La coalition des 14 partis de l’opposition qui a appelé au boycott des élections législatives du 20 décembre 2018 jubile au lendemain de la tenue de ce scrutin devant conduire au renouvellement de l’Assemblée nationale togolaise. Dans un communiqué rendu public quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de vote jeudi dernier, le groupe à Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson a salué les « Togolais pour avoir décidé de rester chez eux » et de ne pas aller voter.

« En restant chez elles, les populations ont déjoué les plans macabres ourdis contre elles par les autorités togolaises. Il y a cependant lieu de déplorer la violence exercée sur les populations depuis plusieurs jours et singulièrement ces 19 et 20 décembre 2018, avec des passages à tabac, des arrestations arbitraires intempestives et des actes d’intimidation et de harcèlement », avance la coalition des 14 partis de l’opposition dans un communiqué rendu public. Elle situe le taux de participation à ces élections autour de 5%. « Pour la C14 le taux de participation ne peut dépasser 5% », se réjouit le communiqué.

La coalition « remercie toutes les populations pour leur sens patriotique, leur mobilisation et leur détermination. L’extrême faiblesse du taux de participation à ce scrutin constitue un désaveu cinglant du pouvoir en place et amène aux conclusions suivantes : 1) les populations togolaises ont transformé, par leur mobilisation, ces législatives en un véritable référendum contre le régime cinquantenaire RPT/UNIR et pour l’alternance politique. 2), les élections législatives du 20 décembre 2018 doivent être purement et simplement annulées. La coalition affirme qu’en refusant de mettre en œuvre, avant toute élection, les réformes prescrites par la feuille de route de la CEDEAO, les autorités togolaises ont amplifié la crise togolaise. La nouvelle situation créée appelle une résistance vigoureuse du Peuple togolais sur le territoire national et de par le monde », écrit le regroupement.

Pour sa coordonnatrice qui a été reçue sur une radio de la place dans la matinée du vendredi 21 décembre 2018, « les populations ont voulu organiser à leur manière un référendum contre le régime et ont opté pour une abstention ».

La coalition a été entendue, s’est-elle exclamée au micro de Nana Fm en soutenant qu’une des leçons à tirer de ces consultations est que les populations ont exprimé tout leur soutien à son regroupement. « C’est une bataille gagnée, car ce scrutin a eu lieu, mais est un échec pour le régime. Les populations ont mis en échec le plan que le régime a préparé », a-t-elle martelé avant de répondre aux déclarations du ministre Gilbert Bawara qui a soutenu la veille, que quel que soit le taux de participation, le scrutin reste légitime sur le plan juridique.

« Je ne comprends pas que le ministre Gilbert Bawara puisse dire ça. Tout le monde a vu au Togo et dans le monde que les bureaux de vote ont été vides tu matin jusqu’au soir. Le régime doit comprendre que les Togolais sont effectivement déterminés à faire en sorte qu’il y ait alternance », a-t-elle dit et de demander à ce que le pouvoir décide de revenir à la raison et reprendre le processus à zéro. « Ils vont devoir le faire sinon ils ne peuvent plus gouverner le pays. Dans quel pays où vous organiser un scrutin avec un taux de participation qui tourne autour de 5% et vous estimez qu’il est légitime? Dans quel pays au monde avez-vous appris ces choses-là ? Ce régime nous a renforcés et nous a dit d’aller de l’avant. Ces élections ne doivent pas être considérées et les populations ne les considéreront pas. La crise va s’amplifier », a-t-elle poursuivi avec force et vigueur. Pour elle, ces élections même si elles ont eu lieu, c’est tout comme si elles n’avaient pas eu lieu.

Les élections législatives du 20 décembre 2018 ont mis aux prises, 12 partis politiques et 25 indépendants, soit un total de 850 candidats sur 130 listes pour 91 places au parlement.

A.Y.
 
source : afreepress
 

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