Le secrétaire national du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR, opposition) Jean Kissi a qualifié ce vendredi de « coup de force » et de « forfaiture », l’élection et la désignation par l’Assemblée nationale de 15 des 17 membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
La CENI est chargée d’organiser et de superviser les prochaines élections législatives, mais aucune date n’a encore été annoncée pour ce scrutin.
« Pendant longtemps, la communauté internationale a cru que c’est nous qui ne voulons pas aller au dialogue (…) Mais avec la forfaiture, le coup de force qui s’est passé à l’Assemblée nationale la dernière fois, nous pouvons facilement avec le visage gai, aller devant la communauté internationale parce que la démonstration est faite que c’est ce gouvernement qui est de mauvaise foi », a déclaré sur la radio Légende Fm, Jean Kissi.
Selon lui, « c’est le gouvernement qui fait les mauvais coups, c’est ce gouvernement qui fait des coups de force. Et ça déjà, c’est une victoire ».
« L’urgent, c’est les réformes constitutionnelles et institutionnelles, notamment le mode de scrutin (pour les législatives et les présidentielles), la limitation de mandat et le cadre électoral (…) Le pouvoir togolais est un pouvoir atypique. On aurai pu faire les textes de manière claire », a-t-il indiqué.
« Il ne faut jamais dire que nous avons refusé le dialogue. Nous avons été au dialogue de +Togo Télécom+. Nous avons fait preuve de toute la bonne foi, et le gouvernement a bloqué les choses sur la limitation de mandat présidentiel, avec effet immédiat », a-t-il poursuivi.
« Nous n’allons pas boycotter les élections. Non, non, pas du tout. Nous participerons à des élections législatives claires, transparentes et libres faites sur la base d’un accord », a souligné M.Kissi.
Pour le secrétaire national du CAR, « le processus qui est lancé est une guerre qui nous ai lancés. Nous allons relever le défi ».
« Mais s’ils reviennent à de meilleurs sentiments et qu’on va au dialogue, on organisera les élections correctement. Pour nous, le processus électoral n’est pas encore lancé, un coup de force est lancé. Et qu’est-ce qu’on fait pour arrêter un coup de force ? On s’organise pour l’arrêter », a-t-il martelé.
Rappelons que 15 des 17 membres de la CENI ont été élus et désignés lundi et mercredi par l’Assemblée nationale. Les deux sièges restants doivent revenir au CAR et à l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) de Jean Pierre Fabre qui, n’ont pas encore proposé de représentant devant siéger à cette commission électorale.
Certains partis politiques de l’opposition dont le CAR et la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA), sont déjà montés au créneau pour demander au pouvoir de « suspendre » le processus d’élection des membres de la CENI. FIN
Junior AUREL