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La balance des paiements et la position extérieure globale régionales constituent des outils d’aide à la décision en matière de politique économique et monétaire, à la disposition des Autorités de l’Union. En particulier, elles permettent de mieux appréhender les performances globales de l’Union en matière d’échanges extérieurs. Mais des informations sur le Togo y figurent également, comme la décision d’augmenter le prix du carburant alors que la situation au sein de l’Union ne s’y prêtait guère, ou les raisons qui placent le tourisme togolais en meilleure position, ou encore ce qui explique la baisse d’acquisition des biens d’équipement au sein de l’Union.

Quelques chiffres concernant le Togo au sein de l’UEMOA

La production de phosphates a également reflué en se chiffrant à 1.448.800 tonnes entre janvier et septembre 2017, contre 1.820.400 tonnes un an plus tôt. Cette chute résulte du repli de la production au Sénégal de 21,5% et au Togo de 18,1%, en liaison avec l’atonie de la demande mondiale.

Par ailleurs, le taux d’inflation en moyenne dans l’Union est ressorti à 0,8% en 2017 contre une réalisation de 0,3% en 2016. Cette évolution est imputable au renchérissement des produits alimentaires locaux, notamment les légumes et les produits de la pêche, ainsi que des services de restauration. Par ailleurs, une augmentation des prix des articles d’habillement et d’ameublement a été observée. La progression de l’inflation a été atténuée par la poursuite de la détente des coûts des communications. Par ailleurs, en dépit de la remontée des cours du pétrole brut, les prix à la pompe des carburants sont restés quasi-stables dans la plupart des pays de l’Union, à l’exception du Togo.

L’analyse des parts des exportations par pays fait ressortir une accentuation de la prédominance de la Côte d’Ivoire, qui représente 47,3% des ventes extérieures de l’Union en 2017 contre 47,0% en 2016 et 52,5% en 2015. Cet Etat est suivi par le Sénégal, le Mali et le Burkina Faso dont les parts se sont établies respectivement à 12,0%, 11,9% et 11,8% contre 11,4%, 13,5% et 11,2% en 2016. La part du Niger a baissé de 0,2 point pour s’établir à 4,2% en 2017 contre 4,4% un an auparavant, en ligne avec le repli des exportations d’uranium. La Côte d’Ivoire a eu la plus forte contribution à la croissance des exportations avec 3,2 points, suivie du Bénin (+1,8 point), du Sénégal (+1,4 point), du Burkina (+1,4 point) et du Niger (+0,1 point). Le Mali et le Togo ont eu des contributions respectives de 0,9 et 0,8 point en 2017, alors que celle de la Guinée-Bissau est ressortie quasi-nulle.

La facture des biens d’équipement a fléchi de 0,2% par rapport aux réalisations de 2016, pour s’établir à 3.938,5 milliards. Les achats de biens d’équipement occupent le deuxième rang des acquisitions de biens de l’Union, avec une part estimée à 24,3% contre 26,7% un an auparavant. Cette évolution est consécutive à la baisse des acquisitions de biens d’équipement (-40,4%) par le Togo en 2017 comparativement à l’année précédente, en ligne avec la baisse des importations de grues et appareils de manutention dans un contexte de fin des travaux d’extension du Port de Lomé.

Le solde du compte « Voyages », retraçant les recettes nettes du tourisme est ressorti excédentaire. Il a crû de 4,1% pour se fixer à 405,2 milliards en 2017, contre 389,3 milliards un an plus tôt. Cette situation reflète notamment la tenue de diverses manifestations internationales dans les pays de l’UEMOA et le développement du tourisme professionnel, notamment au Togo.

 

RESUME

Les transactions économiques et financières de l’UEMOA avec le reste du monde se sont traduites, au terme de l’année 2017, par une amélioration du solde global de la balance des paiements, en lien avec la hausse modérée du solde excédentaire du compte de capital ainsi que l’accroissement notable des flux nets de capitaux au titre du compte financier.

Le compte des transactions courantes s’est dégradé en 2017 avec un solde déficitaire de 4.034,9 milliards après 3.244,1 milliards une année plus tôt. Cette évolution est en lien avec la hausse du déficit des biens et services ainsi que celui du compte de revenu primaire (revenus nets des facteurs), couplée à la baisse de l’excédent du compte de revenu secondaire (transferts courants nets). Hors dons, le déficit courant s’est aggravé de 1,0 point de pourcentage du PIB en ressortant à 7,1% du PIB en 2017.

Le déficit des échanges de biens s’est détérioré de 24,4%, passant de 1.037,1 milliards en 2016 à 1.290,5 milliards en 2017, en raison du regain de dynamisme des importations, tirées par la hausse des cours internationaux de produits pétroliers, l’accélération des achats à l’extérieur des biens de consommation ainsi que la consolidation des acquisitions de biens d’équipement et intermédiaires, dont les effets ont été partiellement compensés par la hausse des exportations.

Les échanges des services sont ressortis déficitaires de 3.470,0 milliards en 2017, en hausse de 5,7% par rapport à 2016. Les pays de l’Union ont accru leur consommation de services spécialisés auprès des non-résidents, notamment ceux relatifs aux travaux publics d’extension, d’aménagement et de modernisation d’infrastructures routières, portuaires et hôtelières ainsi que de mise en état des installations minières et pétrolières. La consommation des autres services s’est également accrue dans le secteur des télécommunications.

De même, le compte du revenu primaire a affiché un solde déficitaire de 1.783,0 milliards en 2017, en aggravation de 21,6% par rapport au niveau observé une année plus tôt. Cette évolution s’explique essentiellement par l’accroissement des paiements d’intérêts sur la dette publique extérieure et de dividendes aux investisseurs étrangers.

L’excédent du compte du revenu secondaire a fléchi, passant de 2.542,2 milliards en 2016 à 2.508,6 milliards en 2017, en raison essentiellement du repli des transferts en faveur de l’Administration publique (-10,2%), atténué par la hausse des envois de fonds des travailleurs migrants (+4,3%).

En tenant compte des flux au titre du compte de capital, ressortis en hausse de 4,7%, le besoin de financement est évalué à 2.873,2 milliards en 2017, après 2.134,7 milliards en 2016. Il a été couvert à hauteur de 107,9%, contre un taux de 89,9% observé une année plus tôt, par les entrées nettes de capitaux au titre du compte financier, ressorties à 3.100,2 milliards en 2017 contre 1.918,4 milliards en 2016.

Au total, les échanges de l’UEMOA avec le reste du monde se sont soldés par un excédent global de 304,1 milliards en 2017 après un déficit de 946,8 milliards en 2016, en amélioration de 1.250,9 milliards.

La Position extérieure globale nette (PEGN) s’est détériorée de 8,3%, en ressortant à -32.555,2 milliards à fin 2017 contre -30.057,4 milliards en 2016, en raison d’un accroissement des engagements (+1,6 point de % du PIB) plus important que celui des créances (+1,0 point de % du PIB). L’analyse de la structure géographique de la position extérieure globale nette de l’UEMOA à fin 2017 fait ressortir une situation débitrice aussi bien avec la Zone euro (-5.607,2 milliards ou -8,7% du PIB), son principal partenaire, qu’avec les autres régions du monde (-26.948,0 milliards ou -42,0% du PIB).

Les échanges intra-communautaires de biens ont connu une progression en 2017 (+4,2%). Cette évolution est principalement imputable à l’accroissement des échanges de produits pétroliers tirés par la hausse des cours internationaux. Elle résulte également de l’augmentation de l’offre intra-régionale de produits agricoles, notamment céréaliers et du coton, dans un contexte d’une bonne campagne enregistrée dans la Zone en 2016/2017.

S’agissant des investissements directs étrangers (IDE), les encours des placements intra-UEMOA sont demeurés relativement faibles, représentant 11,5% du stock total des capitaux reçus. L’encours des IDE intra-communautaires est ressorti à 1.498,2 milliards (2,3% du PIB) à fin 2017, contre 1.211,0 milliards (2,0% du PIB) à fin 2016.

Concernant les flux d’investissements de portefeuille entre les pays de l’Union, leur évolution laisse apparaître une diminution nette au titre des engagements de 1.619,4 milliards, passant de 2.953,0 milliards en 2016 à 1.333,4 milliards en 2017. Cette évolution est due à l’émission d’euro-obligations par certains Etats membres de l’Union sur les marchés financiers internationaux au détriment du marché sous-régional.

Les flux nets au titre des autres investissements intra-communautaires ont augmenté de 3,6% d’une année à l’autre, en passant de 1.244,8 milliards en 2016 à 1.693,0 milliards à fin 2017.

Cette évolution traduit, pour l’essentiel, l’augmentation des engagements imputables aux prêts octroyés par la BOAD aux secteurs public et privé dans les Etats membres de l’UEMOA.

 
source : Liberté
 

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