C’est en temps de crise qu’on s’enrichit. Justement cette crise sanitaire due à la Covid-19 depuis presque plus de 3 mois n’a pas dérogé à cette règle. De la vente de matériels de lutte contre la pandémie comme les gels hydroalcooliques, les bavettes, les dispositifs de lave-mains jusqu’aux respirateurs destinés aux malades, beaucoup s’en sont remplis les poches. Et ça c’est juste la partie visible de l’iceberg. Des magouilles se font dans beaucoup de structures et domaines qui ne sont pas forcément visibles ou auxquels on ne prête pas attention.

Un cas particulier dont les clients opérateurs sont les victimes se déroule au Port Autonome de Lomé (PAL). Il s’agit du payement des surestaries (frais de retard sur conteneurs). En effet, dès le début de la crise sanitaire et aussitôt après les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la propagation de la pandémie, la direction du PAL a sorti une note le 20 mars concernant le dépotage des conteneurs.

« En raison de la situation sanitaire qui prévaut dans le monde, la Direction Générale du Port Autonome de Lomé porte à la connaissance des usagers du port qu’à compter du lundi 23 Mars 2020 et jusqu’à nouvel ordre, les opérations de dépotage de conteneurs ne se feront plus sur les plateformes actuelles (le Terminal LCT et le centre de dépotage du PAL TP3) », lit-on dans la note.Qui poursuit : « En effet, le gouvernement interdit tout rassemblement de plus de 100 personnes à compter du 20 mars 2020 pour un mois. A cet effet, la Direction Générale du PAL invite tous les partenaires concernés à prendre les dispositions réglementaires en vue de se faire délivrer leurs conteneurs sur des sites adéquats (MAD…), en ville où ils procéderont au dépotage ».

Selon les clients, la maison signataire MSC Port (la structure qui s’occupe de la délivrance des factures et les bons à livrer au PAL) a saisi cette occasion pour les gruger, par rapport aux surestaries, bien que cette situation ne soit pas de leur faute. Ils sont obligés de payer plusieurs fois des surestaries pour les mêmes conteneurs à cause de la lenteur des agents du MSC Port dans le traitement des dossiers.

« Cette situation n’étant pas la faute des clients opérateurs, a fait traîner la procédure de délivrance des factures et bon à livrer au niveau des agents de la MSC, mais étant donné que c’est comme cela le système était établi, ils ne peuvent que faire payer les Surestaries aux clients sachant bien qu’ils ne sont pas en infraction », s’est indigné un client qui a toujours ses conteneurs au PAL.Et d’ajouter : « Quand bien même le client a payé pour 6 jours de retard pour pouvoir faire sortir son conteneur pour dépotage en ville, cela prend aux agents de la MSC au moins 3 à 4 jours pour délivrer la facture et le bon de livraison. Ce qui fait que, le client n’a plus assez de temps suffisant pour les autres démarches au niveau de LCT port, et le bon de livraison expire. Donc, ce client perd automatiquement près de 300.000 FCFA et doit reprendre tout à zéro ». Une situation qui n’arrange pas du tout les clients du PAL, mais surtout les pauvres consommateurs sur le marché qui seront victimes à leur tour des surenchères sur ces marchandises.

Le 21 mai dernier, le gouvernement a sorti un arrêté interministériel portant suspension de la facturation des surestaries sur le stationnement et la détention de conteneurs au PAL. Cet arrêté du ministère des Infrastructures et des Transports suspend provisoirement la facturation des surestaries de détention des conteneurs et des surestaries de stationnement sur les terminaux à conteneur au PAL. L’arrêté précise que l’application de ces mesures n’est pas rétroactive et ne concernent pas les marchandises déjà sorties ou facturées avant la date de signature de l’arrêté. Les clients pensent avoir trouvé une solution à ce problème à travers cette note qui, selon eux,met un terme au payement des surestaries. Mais à leur grande surprise, le MSC s’est arrangé pour dire que tout conteneur arrivé avant la signature de ce décret n’est pas pris en compte.

Ces opérateurs demandent aux responsables du Port Autonome de Lomé de revoir cette situation à ceux des répercussions qu’elle aura sur les conditions de vie du pauvre citoyen.

Shalom A. / Liberté Togo

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