Togo/Première session des conseillers régionaux : La région Centrale, entre vide institutionnel et incertitudes
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Alors que les gouverneurs des différentes régions du Togo sont invités à convoquer, le 15 janvier 2025, la première session des conseillers régionaux élus en avril 2024, une question cruciale reste en suspens pour la région Centrale : comment cette session se tiendra-t-elle en l’absence d’un gouverneur ? Cette situation, unique dans le pays, illustre une anomalie institutionnelle persistante qui suscite de vives inquiétudes quant à ses conséquences.
Dans un précédent article, nous avions attiré l’attention de l’exécutif sur les implications graves de ce vide administratif dans la région Centrale. Comme souligné, « le gouverneur, en tant que représentant de l’État central, joue un rôle clé dans la coordination des politiques publiques, la gestion des crises locales, et l’organisation des processus électoraux ». En son absence, la région se retrouve livrée à une gestion fragmentée, privée d’une figure centrale capable d’incarner l’autorité de l’État et de structurer les travaux des conseillers régionaux.
Cette anomalie, qualifiée de « déséquilibre manifeste », reste sans résolution. Malgré notre appel à évaluer les conséquences et à rectifier cette situation, le silence persiste. Ce mutisme, comme nous l’avions déjà relevé, « peut être perçu comme un manque de considération à l’égard des populations concernées »
Cette absence prolongée de gouverneur dans cette région risque de créer un précédent dangereux pour le processus de décentralisation. Si cette situation perdure, elle pourrait être interprétée comme une démonstration que certaines régions peuvent fonctionner dans un cadre institutionnel
L’urgence de la première session des conseillers régionaux aggrave encore la complexité de la situation. Qui assurera leur convocation et garantira le bon déroulement des travaux ? La loi stipule pourtant que cette session inaugurale doit être convoquée par le gouverneur. Comment justifier une éventuelle dérogation qui pourrait entacher la légalité et la crédibilité de cette première étape décisive pour la décentralisation ?
Il est donc impératif que le gouvernement agisse rapidement pour combler ce vide institutionnel. La région Centrale, déjà marquée par une histoire récente douloureuse, a droit à des réponses claires et à une prise en charge équitable.
La nomination d’un gouverneur compétent et légitime ne peut être perçue comme une simple formalité administrative. Elle s’impose comme un acte indispensable pour rétablir la confiance des populations locales et affirmer l’engagement de l’État à garantir une gouvernance inclusive. Chaque jour de retard ne fait que renforcer l’impression que « l’État semble abandonner une région au bord de l’abîme ».
En cette veille d’un événement aussi symbolique que la première session des conseillers régionaux, le pouvoir central dispose d’une opportunité unique pour corriger le tir. Il s’agit d’envoyer un message clair : toutes les régions du Togo, sans distinction, doivent avoir les mêmes chances de participer pleinement à l’édification d’une gouvernance décentralisée forte et équitable.
Ricardo A.