Le feuilleton de l’adoption du projet de loi portant réformes constitutionnelles et institutionnelles a connu son épilogue mercredi 8 mai, avec le vote du texte en plénière dans des conditions rocambolesques. Si l’opinion rejette en partie la mouture adoptée par le parlement acquis à Faure Gnassingbé, un des articles suscite plus de polémique auprès des Togolais. Il s’agit bien évidemment de l’article 75. Mais au-delà des avis des uns et des autres, c’est aussi une des ruses de Faure Gnassingbé, qui s’offre une « impunité » en cas de départ du pouvoir. Rien d’anormal ! Seulement à y voir de près, il sera le seul du « clan » à bénéficier de cette disposition spéciale. Quid de ces zouaves et autres sbires qui exécutent, parfois avec zèle les basses besognes ?

« Les anciens Présidents de la République sont, de plein droit, membres à vie du Sénat. Ils ne peuvent être ni poursuivis, ni arrêtés, ni détenus, ni jugés pour les actes posés pendant leurs mandats présidentiels.Ils prennent immédiatement rang et préséance après le Président de la République en exercice dans l’ordre inverse de l’ancienneté du dernier mandat, du plus récent au plus ancien.Une loi organique détermine le statut des anciens présidents de la République, notamment en ce qui concerne leur rémunération et leur sécurité ». Telle est la disposition de l’article 75 de la nouvelle Constitution togolaise qui va sans doute protéger Faure Gnassingbé, s’il advient qu’il lâche un jour le pouvoir.  C’est vrai, il serait un peu regrettable qu’après l’alternance, le nouveau régime se permette d’opérer une chasse aux sorcières. Néanmoins, pour le bien de la République, certains devront, dans un élan de justice et de réconciliation, rendre compte pour des actes qu’ils auraient commis.

Il est de notoriété publique que le règne de Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005 a été emmaillé de plusieurs crimes de divers ordres.  Bien que ce soit lui qui en ait tiré en grande partie bénéfice, il n’a pas été exécutant. Et pour se protéger davantage, il se taille un article dans ce sens.

Il est donc clair, que Faure Gnassingbé se préoccupe plus de son sort que ceux de ses apparatchiks. Bien évidemment, cela interpelle. « Si demain les choses changent, Faure Gnassingbé, lui, a un parapluie pour se mettre à l’abri. Ses amis qui ont été ses hommes de mains ne peuvent pas, a priori, échapper à la justice, bien qu’il soit clair qu’il n’est pas question d’aller vers une chasse au sorcière. C’est pour leur dire que malgré qu’ils aient rendu et continuent de rendre service à Faure pour qu’il s’éternise au pouvoir, lui-même ne voit que ses intérêts. C’est le temps de se ressaisir avant qu’il ne soit trop tard », lance un observateur de la scène politique togolaise.

S.A
 
source : Liberté
 

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