Dans la journée d’hier, une découverte macabre a suscité émotion et incompréhension dans le quartier de Ramco-Soted. Les corps d’un jeune couple sans vie, et en état de décomposition ont été retrouvés dans leur chambre.
 
Kavey Nokplim, la trentaine, est un jeune menuisier et Soda Ablavi, une couturière en fin de formation. Comme cela se passe de plus en plus de nos jours, ces deux jeunes se sont plu et ont décidé de vivre en concubinage. Ils s’entendaient si bien que tout naturellement, la fille finit par élire domicile plus chez Nokplim que chez sa mère. Dimanche dernier, ils étaient ensemble à la maison jusqu’au soir et avaient même partagé le repas familial avec une tante de la maison. Nokplim ayant l’habitude d’effectuer des voyages de chantier quelques fois, la maisonnée n’avait pas trouvé bizarre le fait de ne pas l’avoir vu toute la journée de lundi. Sa demi-sœur de passage dans la maison a même frappé à sa porte, histoire de s’assurer qu’il était à l’intérieur et dormait. Mais peine perdue. Pas le moindre signe d’âme qui y vive. La tante répéta le même geste en allant cogner sans réponse à la porte du jeune homme quelques heures plus tard. Celle-ci s’était alors transportée chez la mère d’Ablavi, pour vérifier si elle n’était pas avec sa mère. Là aussi, aucune trace.
 
Tôt le mardi matin, les inquiétudes firent place à la panique, quand on eut remarqué que la moto appartenant à Nokplim n’avait pas bougé de sa place depuis dimanche soir. Vers midi, son grand frère Koffi Kave informé de la situation, arriva dans la maison, et décida avec la tante de déchirer le grillage anti-moustique qui protégeait la fenêtre. Ce fut après avoir aussi frappé sans réponse à la porte de Nokplim. C’est alors que la tante poussa un cri. Koffi entrevit à travers les vitres un corps suspendu par une corde à une poutre du toit, à côté du lit. Il reconnut le corps de son petit frère Nokplim. Et sur le lit, étalé, se trouvait celui de la copine de son frère, Ablavi.
 
Alertée, la Gendarmerie, ne tarda pas à arriver sur les lieux avec une équipe chargée des investigations criminelles, dirigée par le Capitaine Agbenda. On procéda à l’inspection des lieux et le corps du jeune homme fut détaché, étalé sur le sol et recouvert d’un drap. Il en fut de même pour celui de la fille. Une inspection minutieuse d’un bras de cette dernière laisse voir des traces de coups et blessures, et l’état dans lequel se trouvait la chambre laisse penser à une bagarre. Que s’était-il donc passé dans cette nuit du dimanche au lundi après que le jeune couple a regagné sa chambre ?
 
Les supputations sont allées bon train mais personne n’a su établir avec exactitude les faits, et le capitaine Agbenda à qui nous nous sommes adressés, n’a pas été plus loquace. Sur instruction du Procureur de la République, autorisation a été donnée aux familles de prendre possession des corps et de procéder sans délai à leur inhumation, étant donné l’état de décomposition avancé dans lequel ils se trouvaient.
 
Qu’est-ce qui aurait bien pu amener ce jeune couple à en arriver à une telle extrême ? Et dire qu’il y avait peu de temps encore, le jeune homme avait acheté une machine à coudre à sa future femme pour son installation…
 
La violence conjugale est-elle un moyen pour régler les problèmes quels qu’ils soient dans un foyer ? Un coup mal parti peut entraîner la survenue d’un drame. La communication est et demeure de loin le moyen le plus sûr de régler les problèmes de foyer ; et même en cas de non compréhension, il est préférable que chaque partie suive son chemin sans qu’on n’en arrive aux mains. Du moins, le temps que les esprits se calment et que chacun entende la voix de la raison. On éviterait ainsi bien des drames car une fois qu’on réalise que l’irréparable est commis, et qu’on n’entrevoit pas de porte de sortie, une seule solution, souvent lâche, s’impose : le suicide. Le quotidien du Togolais relève déjà suffisamment d’un parcours de combattant ; et si chaque citoyen faisait l’effort de l’alléger un tant soit peu en bannissant la violence, la vie serait moins dramatique. Ces jeunes amoureux, eux, ne l’ont pas compris tôt et en ont payé le prix fort. Que la terre leur soit légère.
 
Godson K.
 
 
liberte-togo.com

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