Il sonnait neuf heures (9h) ce vendredi 16 avril 2016, lorsqu’une équipe de la rédaction de « La Gazette du Togo », en tournée dans la préfecture des Lacs, a surpris des écoliers de l’Ecole Primaire Publique (EPP) de Zotchi-Kpota, fagots de bois sur la tête. La scène a surpris tout le monde puisque personne n’espérait voir à une telle heure de la journée, des apprenants en pleine ruelle fagots de bois sur la tête. En réalité, c’est l’œuvre d’un enseignant à qui échappe la pédagogie. Des comportements peu orthodoxes qui plongent l’éducation des apprenants togolais dans des lendemains incertains.
 
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Lorsque l’équipe de « La Gazette du Togo » a bien voulu comprendre les raisons de la présence des écoliers dans les rues à une heure aussi sensible où ces apprenants devaient être en classe en train de suivre paisiblement les cours, voici ce que l’un d’eux qui avait des fagots de bois sur la tête, a laissé entendre : « C’est notre maître qui nous a demandés d’aller lui chercher les fagots de bois dans la brousse et de les déposer dans sa maison. » Stupéfaction !!! A cette heure-là pour un pédagogue ? Il faut donc creuser pour en savoir les raisons. A en croire des indiscrétions, c’est la coutume dans la localité, où aux heures de cours, les écoliers sont sommés d’aller labourer le champ ou chercher la paille ou encore ramasser des fagots de bois pour leur maître. « Nous avons protesté contre cet état de chose auprès des responsables de l’école. Mais les maîtres ne veulent pas entendre raison. Le lundi, ces écoliers vont labourer le champ de leur maître. Le mardi, ils vont chercher des pailles et le vendredi, ils vont ramasser des fagots de bois qu’ils déposent au domicile de leur maître avant de revenir à l’école. Nous avons vigoureusement protesté contre manière de faire mais rien n’est fait pour arrêter cet état de chose. Alors que ces écoliers sont incapables d’écrire « i » ou « o » ou encore leur nom », a témoigné un parent d’élève très remonté. C’est ça l’éducation au Togo. Mais la question est de savoir ce que font concrètement les autorités gouvernementales, en l’occurrence celles en charge de l’éducation au Togo pour lutter contre ces pratiques en adéquation avec les règles pédagogiques et étiques de l’éducation. Le Togo ne dispose-t-il plus d’inspecteurs qui font le tour des établissements pour rappeler à l’ordre les enseignants véreux comme ceux qui ont pu mettre des écoliers dans les ruelles cette heure-là? Devons-nous comprendre que ces inspecteurs ont démissionné de leur mission à eux confiée par leur hiérarchie? Ou c’est parce qu’on est au village ou hameau reculé de la capitale qu’on doit laisser passer ces genres de pratiques qui freinent l’éducation dans le pays. Les écoliers des villages ou hameaux les plus reculés n’ont-ils pas les mêmes droits et devoirs que ceux des grandes villes ou de la capitale ?
 

 
Très remontée contre cette attitude des enseignants, une parente d’élève, mère de trois écoliers martèle toute courroucée : « J’ai trois (3) de mes enfants qui sont au Cours Moyen Deuxième année (CM2) mais ne savent même pas écrire leurs noms. » Ce sont des actes qui rabaissent malheureusement le niveau d’étude des apprenants et crée par ricochet des incultes et ignorants. Ce qui est dangereux pour la société parce qu’on ne peut pas admettre qu’on qu’un écolier en classe de CM2, ne soit pas en mesure d’écrire son nom. Au lieu que ces écoliers suivent des cours, ils passent leur temps dans la brousse et dans les champs de leurs enseignants. Conséquence : ils ne savent même pas écrire leurs noms. Voilà l’état dans lequel se trouve l’éducation au Togo.
 

 
L’insouciance et l’irresponsabilité des autorités gouvernementales togolaises, en l’occurrence celles en charge de l’éducation contribuent elles aussi à cette situation qui plonge dangereusement tout le système éducatif dans les méandres de la médiocrité. Une aubaine pour des enseignants véreux de confondre le système administratif à celui domestique ou matrimonial.   Vivement que ces pratiquent immondes cessent pour le bonheur de tous afin que renaisse des cendres la vraie éducation au Togo.
 
Idelphonse Akpaki
 
source : La Gazette du Togo
 

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