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« Enseigner, c’est apprendre deux fois » (Joseph Joubert)
 
Le gouvernement Faure avait promis aux enseignants, au temps chaud des débrayages, qu’au 31 mars 2014 au plus tard, les discussions seront bouclées et un décret entérinerait les points d’accord. L’idée était de faire que le budget 2015 puisse prendre en compte toutes les revendications financières des enseignants. Mais, le délai arrivé, le ministre en charge du secteur zézaye, grasseye et bégaye sur la promesse.
 
Le ministre de l’Enseignement pourrait-il répondre à la question de savoir la raison pour laquelle la date du 31 mars 2014 fixée comme date butoir de la rédaction du statut particulier des enseignants n’a pas été respectée ? Mieux, pourrait-il situer concrètement l’opinion sur où on en est pour mettre un haro définitif sur les débrayages à répétition, devenus mode de fonctionnement dans le secteur de l’enseignement depuis quelques années ?
 
Braillant sur les antennes d’une radio de Lomé, il y a quelques jours, le ministre Florent Maganawe – encore lui – n’a pas eu froid aux yeux pour déclarer que le délai que les principaux syndicats de l’enseignement et le gouvernement se sont donnés pour tirer au clair l’épineuse situation des enseignants ne sera plus respecté. Car selon lui, « la Commission ad hoc mise en place dans ce cadre vient juste d’entamer la troisième partie du document », énumérant les difficultés qui étaient celles relevées par la Commission sur certaines questions.
 
Bien évidemment, on peut imaginer le courroux au sein des milieux enseignants, mais c’est sans compter avec le récidiviste Florent Maganawe, qui a déjà par plusieurs fois mis les pieds dans les plats dans des discussions avec les syndicats.
 
De quels arguments ce gouvernement va-t-il encore étoffer ses propos devant des enseignants suffisamment enfarinés, las d’entendre l’art de la roublardise de leur vis-à-vis dont ils ne connaissent que trop les arguties fatales? Va-t-on continuer à abuser des générations d’enseignants, les unes après les autres ?
 
Maganawe a beau se défendre que le « gouvernement ne fait pas du dilatoire », il donne suffisamment la preuve que le gouvernement qu’il représente n’est pas encore résolu à arrêter de jouer avec un secteur si sensible et aux démembrements transversaux, car fer de lance d’un avenir meilleur que nous rêvons tous de bâtir. N’est-ce pas en effet une guerre que nous menons tous contre l’ignorance et l’analphabétisme, chacun selon son niveau de responsabilité ? Qui oserait encore nier aujourd’hui que ce sont les enseignants qui sont mis à l’index chaque fois qu’il s’agit de présenter le bouc-émissaire idéal sur l’autel de la baisse du niveau scolaire ?
 
La répétition est pédagogique, dit-on. Et il ne serait pas superflu d’être aussi redondant à l’attention du gouvernement Faure : tant qu’on continuera à vouloir décréter l’apprentissage, l’éducation, etc. à partir des bureaux soyeux, au lieu de travailler en profondeur, toute réforme entreprise ne sera qu’un simulacre né dans l’esprit de gens qui ont encore certainement beaucoup de choses à apprendre. L’apprentissage ne se décrète pas, comme le dit si bien un grand penseur contemporain. Si nous voulons un résultat concret, nous ne pouvons pas passer sous silence le statut des enseignants, ces principaux animateurs de terrains qui se voient souvent comme voués à l’ingratitude de toute part.
 
Ivan Xavier Pereira
 
Liberté Togo
 

1 commentaire

  1. Les enseignants ouest-africain ont l’art d’oublier que nous sommes dans des pays pauvres . Les revenues qu’ils demandent sont tirés des populations. Accéder à leur demande c’est laisser les choses les plus importants en suspends. Pourquoi les africains sont aussi égoïstes et ne regardent que le bout de leur nez.. Eduquer d’abord nos enfants pour qu’on est beaucoup plus de moyens de vous payer.

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