Les adversaires républicains de Barack Obama se sont emparés facilement de la majorité à la Chambre des représentants, sonnant ainsi le glas des réformes du président, dont les alliés démocrates ont toutefois réussi à garder le contrôle du Sénat
 
Le parti démocrate américain a vu s’évanouir mardi sa confortable majorité à la Chambre des Représentants de Washington. Mais les républicains, entraînés par le mouvement « patriote » du Tea Party semblaient manquer une partie de leur reconquête, puisqu’il leur manquait hier en fin de soirée (heure américaine) une poignée de sièges au Sénat pour dépasser le seuil qui leur aurait permis de contrôler les deux chambres du Congrès.
 
Il y a deux ans, en ce même début novembre, les Etats américains tombaient les uns après les autres dans l’escarcelle démocrate, conquis par la personnalité de Barack Obama et séduits par les espoirs que soulevait cette candidature inhabituelle. Ce mardi, ces Etats sont redevenus rouges (la couleur républicaine), les uns après les autres. Selon les projections données par les médias américains, les républicains ne parviendraient pas seulement à emporter les 39 sièges qui leur manquaient pour s’assurer la majorité à la Chambre des Représentants. Ils auraient obtenu un gain d’au moins une cinquantaine de sièges, ce qui transforme leur victoire en un raz-de-marée comparable au mouvement de balancier qui avait sanctionné le président démocrate Bill Clinton à mi-mandat, en 1994..
 
Les secteurs ruraux et populaires de l’Amérique, le Midwest, les électeurs indépendants… Ces segments de l’électorat qui avaient fait basculer l’Amérique à gauche il y a deux ans sont revenus à leurs premières amours en faisant bloc derrière les républicains. Le mouvement du Tea Party, qui a servi de locomotive à la droite en s’opposant de front à Barack Obama et en défendant un programme radical qui inclut parfois la suppression du Département de l’Education ou de l’Energie, a particulièrement bien résonné aux oreilles de la population blanche âgée de plus de 60 ans ainsi que de ceux qui se proclament indépendants.
 
Au Sénat, toutefois, où les républicains avaient besoin de gagner 10 sièges supplémentaires pour atteindre la majorité de 51 élus, la partie ne semblait pas gagnée pour eux en soirée. Au Delaware, la candidate Christine O’Donnell qui était devenue l’emblème de la révolte du Tea Party en s’imposant dans le camp républicain, lors des primaires, face à un candidat de « l’establishment », a été largement battue par son rival démocrate Chris Coons. D’autres membres du Tea Party, comme Rand Paul dans le Kentucky ou Marco Rubio en Floride, ont toutefois été élus en défendant des positions iconoclastes, qui les auraient placé tout à la marge du parti républicain il y a seulement quelques années.
 
A la Maison-Blanche, il y aura sans doute matière à méditer devant l’incapacité à prévoir l’arrivée de cette vague rouge et aux moyens d’y faire face. Ce sont les questions économiques, et principalement le taux de chômage qui avoisine les 10% depuis près d’une année qui expliquent en grande partie ce mécontentement des électeurs, ajouté à la personnalité et aux origines du président Barack Obama, qu’une grande partie de l’Amérique blanche a aujourd’hui rejeté comme un corps étranger. Mais si les deux prochaines années seront difficiles pour le président, elles risquent aussi de le devenir pour les républicains, qui devront traduire en actes concrets leurs promesses parfois fantaisistes. Une tâche qui est encore compliquée par leur manque de réussite au Sénat. Sans compter le fait que Barack Obama dispose d’un droit de veto face aux initiatives du législatif, un droit dont il ferait sans doute usage si les républicains venaient à attaquer de front css principales réussites, comme la réforme de l’assurance-santé ou la régulation du système financier.
 
source: le soir
 

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