ADDIS-ABEBA (Reuters) – Hillary Clinton a exhorté lundi les dirigeants de l’Afrique à retirer leur soutien à leur homologue libyen Mouammar Kadhafi, estimant qu’il était temps qu’ils mettent en oeuvre leurs engagements en faveur de la promotion de la démocratie sur le continent.
 
Premier chef de la diplomatie américaine à s’adresser aux 54 pays membres de l’Union africaine, dont le siège est à Addis-Abeba, Clinton a prévenu son auditoire que la même vague de démocratie qui balaie le monde arabe atteindrait l’Afrique sub-saharienne.
 
« Le statu quo est bousculé et les veilles habitudes de gouvernement ne sont plus acceptables », a déclaré la secrétaire d’Etat tout en reconnaissant « le rôle majeur » du n°1 libyen dans l’aide financière accordée à plusieurs pays africains et à leur organisation continentale.
 
« Mais il est devenu évident qu’il a dépassé depuis longtemps le jour où il ne devrait plus être au pouvoir », a déclaré Clinton au dernier jour de sa tournée en Afrique.
 
« Vos mots et vos actes peuvent faire la différence en menant à terme cette situation et en permettant au peuple libyen de commencer à rédiger une Constitution et à reconstruire son pays », a-t-elle dit
 
« Les pays africains sont très profondément divisés et opposés à propos de la Libye », a noté un haut responsable du département d’Etat qui accompagne Hillary Clinton.
 
BEAUCOUP DE DIRIGEANTS TROP LONGTEMPS AU POUVOIR
 
Le Sénégal et la Mauritanie ont publiquement souhaité que le colonel Kadhafi quitte le pouvoir, ce qu’a salué Washington, mais l’UA en tant qu’organisation ne s’est pas prononcée sur le sujet. Elle accuse au contraire les puissances occidentales de saper ses propres efforts pour de médiation.
 
« Nous savons qu’un certain nombre de pays africains hésitent, en grande partie en raison de l’énorme influence que Kadhafi a exercée pendant si longtemps en Afrique », a souligné le responsable américain.
 
« Nous savons que beaucoup de peuples vivent encore en Afrique sous le règne de dirigeants depuis trop longtemps au pouvoir, des hommes qui font plus attention à leur longévité et pas assez de l’héritage qu’il laissent pour l’avenir de leur pays », a dit Clinton.
 
Un autre dossier que devait aborder Clinton à Addis-Abeba était celui du Soudan, où les tensions s’accentuent à l’approche de la proclamation d’indépendance du Sud-Soudan le 9 juillet.
 
Le président soudanais Omar Hassan al Bachir a accepté dimanche de retirer les troupes nordistes de la région frontalière disputée d’Abyei avant cette date mais Nord et Sud doivent encore s’accorder sur plusieurs questions sensibles comme le tracé de la nouvelle frontière commune et la répartition des revenus pétroliers.
 
Lors d’une conférence de presse commune avec le président de Tanzanie, Jakaya Kikwete, à Dar es Salaam, deuxième étape de sa tournée, après la Zambie, Clinton a déclaré que les Etats-Unis étaient favorables à la mise en place d’une importante force de maintien de la paix à Abyei.
 
« Le gouvernement du Soudan doit faciliter au plus vite un accord de sécurité viable, en commençant par le retrait des forces armées soudanaises », a ajouté la secrétaire d’Etat.
 
source: reuters

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