Payadowa Boukpessi
Payadowa Boukpessi

La préfecture du Bas-Mono serait-elle la seule à connaître des difficultés qui ont emmené les responsables communaux à saisir le ministre de tutelle, Payadowa Boukpessi, ou bien d’autres poches de résistance existent-elles ailleurs ? Lorsqu’on apprend que des timbres non commandés sont en circulation, qu’un trésorier refuse d’ouvrir ses comptes, ou qu’un préfet « traine » les pieds à transmettre des courriers à sa hiérarchie, on se demande si cette décentralisation ira à son terme dans cette préfecture et certainement ailleurs. Dans un mémoire dont nous servons ici l’essentiel, un des maires a mis les pieds dans le plat, avec l’espoir d’être entendu pour déballer les dysfonctionnements dans la préfecture du Bas-Mono. Ce mémoire est une interpellation des deux ministres de tutelle. On veut croire qu’ils réagiront afin que prennent fin les mauvaises habitudes. Surtout celles relatives aux timbres dont les comptes diffèrent lors de la passation de service et ce qui est réellement écoulé.

Lecture.

Difficultés d’interprétation des textes en vigueur

« Depuis notre prise de fonction le 16 octobre 2019, la commune de Bas-Mono 1 connaît de graves difficultés administratives et surtout financières qui sont pénalisantes pour la bonne gestion de notre collectivité et dont l’acteur principal est le trésorier de la préfecture. Nos huit mois de tractations et de contacts divers n’ont pu encore corriger le tir et instaurer un fonctionnement en conformité avec les lois, décrets et textes en vigueur. 

Etats financiers et documents présentant les actifs non financiers de la commune jamais reçus pour faire fonctionner la mairie, achats de matériels sur mes deniers personnels et recours à mes meubles personnels

Le 16 octobre 2019, lors de la passation de service entre le président de la Délégation spéciale sortant et les maires des communes de Bas-Mono1 et Bas-Mono2, mon collègue et moi avions refusé de signer le procès-verbal préétabli parce qu’il ne respectait pas les termes de votre note circulaire référencée N°0185/MATDCL/SG-DDCL du 20 septembre 2019 et adressé aux préfets et qui stipule entre autres, je cite : « …faire préparer les documents relatifs à la passation de service entre l’exécutif sortant et le nouvel exécutif des communes conformément aux indications sur les actifs non financiers, les actifs financiers, les dettes de la collectivité et autres documents.

Votre représentant à cette cérémonie de passation dee service, la Commissaire Divisionnaire M. Vondoly a eu du mal à nous convaincre de signer ce procès-verbal  sans ces informations. Nous avons finalement signé ce procès-verbal avec des réserves. C’est à partir de ce moment que mon calvaire a commencé.

A ladite passation de service, nous avons reçu 1600 timbres préfectoraux de 500 FCFA et 0 timbre de 100 FCFA. Aujourd’hui, nous avons dépassé l’utilisation de 4000 timbres préfectoraux de 500 FCFA et 200 timbres de 100 FCFA. D’où vient le surplus de plus de 2600 timbres ? Qui l’a commandé ?

J’ai hérité d’une mairie où, à part le personnel constitué de 8 agents, tous de l’état civil, il n’y a eu rien, pas de local, pas une seule chaise ni de table, encore moins les outils de travail comme le matériel informatique pour engranger des recettes pour la commune. Aujourd’hui, tout le mobilier et matériel informatique proviennent de ma société dans un local baillé.

2- Du trésorier de la préfecture : impossibilité de connaître la situation de la trésorerie, ordres de paiement non réglés, fin de non recevoir aux dépenses urgentes de la commune, obligation d’engager mes fonds privés ; mais près de 30 millions dépensés sans l’accord de la mairie

A la prise de fonction effective le 21 octobre 2019, j’ai tenté de demander la situation de la trésorerie conformément à la note du ministère, sans succès. Face à des dépenses urgentes pour démarrer les activités de la commune, le trésorier ne voulait pas m’aider à y faire face. J’ai écrit le 25 novembre 2019 une lettre pour demander les actifs financiers de la commune. Le trésorier m’a opposé une fin de non recevoir. C’est ainsi que mon collègue et moi avons demandé et obtenu une rencontre avec le trésorier régional à Tsévié le 29 novembre 2019. Ce dernier a pu nous prodiguer d’utiles conseils pour venir à bout de nos dépenses en nous proposant d’établir des ordres de paiement pour pouvoir nous faire rembourser par le trésorier. C’est peine perdue. Les modèles des OP (ordre de paiement) que le trésorier régional nous a remis et qui ont été renseignés par nos soins sont restés non réglés jusqu’en avril 2020, date à laquelle ils nous les ont carrément retournés…Cette affaire m’a intrigué à tel point que j’ai fouillé et me suis procuré les dépenses effectuées sur la période du 16 octobre au 31 décembre 2019 qui se chiffrent à la somme de 29.739.017 FCFA.

Du préfet : difficultés de prise en charge et de remontée de nos difficultés, blocages

Tous les recours étant épuisés (trésorier préfectoral, préfet, trésorier régional, Directeur général du Trésor et de la comptabilité générale) pour trouver des solutions durables à nos problèmes, mon collègue de la commune de Bas-Mono2 et moi avons décidé de vous saisir par voie hiérarchique (par le truchement du préfet) le 6 mai 2020 non seulement pour vous demander une audience, mais également le ministre de l’Economie et des Finances, autorité de tutelle du trésorier pour information. Votre réponse à notre demande d’audience tardant à nous parvenir, nous avons relancé le préfet le 4 juin 2020 pour avoir le numéro de bordereau de transmission des précédentes lettres aux ministres sans suite. Le 19 juin 2020, j’ai décidé de réécrire pour avoir l’audience avec vous et informer votre collègue de l’Economie et des Finances… »

source : Liberté Togo

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