sam_bikasam

Derrière ce sourire narquois qu’il présente, Sam Bikasam, le directeur général de Togotélécom, n’a pas du tout un sommeil facile ces dernières semaines.
 
La situation dans cette société d’Etat qu’il dirige, est plutôt monstrueuse et chaotique. Togotélécom est quasiment par terre.
 
Plus de 6 milliards de dettes vis-à-vis des impôts, environ 9 milliards auprès des banques, tous les dépôts à terme vidés, des centaines de factures à payer, la coupe des problèmes de cette société est tout de suite pleine la laissant ainsi dans une situation d’effondrement total. Quel scandale !!!
 
Mais beaucoup de togolais sont certainement en train de se demander comment en est-on arrivé là alors même qu’il y a encore peu d’années, cette société était présentée comme un exemple de réussite, un fleuron de notre économie ?
 
Il n’y a pas à chercher loin. C’est le gangstérisme économique, c’est la gestion criminelle de cette boîte qui a naturellement conduit cette société dans ce gouffre.
 
A ce sujet, les éléments qu’évoquent certains cadres de cette boîte sont for intéressants.
 
D’abord la déviation des ressources de Togotélécom sur des chantiers politiques. Ce n’est en réalité qu’un secret de polichinelle. Toutes les sociétés d’Etat contribuent directement aux propagandes politiques du parti au pouvoir.
 
Pour preuve, tout le processus électoral qui a conduit à l’organisation des élections législatives de juillet dernier a été soutenu de fond en comble par les régis financières et les sociétés d’Etat. Mieux, la campagne même de UNIR ainsi que les navettes des responsables de ce parti dans le cadre de la sensibilisation des militants ont été portées par ces sociétés.
 
Dans le cas précis de Togo télécom le chao a été précipité du fait des surfacturations, de l’amateurisme dans la gestion aussi bien du personnel que des finances.
 
Que les togolais se rappellent que c’est le Dg de cette société qui s’était vu retiré la signature pendant plus d’un an pour malversation et mauvaise gestion mais dont cette même signature a été rétablie, sans que l’on ne donne un minimum d’explication au peuple togolais.
 
Depuis lors, c’est le même monsieur qui continue d’administrer cette boîte avec toute la complaisance, la légèreté et la voracité que l’on lui connait.
 
Comment alors pouvons-nous être surpris de la situation chaotique que connaît au finish Togotélécom ?
 
Et comme si cela ne suffisait pas, l’on n’a pas cru utile de commettre un audit de la gestion des finances de l’entreprise pour situer les responsabilités, mais le pouvoir a fait plutôt le choix hasardeux de changer de Conseil d’Administration. C’est le PCA qui décaisse les fonds de l’entreprise ?
 
Qu’est-ce que le colonel Latta Gnama pourrait faire d’extraordinaire si l’équipe dirigeante actuelle reste en place ?
 
Pour que le conseil d’administration statue sur un dossier concernant la société, il faut que le niveau des fonds à décaisser atteigne un seuil donné.
 
Mais en deçà de 30 millions par exemple, le Dg a toute la latitude de décaisser les fonds comme il l’entend.
 
Mais alors comment peut-on croire qu’il suffira de changer de PCA, si militaire rigoureux soit-il pour ramener de l’ordre dans la maison ?
 
Au final, les togolais ne peuvent qu’être agacés par le niveau de gangstérisme et de crimes économiques qui ponctuent aujourd’hui la gestion de ce pays. Il faut bien qu’un jour, toute cette salade s’arrête pour que l’on se concentre réellement sur le devenir de ce peuple.
 
Voici l’article qu’a écrit notre confrère Alternative paru ce vendredi sur la situation à Togotélécom
 
Togotélécom : Un nouveau PCA pour une société en difficulté, le soldat Gnama Latta pourra-t-il sauver les meubles ?
 
 
De la nécessité d’un audit financier pour situer les responsabilités
 
Un nouveau président pour le Conseil d’administration de TOGOLECOM.
 
Le Directeur Général de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC), ancien éphémère ministre de la Sécurité et de la Protection civile prend désormais les commandes du Conseil d’Administration de la société Togotélécom, en remplacement de Yao Kanékatoua.
 
Ce dernier cumulait depuis des années son poste avec celui du Directeur général de la BTCI qu’il a fini par quitter et celui du Directeur du patrimoine du Togo à l’étranger.
 
L’arrivée du Colonel Gnama Latta à la tête du Conseil d’administration de Togotélécom intervient au moment où la société traverse une situation assez difficile liée à des années de gestion hasardeuse, de népotisme et de malversations avérées.
 
Il fut un temps où la gravité de la situation avait conduit à un retrait de signature à l’actuel DG, Sam PétchétibadiBikassam, avant que ce dernier ne soit de nouveau remis en selle. Et depuis, la situation en termes de gestion ne semble guère s’améliorer.
 
Selon plusieurs cadres contactés par notre Rédaction, la société se trouve aujourd’hui au creux de la vague, et si rien n’est fait rapidement pour redresser la barre, le pire est à craindre.
 
Les difficultés de la société Togotélecom sont de plusieurs ordres. Il y a d’abord un souci autour de l’utilisation optimale et efficiente des ressources humaines disponibles.
 
Un problème managérial qui se traduit par la mise à l’écart des personnes de qualité pour des raisons liées à l’ambiance de suspicion, de délation et de règlement de comptes qui règne au sein même de la boîte. Cette mise au garage des ressources compétences au profit des bricoleurs impacte sérieusement les prestations de la société.
 
Mais le plus gros souci est lié à la gestion financière même de la boîte. Aujourd’hui, les comptes de la société, à en croire nos sources, sont dans une situation assez difficile.
 
Du coup, certains agents de sécurité sont actuellement à 8 mois sans salaire, les fournisseurs de la société attendent depuis 2011 le payement de leurs factures.
 
La société est obligée de recourir à chaque fois à des prêts pour payer les employés, les comptes DAT aussi bien au Togo qu’à l’extérieur seraient en difficultés.
 
Les conséquences de ces ennuis financiers s’observent dans la qualité défectueuse des services rendus.
 
Selon un technicien qui a requis l’anonymat, la société ne dispose plus de logistique adéquate et opérationnelle lui permettant d’intervenir à temps sur le terrain.
 
Manque de véhicules, de testeurs d’ADSL, des clés nomades Hélim récemment fournies à la société sont défectueuses, bref, pas assez d’outils de travail.
 
Selon toujours ce technicien, la société a investi plusieurs milliards pour avoir le câble sous-marin, mais depuis deux ans, elle peine à en faire la commercialisation qui se traduit par des difficultés de déploiement de la fibre partout, faute de matériel.
 
Les Togolais ont dû faire le constat eux-mêmes. En dépit des publicités qui envahissent tous les jours les médias et dont on peine d’ailleurs à faire la différence, l’accès à internet au Togo est un vœu pieux.
 
Dans la plupart des cas, ce sont les banques qui sont les plus touchées, causant ainsi d’énormes désagréments aux opérateurs économiques. En plus de payer la connexion chère, il faut être patient pour espérer l’avoir en qualité et à plein temps.
 
Cette situation on ne peut plus catastrophique a poussé, selon nos informations, à l idée d’un audit des ressources humaines. Un appel d’offres a été lancé dans ce sens, mais pour l’heure, aucun résultat n’a été donné.
 
De l’avis de certains cadres de la société, plutôt qu’un audit des ressources humaines, il y a nécessité à l’heure actuelle de faire un audit financier de Togotélecom pour situer les responsabilités dans la gestion hasardeuse en cours.
 
Le soldat appelé à la rescousse à la tête du Conseil d’administration peut-il sauver les meubles ? Fallait-il dans le cas d’espèce changer le PCA en maintenant le DG à son poste.
 
Le Colonel Gnama Latta est présenté par ses proches comme un homme de rigueur et de principe. Mais il lui faudra plus que les principes et la rigueur pour extirper cette entreprise des serres des prédateurs dont la plupart sont des barons du régime, des maîtresses de la République qui ont mis en coupe réglée cette société.
 
Nous reviendrons dans une autre parution sur les ennuis financiers de Togotélécom avec les établissements bancaires de la place, les impôts et sur d’autres aspects scandaleux d’une gestion qui pénalise l’ensemble des citoyens.
 
D’ici là, on ne sera pas surpris que les vautours de la presse volent au secours des prévaricateurs par des articles du genre « qui en veut » au DG de Togotélécom, alors que la vérité est là et crève les yeux.
 
Ferdi-Nando
 

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