Un point de presse du personnel de Sotopla-Ceva Photo : Fraternité


Plus rien ne va à la Société Togolaise de Plaque (Sotopla- Ceva). Le personnel de la Société est à couteaux tirés avec le Directeur général Xavier Allado à qui sont reprochés d’inconduites. Ruse, arrogance, autoritarisme, terreur, exploitation de l’homme par l’homme, les qualificatifs sont litanies de la part des agents contre le patron de Sotoplat. Poussés à bout, ces derniers, réunis en Assemblée Générale à Lomé, menacent d’entrer en grève, dans les tout prochains jours, si celui-ci ne revoit pas sensiblement sa copie.

Sotopla, une nébuleuse !

À la Société Togolaise de Plaque (Sotopla), la vie professionnelle serait un véritable calvaire pour le personnel. Le Directeur général de la Société, Xavier Allado s’érigerait en gourou contre ses employés, à travers insultes, menaces, abus de pouvoir, ruses et exploitation de l’homme par l’homme.

Le personnel prend le courage et lève le ton !

Réunis en Assemblée Générale, le samedi 16 mars dernier à Lomé, sous le parapluie du Syndicat national des travailleurs du Commerce du Togo (Syntracom- Togo), et en présence du Directeur Général des Transports, le personnel de la Sotopla, venu de Lomé et de l’intérieur du pays, a fait le tour d’horizon de la mauvaise gestion et la mal gouvernance de M. Xavier Allado, le problème d’hostilité et le refus catégorique de ce dernier de se concerter et de dialoguer, tant avec les délégués du personnel, les représentants des organisations syndicales que tout autre acteur du monde du travail, puis l’abattement unilatéral et sans aucune concertation préalable de plus de 40% de salaire du personnel et ce, depuis plusieurs mois.

Plus de trois heures d’horloge, la séance n’a pas tari de témoignages, aussi poignants, émouvant, qu’effroyables. Le personnel s’est vidé de ses ressentiments, torpeur et alanguissements subis depuis juin 2018 où a démarré son calvaire, avec la réduction de 40% de salaire des employés. Ceci, sur des arguments de “déficit budgétaire ” et ” fin prochaine de la convention par laquelle État a concédée le contrôle technique, la confection et pause de plaque minéralogique à Sotopla “. Des arguments qui s’avèrent aujourd’hui, aux yeux des employés, très fallacieux.

Au demeurant, la réduction, décidée par le Conseil des ministres, de la fréquence des visites technique, passant de six (06) mois à douze (12) mois, l’année, ne saurait point être un argument si tant est que la gestion de cette boite a été faite dans les moindres règles. Une réforme du gouvernement, pourtant salutaire, qu’ont vivement salué le personnel. « Malheureusement, dès lors, notre condition de vie et de travail, jadis précaire, s’est vu sérieusement comprise avec les effets sociaux ressentis dans les ménages. Les salaires qui sont dérisoires ont subi une véritable charcuterie, morcelés à plusieurs reprises avec, en toile de fond, un abattement de 40%, sans pitié, surtout pour l’immense majorité des employés croupissant sous des prêts bancaires», a laissé entendre Adi Essotassam Paul- Verlaine, le porte-parole des délégués du personnel. «Depuis que nous sommes à Sotopla, le contrat n’a jamais été respecté. Chez nous, tout est exigé. Même au-delà de nos moyens. Nous traitons plus de 600 véhicules par jour. Mais les salaires, personne ne sait à quelle date il va tomber», témoigne, indigné, un employé. «La plupart des employés ne perçoivent plus leurs salaires depuis neuf (09) mois. La rentrée scolaire en cours a été un calvaire pour nous. Certains sont contraints au départ, avec des indemnités allant de 7 à 20.000 CFA», ajoute un autre. «Au centre technique et de production, par exemple, nous humons au quotidien le C02, sans aucune mesure d’accompagnement. Nous ne sommes que des morts ambulants », poursuit un autre. Et de demander, ensuite, comment est-il possible qu’un simple déficit budgétaire, facile à corriger en évitant les dépenses excessives liées aux cadeaux de fin d’année et la gabegie, puisse t-il équivaloir à une crise économique.

Plein feu sur la méthode esclavagiste du DG Allado

Entre autres manquements et inconduites relevés par le personnel, rendant défectueuses, leurs conditions de travail à la Sotopla, figurent en bonne place, l’inexistence de matériel de protection, l’absence du comité Santé et Sécurité au travail, pour une Société pourtant classée dans la catégorie “Industrie et Commerce”, l’absence de visite médicale pour le personnel en contact avec les réalités technique et chimique, l’absence de mesure d’accompagnement face aux risques professionnels et la non couverture des heures supplémentaires. À cela s’ajoutent l’instauration des séances de prières matinales contraignantes imposées à tout le personnel.

Des témoignages qui font froid dans le dos

«Le DG nous a imposées des séances de prières chaque matin. Que tu sois chertiens, musulmans ou athé, tu es tenu d’être présent. On fait même des contrôles comme au cours primaire à 6h30. Si vous refusez, vous êtes passibles de sanctions et de mises à pieds, allant jusqu’à un mois. J’en ai été victime. J’ai été mise à pieds un mois, sans salaires», témoignage une employée. «A la Sotopla actuellement, vous ne pouvez plus vous regrouper à deux ou à trois. Au risque de vous coller des intentions. Pire, vous ne pouvez plus échanger avec vos collègues du Service des Transports Routiers. C’est triste ce que nous vivons là-bas », affirme un autre. «Il est clair que les conditions dans lesquelles nous travaillons à ce jour, s’apparentent à une prise d’otage qui ne dit pas son nom. Mais l’heure est venue de faire tomber les verrous du mensonge, des intimidations…», ajoute un autre. « Très souvent, le DG fait comprendre à qui veut l’entendre qu’il est un Homme puissant et il écrasera tous ceux qui oseront s’ériger en obstacle devant lui. Même à la justice, il a les juges entre ses mains et que si nous ne sommes pas convaincus, que nous essayons de lui coller un procès. Il insiste et signes que nos dossiers feront 40 ans dans les tiroirs des juges et pourriront là-bas», atteste une employée, presque en larmes. «M. Allado nous a dit, il y a pas longtemps d’apprêter nos bagages et que la convention qui le lie à l’Etat finit en juillet prochain. Et donc, dès qu’il pliera bagage, il partira avec nous tous, sans exception », avance un autre qui en appelle à l’intervention du Chef de l’Etat qui consacre son mandat actuel au Social.

L’action syndicale actionnée !

Pour ce faire, et d’une voix unanime, les employés de la Sotopla exigent du DG Xavier Allado, une pile de revendications résumées en treize (13) points. Il s’agit entre autres du reversement de 40% d’abattement de salaires de salaires opérés sur la paie de tous les employés depuis juin 2018, le relèvement de la grille salariale, la révision des salaires par rapport aux dispositions de la nouvelle convention du Commerce au Togo, le reversement de la prime d’ancienneté injustement bloquées depuis l’existence de la Société, la refonte en profondeurs du dispositif des ressources humaines qui est dans un état piteux pour cause de copinage et de la culture de la médiocrité, la fixation des primes de risque professionnel, de salissure et de santé, l’obligation de visite médicale, avecprise en charge des employés en contact avec la fumée et des produits chimiques dans les laboratoires, la titularisation pure et simple des CDD de plus de deux (02) ans menacés de renvoie ou ayant reçu des artifices de notifications de fin de contrat anticipé, la cessation immédiate et définitive des pressions et intimidations à l’encontre des délégués du personnel, et le relèvement du salaire de base fixé arbitrairement à 42000 FCFA.

En cas de refus de concertation et de dialogue Social auxquels est habitué le Directeur général de la Sotopla, le personnel dit se voir, dans les jours qui suivront, dans l’obligation de passer à des actions fortes, conforment à la loi régissant le travail au Togo, notamment la grève. «L’heure des promesses démagogiques est révolue. L’heure de la vérité et de la lutte syndicale a sonné. Saisissons donc cette chance pour arracher la victoire sur les forces du despotisme », a lancé, à endroit de ses camarades, le porte-parole des délégués du personnel, M. ADI.

Au regard de tout ce qui précède, les heures à venir s’annoncent donc rudes entre le Directeur général de la Sotopla et son personnel. Vivement que la raison l’emporte pour que ces employés puisse pleinement jouir de profession. Et en attendant l’intervention très attendue de l’autorité qui suit, d’ailleurs, de près le dossier, il revient à M. Xavier Allado dont le leadership est aujourd’hui sérieusement contesté par la majorité du personnel de la Société de désamorcer la bombe.

 
Source : Fraternité
 

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