Des balayeurs de rues de la Commune du Golfe 5 ont été renvoyés. Ils ont été remerciés sans que les salaires dus par la société qui les emploie n’aient été payés. 

Dans notre parution N°3147 du 14 mai 2020, nous avons évoqué le calvaire des balayeurs de rue depuis la mise en place des nouvelles communes dans le Grand Lomé. Nous avons souligné qu’en plus des conséquences socio-économiques de la pandémie du coronavirus, ces travailleurs, pour la plus part des femmes, doivent aussi faire avec le refus des sociétés qui les emploient d’honorer les salaires.  Certains balayeurs réclament jusqu’à 5 mois de salaire. « C’est depuis janvier 2020 que les salaires ont cessé pour des raisons que nous ignorons. Nous avons fait des démarches auprès de l’employeur, mais nous n’avons rien obtenu. Nous ne comprenons pas ce qui se passe. Nous avons faim et nous risquons de mourir», se plaignait l’un des balayeurs.  

Pour rentrer dans leurs droits, ils se sont rendus chez le préfet du Golfe, sur rendez-vous, en présence de certains maires. « Quand ils nous ont reçus, ils ont fait la promesse de nous payer, mais depuis 2 mois, cette promesse n’est pas tenue. Nous espérons toujours qu’on nous appelle pour qu’on nous paie. Certains collègues qui ont manifesté ouvertement leur mécontentement ont été payés et licenciés », rapportait une autre balayeuse. La rencontre dont il est question aurait eu lieu en mars 2020.

Contrairement à ce que l’on pouvait penser, la situation ne s’est guère améliorée. Elle a plutôt viré au rouge, principalement dans la commune dirigée par le « très puissant » Kossi Aboka de la Commune du Golfe 5. Et pour cause, depuis une dizaine de jours, des balayeurs ont été sommés de ne plus mettre pied sur leur lieu de travail. « L’employeur nous a dit de ne plus faire le travail. Il dit qu’il n’a plus besoin de nous, et nous sommes rentrés chez nous », relate un balayeur.

L’employeur en question est le propriétaire d’une célèbre buvette de la capitale située sur la route de Kpalimé à Adidogomé. Il est le responsable de la société en charge du nettoyage de certaines artères dans la commune du Golfe 5. Mais une des choses qui dérangent dans ce licenciement, c’est le fait que les employés n’aient pas été prévenus de la rupture de contrat. Selon les informations, c’est sur leur lieu de travail qu’ils ont été contraints de retourner chez eux, constatant ainsi, impuissants, la perte de leur emploi. « Nous sommes venus pour balayer comme nous le faisons d’habitude et le patron nous a dit de repartir », indique une balayeuse. « Nous ne pouvions rien faire, même si nous estimons que cette façon de faire n’est pas juste », poursuit-elle. 

En effet, et comme nous l’avions dit dans le précédent article consacré au sujet, les arriérés de salaires ont été cumulés depuis le mois de janvier 2020. Au début du mois de mai, un mois de salaire a été versé aux employés. Chacun a eu droit à ses 20.000 FCFA de rémunération mensuelle. Il restait alors 4 mois à payer. Et pour les balayeurs, l’annonce du licenciement devrait être suivie de celle relative au paiement des arriérés. Ce qui n’a pas été le cas. « Nous estimons que lorsque le patron a décidé de nous renvoyer, il doit automatiquement nous verser nos salaires qui sont en souffrance. Nous sommes partis les mains vides. Au moins si nous disons à nos enfants que nous avons reçu les arriérés de salaires, cela aurait sauvé les apparences », déclare une autre source.

Dans notre article du 14 mai 2020, nous avons relevé que, selon les sociétés en charge du nettoyage des rues dans le Grand Lomé, les difficultés proviennent du fait que l’autorité publique n’a pas honoré le versement des fonds destinés à payer les salaires des balayeurs. « Nous sommes en difficulté à cause du défaut de paiement », accusait un responsable de société de nettoyage des rues.

Finalement, on est tenté de se dire que le fameux District autonome du Grand Lomé cher à Faure Gnassingbé, pose plus de problèmes qu’il n’en résout.

G.A. / Liberté Togo

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