Les déclarations faites par le ministre de la sécurité, Damehame Yark, sur la grève de la faim de Nicodème Habia, continuent de faire appel à des réactions. Me Zeus Messan Ajavon n’est pas allé du dos de la cuillère pour condamner les propos du ministre qui a qualifié cette grève pour réclamer la libération des ‘détenus politiques’ de comédie.
Selon lui, le Togo n’est pas un pays normal sinon sous d’autres cieux, le monde se serait levé contre cette « ânerie » et pour réclamer la démission du ministre. Il a estimé que si la grève qu’observe le président du parti politique ‘Les démocrates’ pour exiger la libération des ‘détenus politiques’ est de la comédie, alors ceux qui tuent depuis 2005 au Togo font aussi de la comédie.
Pour cet avocat, c’est inadmissible qu’un ministre de la sécurité parle de comédie alors que c’est la santé et la vie d’une personne qui sont en jeu.
« Les personnes dont Habia réclame la libération, notamment les responsables de Nubueke, du REJADD et le porte-parole du mouvement en aucun cas, sont en prison pour des raisons illégales. Elles n’ont pas de place en prison. C’est ce que réclame Habia haut et fort. J’exige leur libération mais Habia estime que pour les libérer, il faut faire une grève de la faim », a-t-il déclaré ce jeudi sur la radio Victoire FM.
Pour cet ancien président du Collectif des associations contre l’impunité au Togo (CACIT) comme pour d’autres personnes aussi, ceux qu’il faut mettre en prison, ce sont les ‘miliciens’ que le gouvernement qualifie de ‘groupes d’auto-défense’, des gens cagoulés et armés qui sont sortis dans les rues de Lomé en septembre 2017 pour la cause du pouvoir. « C’est le cas en 2005 aussi où j’ai failli perdre la vie », a-t-il rappelé.
Zeus Ajavon n’est pas aussi d’accord avec le pouvoir de Faure Gnassingbé sur un autre point, celui de l’empêchement subi par l’avion militaire médicalisé affrété depuis le Ghana par les autorités de ce pays pour évacuer Nicodème Habia.
« Si les autorités togolaises ne le savent pas, le Ghana qui est un pays démocratique où on sait ce qu’on fait, a couru vers Habia. C’est le chef de l’Etat même qui a donné l’instruction pour qu’on envoie un avion médicalisé au petit Habia », a-t-il fait savoir.
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