Quelle analyse faites-vous de la situation politique en Côte d’Ivoire ? Qui, selon vous, est aujourd’hui le président de la Côte d’Ivoire ?

 
La Côte d’Ivoire vit aujourd’hui les conséquences du coup d’Etat du Gal Gueï. Depuis cette date, le pays est dans l’impasse : prise chaotique du pouvoir par Gbagbo en 2000 pour 5 ans. A la faveur de la violence de ses milices autonommées « patriotes », il se maintiendra 10 ans sans jamais se référer au peuple qui est le seul détenteur du pouvoir politique ! Puis suivent les accords de Marcoussi, la guerre et une partition à peine voilée du pays.
 
On peut féliciter Gbagbo d’avoir finalement organisé des élections en 2010. Il a un devoir impérieux de respecter le verdict des urnes : c’est sa crédibilité de Chef d’Etat actuel et peut-être futur qui est en jeu ; c’est l’honneur de l’Afrique toute entière qui est l’enjeu.
 
En tout état de cause, Gbagbo peut et doit jouer un autre rôle là où le hissent son expérience et son combat de toujours. La démocratie a été le combat de sa vie : il n’a pas le droit de se déjuger aujourd’hui.
 
La Communauté internationale est bien dans son rôle de demander que la volonté du peuple ivoirien soit respectée, c-à-d le départ de Gbagbo et l’entrée en scène de Ouattara, président élu. Je regrette seulement que cette même Communauté ait été si absente s’agissant d’autres vols et détournements de suffrages populaires comme au Kénya, au Togo, au Zimbabwé… car il ne peut y avoir d’émotion à géométrie variable.
 
Je suggère enfin à toutes les oppositions de l’Afrique de former une délégation panafricaine pour aller à Abidjan et à Yamoussoukro apporter leur soutien, non pas seulement à Ouattara, mais à la JUSTICE en Afrique.
 
En Côte d’Ivoire aujourd’hui, pour répondre à la dernière partie de votre question, il y a un seul Président, c’est Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara
 
Kofi Yamgnane