Au delà de tout le folklore que la naissance de l’ancien-nouveau parti aura suscité, c’est à un jeu de mots qu’on a assisté : dissolution, refondation, fusion. Sciemment ou pas le mot adhésion a été oublié et ça, le Premier ministre tient à le rappeler.
 
L’homme est devenu aphone, tellement il en a mis plein la bouche. Lui, c’est l’homme du PNUD qu’on nous a brandi comme l’homme de la « situation », et il avait suscité de l’espoir chez certains. Mais depuis un bon bout de temps, il s’est muré dans un silence sépulcral ponctué de quelques rares bribes de paroles et apparitions. Mais à l’annonce de la création de l’UNIR, contre toute attente, Gilbert Houngbo a subitement retrouvé de la voix comme s’il s’est débarrassé des délices de la Primature qui lui obstruaient la voix. Il dit adhérer à l’ancien-nouveau parti. Sûrement, il aura des bonus pour avoir dit tout haut ce que beaucoup dans son entourage pensent tout bas.
 
Le PNUDien est mouillé, voire même trempé dans les eaux fangeuses de la Primature et semble se débattre comme s’il a encore quelque chose à proposer aux Togolais. Mais dans son for intérieur, il sait qu’il a failli et qu’il est fini, en tout cas pour de nombreux Togolais. Son cri de ralliement n’est autre que celui d’un instinct de survie politique. Il s’y accroche de toutes ses forces et reste aux aguets d’un éventuel croc-en jambe de ses ennemis tapis dans l’ombre. Car en réalité, derrière la façade de quiétude qu’affiche la Présidence, c’est une véritable mare aux crocodiles aux dents très acérées. Certains esprits avertis avaient vu son volte-face et attendaient de voir jusqu’où ira sa course en bateau.
 
Il avait promis aux Togolais de changer leur quotidien en six mois. Mais le voilà qui les abandonne à leur sort, tel le capitaine du bateau Concordia. « Sur quoi compte-t-il ? », s’est demandé l’un de ses prédécesseurs. Il comptait probablement sur sa baguette magique car il fallait vite voler au secours d’un Togo moribond. Mais dans la précipitation, il l’a oublié dans son bureau onusien. Car la dure réalité de la politique des tenants de l’ordre ancien fait qu’il peine à trouver les théories de redressement économique. Le voulait-il vraiment ?
 
Ceux qui avaient pronostiqué son probable retour dans son bureau aseptisé du PNUD devront encore attendre. Il semble regretter ses années passées aux Etats Unis et doit penser à les rattraper. C’est maintenant qu’il entre dans la danse après un temps d’observation. On ne repousse pas de sa main gauche la main qui vous a fait du bien, dit-on, et ce n’est pas lui qui fera le contraire. Donc, il adhère à l’UNIR.
 
 
Anani Galley (Stagiaire)
 
lalternative-togo.com
 

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