Faure Gnassingbé a fait faux bond aux femmes du Grand marché de Lomé. Alors qu’il était attendu pour poser la première pierre du bâtiment central dont les travaux allaient être lancés, il a préféré recevoir des femmes au Palais de la Présidence et distribuer des billets de banque.
Ce jeudi 30 janvier 2020, le chef de l’Etat était annoncé au Grand marché de Lomé pour la cérémonie de pose de la première pierre du bâtiment principal dudit marché, incendié en janvier 2013. Le périmètre avait été bouclé comme d’habitude, empêchant ainsi les commerçants et commerçantes à s’y rendre. Curieusement, Faure Gnassingbé ne s’est pas rendu au marché, mais s’est fait représenter. Peut-être par peur d’être hué par les femmes qui peinent depuis 7 ans à se relever du désastre occasionné par cet incendie criminel dont les auteurs restent impunis.
Comme il sait si bien le faire, Faure Gnassingbé a encore joué à « Jacques où es tu ? ». Alors que l’on l’attendait à la cérémonie de lancement des travaux, il a choisi de s’entretenir avec des femmes des marchés de Lomé, à la Présidence de la République. Une rencontre qui a duré jusqu’à 14 heures.
Selon les témoignages, des bus ont été mis à disposition pour le transport des femmes vers le palais présidentiel où un déjeuner leur a été offert par le candidat au quatrième mandat. Très « sensible » à leur égard, le chef de l’Etat a fait distribuer des enveloppes de 70.000 FCFA à chaque femme. Celles qui ont mobilisé leurs camarades auraient reçu, elles, 500.000 CFA chacune.
Des sujets abordés durant cette rencontre, il nous a été rapporté que Faure Gnassingbé a échangé avec les dames en Ewé. Elles lui auraient présenté leurs doléances auxquelles le chef de l’Etat a promis d’apporter des solutions.
L’élection présidentielle du 22 février 2020 a été évoquée. Le candidat du RPT/UNIR aurait donné sa consigne de vote en appelant les femmes à voter le candidat de leur choix, pas nécessairement lui et dit qu’il ne voudrait pas qu’au cours de cette élection, du sang soit encore versé.
Pour la consigne de vote, nous nous permettons d’affirmer que le message de Faure Gnassingbé, comme il le fait depuis qu’il s’est déclaré candidat, c’est que les votes soient portés sur sa personne. « Nous avons compris qu’il voulait qu’on vote pour lui », explique une dame.
Concernant sa prétendue volonté de ne pas voir du sang versé lors de l’élection présidentielle, c’est manifestement une hypocrisie. Une candidature de Faure Gnassingbé pour un 4ème mandat est déjà synonyme de sang versé, les Togolais ayant déjà assez démontré qu’ils ne veulent plus de la dictature qu’il incarne.
Les promesses de Faure Gnassingbé n’engagent que lui et ceux qui y croient. Depuis 2005, les Togolais expérimentent son respect de la parole donnée.
Enfin, la pratique qui consiste à distribuer de l’argent rappelle malheureusement que : « Lui, c’est moi. Moi, c’est lui ». Suivez nos regards…
G.A.
source : Liberté