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(La supercherie)
Silence ! Le comité de suivi des recommandations de la CEDEAO travaille sous le contrôle du Président de la Commission de cette institution régionale, l’Ivoirien Jean-Claude Kassi BROU.
La première réunion du comité de suivi a eu lieu le Mercredi 8 Août 2018 à l’Hôtel 2 Février à Lomé, sans accroc.
Nous publions, en encadré, le point de cette rencontre entre les protagonistes de la scène politique togolaise désormais attelés à la mise en œuvre effective de la feuille de route de la CEDEAO devenue le bréviaire qui peut sortir notre pays des travers que nous avons connus.
A ce sujet, il nous semble opportun d’appeler la presse, dans son ensemble, à jouer un rôle efficace d’accompagnement du processus de mise en œuvre ; car la parole est une arme de combat et nous devons en faire un usage mesuré et professionnel pour éviter, à jamais, le basculement de notre pays dans la violence. Nous avons déjà trop tiré sur la corde.
Depuis le début du processus démocratique au Togo, les acteurs politiques n’ont jamais réussi à s’entendre sur l’essentiel qui est la démocratie qui doit permettre au peuple togolais de sortir de l’ornière.
Le contexte politique togolais a été souvent caractérisé par une sorte de manichéisme exacerbé c’est-à-dire le mal d’un côté et le bien de l’autre. En clair, l’opposition accrédite la thèse selon laquelle tous ceux qui sont au pouvoir étaient les ennemis du peuple et qu’il fallait, d’une façon ou d’une autre, les éradiquer. Vrai ou faux, cette vision mérite débat parce que c’est à ce niveau que se situe la supercherie étant donné que le peuple, très mal informé, est vite abusé et l’opinion publique avec. Le vrai problème c’est qu’il s’agit d’un problème politique, mais le rapport des forces n’est pas en faveur des tenants de la thèse de l’éradication des adversaires.
De tout temps, lorsqu’on parle de dialogue politique au Togo, le peuple est pris systématiquement en otage. C’est ce que nous appelons le piège permanent.
Ceux qui pensent que le moment est venu pour eux de conquérir le pouvoir par la rue parce qu’ils versent dans le populisme et la démagogie, montent la barre très haut pour obtenir immédiatement le départ des dirigeants en place. Mais, si à la fin du dialogue, ils n’obtiennent pas gain de cause, ils s’organisent pour torpiller la mise en œuvre des résultats obtenus sous forme de consensus quitte à accuser le camp d’en face de mauvaise foi. Et le même scénario recommence à chaque fois. C’est, à la fin, un travail de Sisyphe.
Aujourd’hui, la donne a changé parce que le Comité de suivi est présidé par la CEDEAO qui joue le rôle d’arbitre et qui a la latitude de désigner l’empêcheur de tourner en rond. Dorénavant ceux qui font diversion à travers des déclarations intempestives susceptibles de semer le doute dans les esprits doivent savoir que l’arbitre veille.
Avec la feuille de route de la CEDEAO, il faut siffler la fin de l’extase pour une mutation vers la réalité. Pour comprendre une telle posture, nous avons le devoir de répondre à une exigence de mémoire immédiate. Car, le problème politique au Togo relève d’une équation complexe dans un espace complexe depuis notre accession à la souveraineté internationale. Nous devons donc nous approprier l’histoire vraie de notre pays, pour ne pas demeurer otage de notre passé récent, un passé discutable et piégé.
En ce qui concerne la presse, nous devons relever nécessairement le défi du professionnalisme pour pouvoir redorer le blason qui nous permettra d’asseoir notre crédibilité.
Nous sommes désormais à la croisée des chemins. Il s’agit de passer à l’acte pour atteindre la noble finalité qui pourra permettre à notre pays de briser le cercle vicieux de la haine, de l’intolérance bref de la politique de la terre brûlée qui ne peut que nous pénaliser tous.
Rodrigue
  du peuple
 
source : Le Combat

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