Les discussions entre le gouvernement et les partis de l’opposition parlementaire ont repris ce mardi. Yawovi Agboyibo, Me Dodji Apévon, Jean-Pierre Fabre, Patrick Lawson, Esso Solitoki, Pascal Bodjona et bien d’autres personnalités du monde politique togolais ont effectué le déplacement de la Primature dans le cadre de ce dialogue. Au sortir des discussions, les représentants du Comité d’action pour le renouveau (CAR) et ceux de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) se sont volontiers prêtés aux questions de l’Agence Afreepress.
Lire les réactions de Jean-Pierre Fabre de l’ANC et de Me Dodji Apévon du CAR.
Bonjour Jean-Pierre Fabre, pouvez-vous nous dire comment les discussions se sont déroulées?
Jean-Pierre Fabre : Vous savez que le mardi (21 février, ndlr) dernier, a eu lieu une séance de discussions entre le CAR, l’ANC, le gouvernement et le RPT. Au cours de ces discussions, le CAR et l’ANC ont suspendu leur participation en attendant que les autorités togolaises clarifient cette affaire de l’existence de deux rapports de la CNDH au sujet des allégations de tortures. La séance a repris aujourd’hui sur invitation du gouvernement qui a apporté une clarification sur l’origine des deux rapports et sur la libération des étudiants.
Etes-vous satisfaits de ces clarifications ?
Jean-Pierre Fabre : Nous avons pris acte de la libération des étudiants. Mais nous avons marqué notre insatisfaction sur les explications données par le gouvernement sur l’origine des deux rapports. Nous avons donc demandé au gouvernement de nous fournir des explications complémentaires.
Nous lui avons également demandé de mettre en œuvre les recommandations du rapport de la CNDH.
Le gouvernement s’est engagé à le faire et a promis qu’à chaque réunion un point sera fait de l’évolution de la mise en œuvre de ces recommandations.
Qu’est-ce que le gouvernement vous a dit sur l’origine réelle des deux rapports ?
Jean-Pierre Fabre : Le gouvernement a dit que M. Kounté a remis lui-même au Premier ministre le rapport incriminé et que seul lui peut fournir des explications et nous avons dit que nous ne sommes pas satisfaits de cela parce que tout le monde sait ce qui s’est passé.
Vous avez souhaité que les personnes citées dans le rapport soient sanctionnées. Quelles garanties avez-vous que votre demande sera suivie d’effets ?
Jean-Pierre Fabre : Nous avons dit qu’un point sera fait à chaque réunion pour évaluer l’état d’évolution de la mise en œuvre des recommandations de la CNDH. Nous verrons bien si le gouvernement va mettre en œuvre ces recommandations et nous aviserons.
Réaction de Me Dodji Apévon
Vous venez de prendre assez de temps pour discuter des réalités politiques du Togo. Qu’est-ce que vous vous êtes dits concrètement ?
Me Dodji Apévon : Oui, vous vous rappelez qu’un dialogue a commencé entre les partis qui ont des députés à l’Assemblée nationale. Le 21 février dernier, nous devrions nous retrouvez pour reprendre les grands sujets mais entre-temps un événement assez important est arrivé. C’est la publication de deux rapports de la CNDH suite aux allégations de tortures révélées à l’ANR.
Nous étions tellement embarrassés, nous partis politiques que nous avons dit qu’on ne peut pas passer sous silence cette situation et continuer à travailler comme si de rien n’était parce que le problème des droits de l’Homme sont des problèmes très importants pour nous et c’est pour cela que nous avons demandé la suspension des travaux en attendant que le gouvernement nous apporte des clarifications nécessaires sur l’existence des deux rapports sur la même enquête.
Nous avons donc suspendu les travaux et aujourd’hui nous nous sommes retrouvés pour entendre le gouvernement nous faire ces clarifications. Le gouvernement Houngbo nous a apportées les clarifications nécessaires sur le rapport publié par le gouvernement et ensuite sur le rapport publié par la CNDH pour nous dire finalement que c’est le rapport publié sur le site de la CNDH qui est le rapport authentique et que le gouvernement a décidé de prendre ce rapport en compte et de l’étudier pour prendre les recommandations préconisées par ce rapport.
Avez-vous étés satisfaits de ces explications ?
Me Dodji Apévon : Nous n’avons pas été satisfaits sur les conditions dans lesquelles le premier rapport a été élaboré et publié. Qu’on nous dise qu’il y a deux rapports sur la même situation.
Nous avons souhaité avoir toute la lumière sur cette situation. Dans quelle condition le premier rapport a été publié, qui l’a élaboré, qui l’a signé surtout que le président de la CNDH est aujourd’hui hors du pays. Nous avons exigé cette clarification complémentaire au gouvernement et ils nous ont promis de nous l’apporter.
Nous estimons que c’est indispensable pour la suite de ce que nous avons entrepris et pour la confiance qui doit naître entre nous. Nous avons également demandé que les recommandations contenues dans le rapport soient mises en œuvre. Ils nous ont promis que ce rapport sera étudié avec beaucoup de soin et des réponses seront apportées.
Nous, de notre côté nous allons voir de quelle manière ils vont mettre en application ce rapport. C’est pour la confiance qui doit naître entre nous.
afreepress