La consommation de produits locaux est à l’honneur dans les pays de l’espace UEMOA (Union Economique Ouest Africaine) ce mois. Placée sous le thème promotion de la consommation locale : défis et perspective dans la mise en œuvre du PND, cette  initiative vise à intensifier la promotion de la consommation des produits locaux, en suscitant l’intérêt des  populations pour leur utilisation dans l’Espace UEMOA et ainsi stimuler la croissance. Au Togo, l’évènement a été lancé officiellement le 6 octobre dernier sous la présence des autorités, producteurs et entrepreneurs. Les Togolais sont à cet effet invités, à consommer local pour ainsi encourager et promouvoir la consommation locale. Une initiative à priori louable mais qui comporte de nombreux défis. Analyse.

Le ministre du commerce Kodjo Adedze dans  le cadre du lancement officiel du ‘’mois du consommer local ‘’ a prononcé un discours où il a exprimé le souhait que la consommation locale soit un acte patriotique avec pour objectif de contribuer à l’essor économique du pays.  En effet, consommer local permettrait  de faire la promotion des produits locaux et de rehausser le pouvoir économique des producteurs par conséquent de l’économie nationale. Parce qu’on maîtrise mieux la provenance des produits notamment alimentaires on gagne aussi en santé.

Cependant, on note des pesanteurs qui agissent sur la consommation locale et empêche son effectivité.

La première : la consommation locale se limite aux discours et n’est pas constatable sur le terrain.

Le ministre Adedze  avait également souligné que  le consommer local ne doit pas se résumer à un simple slogan, cela doit  plutôt se décliner et se traduire en un changement de paradigme, en un patriotisme économique, en un comportement   citoyen de chaque Togolais. En d’autres termes,  quand on dit consommation locale c’est à tous les niveaux, le vestimentaire, l’alimentation, etc.

Curieusement, la plupart des autorités étaient vêtus en costumes plutôt qu’en tenues traditionnelles lors du lancement officiel du dit évènement. Une belle contradiction. On ne sent donc pas  de la part des autorités des actions concrètes sur le terrain à part les discours, les incitations de la population.

La consommation locale au Togo n’est pas une réalité constatable sur le terrain avec une politique de suivi comme dans les autres pays de la sous-région notamment le Burkina Faso et le Ghana où la consommation locale est bien ancrée dans les habitudes et visible sur le terrain.

Une autre pesanteur est la non-disponibilité en quantité des produits locaux sur le marché.

Les produits locaux sont difficiles d’accès  contrairement aux produits importées qu’on trouve à chaque coin de rue. Aussi en termes d’approvisionnement, il y a du travail à faire, les producteurs arriveront difficilement à couvrir les besoins en cas de forte demande. Ainsi donc, pouvoir subvenir à la demande est un autre challenge pour les producteurs.

Viens ensuite le problème du coût élevé des produits locaux.

Les produits locaux coûtent exagérément chers par rapport aux autres produits. Ce qui décourage souvent  les consommateurs qui ont quand même bien envie de consommer local. Revoir les prix pour les rendre accessibles à tous, serait déjà un grand pas vers l’objectif.

Par ailleurs, il faudra  aussi mettre l’accent sur la qualité de ces produits.  Améliorer la qualité, mettre plus de professionnalisme dans la production afin de produire les produits de bonnes qualités et qui répondent convenablement aux règles d’hygiène.

In fine, il faut une véritable politique d’accompagnement, au niveau des producteurs et des entrepreneurs qui sont dans la consommation locale indique Edem, un entrepreneur qui s’est confié à la rédaction de l’Indépendant Express: «  Nous devons  être accompagnés de bout en bout. De la production à la promotion du produit. L’Etat doit nous soutenir et nous aider davantage dans la promotion de nos produits » a- t-il exhorté

Pour une véritable politique de consommation locale qui va s’implanter et qui va entrer dans les mœurs, dans les habitudes des Togolais, Il va falloir un véritable travail de fond et de professionnalisme.

Diane OLOBI

Source : l’indépendant express

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