la chasse à l’homme se poursuit. A Niamtougou, les milices ont été remobilisées. Même à Lomé, dans le quartier Agoè, les milices ont été relancées.
Rien de tout cela n’a été mentionné dans le bilan de Yark Damehame, celui qui est pourtant chargé d’assurer la sécurité et la protection des Togolais.
source : icilome
 

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