Les citoyens du Togo ne sont pas des chevaux de fiacre qui attendent patiemment Faure Gnassingbé, pour qu’un jour celui-ci se décide à reconnaître l’ascendance de la démocratie sur le système autocratique dont il afflige le pays. Le plus dramatique n’est pas que l’absence de dialogues sincères entre Togolais, c’est plutôt la désolation qui se lit sur tous les visages. Avec raison, les citoyens du Togo s’attardent sur la démocratie, l’exigent et n’en dorment pas sur tous les fronts…Jusqu’à la victoire finale.

Ainsi, deux générations de Togolais n’auront connu que le régime Eyadema et Gnassingbé, père et fils. Une fois encore, et une fois de plus, une année d’invouloir vient d’être bouclée. Le 22 février 2020, cette fois-là, le Peuple togolais a choisi le candidat de la Dynamique Mgr KPODZRO (DMK) pour conduire la destinée du pays après une présidentielle bien particulière chez les adeptes du changement, et du fait même du rôle prépondérant que le religieux de 90 ans, Philippe Fanoko KPODZRO a joué dans le processus électoral.

Une fois de trop, l’invouloir du régime sortant de Faure Gnassingbé confisque le pouvoir au détriment de l’élu du Peuple, cette fois-ci Gabriel Agbéyomé KODJO. C’est malheureusement la pratique du régime militaro-clanique qui s’est emparé du Togo depuis plus d’un demi-siècle. Le côté haletant de chaque année qui passe, chaque mois et chaque jour, le côté suffocant de la situation absurde de refus d’alternance que vivent les Togolaises et les Togolais ont fini par atteindre l’insupportable et la consternation pour déborder vers des soutiens et des dénonciations extérieures au pays. Tant mieux !

Le Promontoire InterÉCHANGES

Parfois, sous une désolation, il y a une éclosion, une détermination même ; c’est la colère de la détermination qui donne un tel regain d’énergie. C’est ce qui s’observe le plus, à travers toutes les initiatives des Togolais de l’intérieur comme ceux de la Diaspora. Une liste exhaustive des prisonniers politiques des uns, et des occasions d’échanges de perspectives stratégiques chez les autres. L’avenir démocratique du Togo n’est nullement éteint pas toutes ces années de supplices, de peines et de tourments.

Comme l’aurait notifié Victor Hugo lui-même, la renaissance d’une République démocratique, au Togo ou ailleurs, « est fondée en droit, en attendant qu’elle soit fondée en fait. Vous existez, donc elle existe. (…) Vous êtes le commencement d’un grand avenir. » Il ne peut en être autrement alors que tant de citoyens désirent la même chose en même temps, nous dirait-il : « l’inviolabilité de la vie humaine, l’abolition du meurtre sous toutes les formes, la résorption de la pénalité par l’éducation, le droit de la femme, le droit de l’enfant », la réconciliation, le développement, etc.

Jusqu’à ce jour, 22 février 2021, les hommes et les femmes du Togo se battent sur différents remparts. Ni plus ni moins, il s’agit de fonder une citoyenneté nouvelle, pour des gens qui ont su dire NON, chaque fois, à une série d’impostures électorales depuis tant de décennies. Tellement, qu’aucune proclamation de résultats électoraux fantaisistes n’a jamais su arrêter la suprématie de la conscience des citoyens à poursuivre la vérité des urnes.

Une fois encore, c’est ce long chemin vers la démocratie qui sera explorée par les rencontres InterÉCHANGES initiées par InterTogo.org

InterÉCHANGES, ce promontoire de réflexion et d’actions doit pouvoir surplomber le Togo et offrir des perspectives et des actions, surtout celles qui sauront refléter la réalité et la perméabilité du terrain au changement. Le rendez-vous du 28 février 2021 donnera d’ailleurs le ton de cette capacité à nourrir le devoir inaliénable du changement au Togo. Ça promet !

Pierre S. ADJÉTÉ
Québec, Canada
22 février 2021

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