C’est définitivement bouclé, la page de l’élection présidentielle du 22 février dernier au Togo avec le clap de fin à la place des fêtes de la Présidence de la République où Faure Gnassingbé a franchi le dernier palier. Ici et maintenant, place au travail. Il a juré pour la quatrième fois devant Dieu et devant les hommes, de ne se laisser guider que par l’intérêt général, de consacrer toutes ses forces à la promotion du développement du bien commun, de la paix et de l’unité nationale, de se conduire en tout en fidèle et loyal serviteur du peuple. Ces quelques bribes de la formule de serment tirées de l’article 64 de la constitution sont désormais un parchemin pour le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé qui a loué, durant l’opération de charme, le travail abattu et sollicité un nouveau mandat. Il a tout dit sur ce qui a été fait.

Les énormes engagements pris devant les populations ne peuvent laisser de tout repos le Chef de l’Etat et ses prochains collaborateurs. L’exercice de la conscience auquel il a été soumis le 03 mai dernier l’y oblige pour les cinq années à venir. Pour servir fidèlement et loyalement un peuple il faut s’entourer d’hommes qui transmettent aux populations la loyauté et la fidélité de soi dans l’exercice des hautes charges de la Nation. C’est la première équation à résoudre pour remettre en confiance les populations et permettre aux détracteurs de se ranger et accompagner la dynamique du développement pour lequel le Chef de l’Etat s’est engagé.

Le choix des hommes, clef de voûte du nouveau mandat

Le talon d’Achille de l’entourage du Chef de l’Etat, c’est l’impopularité des hommes censés servir le peuple. Pour un nouveau quinquennat taxé d’un mandat de trop, Faure Gnassingbé pourra-t-il profiter des meilleures qualités des hommes censés être ses yeux et sa boucheauprès des populations ? Pourra-t-il trouver des collaborateurs guidés par l’intérêt général et engagés à la cause de la promotion du développement et du bien commun ? Existe-t-il encore dans cet entourage des hommes guidés par le bien commun ? Toute la pertinence de la réussite du nouveau projet sur lequel ce dernier s’engage réside dans le tri à faire etdans l’aptitude à sanctionner et punir les indélicats collaborateurs. Pour son premier mandat, où tout a été mis en œuvre pour que les populations se résignent et acceptent de lui laisser la main, il a reconnu que seule une minorité accapare les richesses du pays. Et durant les cinq années de son mandat, la démonstration a été faite que cette minorité pilleuse se trouve dans son entourage. Au troisième mandat où les velléités étaient plus âpres, Faure Gnassingbé a été applaudi lorsque dans une interview accordée à Jeuneafrique, il déclarait qu’il allait lutter contre la corruption. A la fin du mandat, le constat était amer. Corrompus et corrupteurs se la coulent douce dans son entourage. Cette lutte s’est résumée à lamise sur pied d’une Haute Autorité de Lutte contre la Corruption qui n’effraie personne. Pour le nouveau mandat qui ne sera pas de tout repos, où les projets de développement vont meubler les cinq années, il y a lieu de s’interroger sur le profil des collaborateurs de Faure Gnassingbé.

Le plus dur commence !

 Le premier du premier cycle a été laborieux. Il fallait ressouder le tissu national, la quête de la réconciliation nationale était permanente. Le premier du second cycle risque de l’être davantage puisqu’il faut sortir les couches défavorisées de l’extrême pauvreté et relancer l’économie nationale mise à terre par le Covid19. En reconnaissant, lors de l’ouverture de la campagne électorale à Doufelgou devant ses électeurs qu’il n’a pas tout réussi, le Chef de l’Etat sollicitait un nouveau mandat pour se mettre à l’abri de l’échec, un nouveau quinquennat pour ne plus ressasser les causes de certaines ratées. ET cette fois-ci ce sera un véritable parcours de combattant pour donner priorité, dans un premier temps, à la mise en place des infrastructures et à concrétiser le développement local avec la participation des jeunes. Le projet phare est la phase pilote de la location des infrastructures scolaires construites sur cahier de charges par des privés et l’augmentation des cantines scolaires. Le PND, avec la création de 500.000 emplois, reste le grand projet qui va permettre de réduire le taux de chômage. Et c’est justement ce projet qui va attiser les convoitises, et réveiller les appétits gloutons des collaborateurs du Chef de l’Etat. Rien que sur le pari de corriger les problèmes liés à la santé, à l’éducation et à l’emploi, il y a du travail qui attend le Chef de l’Etat et ses collaborateurs. Pour avoir promis l’extension de l’Assurance Maladie à toutes les couches sociales, le Chef del’Etat a une obligation de contribuer à sa réussite pour ne pas, comme les autres projets, ‘’school Assur’’ et la gratuité de la césarienne chercher en vain les mots pour justifier les insuffisances du mécanisme. Le temps n’est plus aux discours, il faut passer à l’acte et demander des comptes. Il n’y a pas de compromis avec l’excellence, les ambitieux projets ont besoin d’excellence et le nouveau mandat doit tendre vers ce pari pour sortir le pays des différents problèmes sociaux auxquels les populations sont confrontées. Au cas contraire, le parti au Pouvoir, il n’aura plus rien à miroiter pour un nouveau mandat en 2025.

Isaac Tonyi / Flambeau des démocrates

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