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Les syndicats de la Zone franche industrielle regroupés en un front unique, s’insurgent contre la lenteur constatée dans l’application de la convention collective sectorielle mise en vigueur il y a de cela quatre (04) mois. En conférence de presse, mercredi dernier à Lomé, le Collectif prévient et menace d’enclencher des actions d’envergure, si leurs employeurs ne s’exécutaient pas entièrement.
 
« Pour un travail digne dans la zone franche au Togo, mobilisons-nous pour la mise en application effective de notre convention collective sectorielle ». Le ton est donc donné. Créée depuis en 1989, au Togo, c’est récemment en juin 2011 que les entreprises de la Zone franche sont soumises aux dispositions du Code togolais du travail. Et c’est le fruit d’une longue lutte menée par les travailleurs du secteur avec le soutien des partenaires sociaux dont Solidarité et Action pour le Développement Durable (SADD). Des négociations ont été menées et ont abouti à la signature en octobre 2012 de la Convention collective sectorielle.
 
Pour permettre aux parties prenantes de s’enquérir du contenu des nouvelles dispositions à travers des séances d’information et de sensibilisation, le Collectif des Syndicats des Travailleurs de la Zone franche du Togo (COSYNTRAZOFT) a fixé le 1er janvier 2013, délai de l’entrée en vigueur. Mais quatre (04) mois après, l’application est plutôt timide. Si dans certaines entreprises, il a été constaté un début d’application, d’autres hésitent encore. « Au moins 90% des entreprises ne respectent pas la Convention collective sectorielle. En clair, c’est dire que la Convention n’est pas appliquée dans son intégralité », a confié Hessikoma Kaman, membre du Collectif.
 
La non application effective de la Convention a créé une situation de violation des droits sociaux des employés du secteur. Les employés croupissent dans une précarité et sont exposés à tout risque. Le COSYNTRAZOFT dénonce, entre autres, l’absence de sécurité sociale, la mauvaise classification professionnelle des employés, le refus de délivrance des bulletins de paie, le non respect des taux de rémunération des heures supplémentaires, l’inexistence de services médicaux du travail, le non respect du montant minimum de l’indemnité de transport fixé au ¼ du SMIG, la non prise en charge des soins médicaux et des frais de médicaments ayant trait à la profession, l’entrave à la liberté syndicale, l’absence des comités sécurité et santé au travail, l’insuffisance des contrôles de l’inspecteur du travail de la Zone franche dans les entreprises (un (01) seul inspecteur pour 62 entreprises). Alors même que ces exigences sont consacrées par la convention. Ce qui d’ailleurs révolte le Collectif qui lance un appel pressant aux chefs d’entreprises de la Zone franche au respect total de la convention collective sectorielle et à l’Administration du Travail et des Lois sociales à prendre ses responsabilités pour assurer ses contrôles dans les entreprises.
 
Pour exprimer leur ras-le-bol face à « l’hypocrisie » de leurs employeurs, les travailleurs du secteur ont tout simplement boycotté la fête du 1er mai dernier. Le COSYNTRAZOFT prévient et soutient que les « droits des travailleurs et travailleuses de Zone franche où que ce soit ne seront pas négociables », tout en soulignant sa disponibilité au dialogue social dans le secteur. « Nous saisissons cette occasion pour lancer un vibrant appel aux camarades …de la Zone franche à se mobiliser pour la défense de nos droits…Toute action contraire à partir d’aujourd’hui mettrait le COSYNTRAZOFT dans l’obligation de mener toutes actions légales pour le respect de ces droits », ont martelé les responsables du Collectif en conférence de presse mercredi dernier à Lomé. Les jours à venir s’annoncent donc très mouvementés dans la Zone franche industrielle.
 
Pierre-Claver KUVO
 
L’Alternative Togo
 
 

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