Christ Ayité
Christ Ayité

Depuis quelques semaines, le Showbiz togolais est en ébullition. Pour cause, Kossivi Egnetonyo, Ministre de la culture, du tourisme et des loisirs avait pondu une note adressée aux Directeurs régionaux de la culture et demandant aux acteurs culturels du Togo de se reconvertir dans d’autres activités, en cette période de Covid-19 où, leurs activités sont totalement au ralenti, en souscrivant au Fond National de Finance Inclusive (FNFI). Une proposition qui a suscité beaucoup d’indignations dans le monde artistique au Togo.

Selon cette note, les acteurs culturels pourront bénéficier des mesures d’accompagnement de la part de l’Etat, dans le cadre de leurs activités de reconversion durant la pandémie liée au coronavirus. Il est offert aux acteurs qui veulent souscrire aux produits du Fonds national de la finance inclusive (FNFI). Les Directeurs régionaux de la culture, selon la note, avaient jusqu’au vendredi 19 juin pour fournir la liste de tous les acteurs de leur ressort de compétence qui souhaitent s’y inscrire. Le ministre précise que ces acteurs pourront également bénéficier des formations en montage et de management de projets avant la soumission de leurs projets aux institutions financières agréées. Ce message est très mal passé au niveau des artistes togolais qui voient en cette note une humiliation et d’un manque de respect envers les artistes.

Christ Ayité, le chanteur Reggae togolais, à la suite de cette vague d’indignations, a tenu, lui aussi, à réagir par rapport à cette ide de « reconversion » du Ministre KossiviEgbetonyo. Il n’y est pas allé de main morte.

Nous, Christ Ayité, administrateur au bureau togolais du droit d’auteur, pour des raisons d’impolitesse envers la famille artistique ou la famille culturelle, nous demandons à M. le ministre de la culture, Kossivi Egbetonyo, de démissionner maintenant même et de quitter ce département. Nous ne voulons plus de lui pour ne pas dire que nous le chassons maintenant.

M. le ministre Kossivi Egbetonyo, nous ne voulons plus de toi. Va-t-en et trouver des clients pour ton programme de FNFI ailleurs. Pas au milieu de nous les artistes parce que si tu crois avoir fait une supercherie en demandant le prix d’un enregistrement d’une seule chanson ou d’un seul jour de studio, tu ne pourras jamais nous envoyer vers ces institutions auprès desquels nous ne pourrons même pas avoir un petit intérêt mais tu nous mène tout droit vers notre suicide.

Moi Christ Ayité, j’ai l’impression que tu es trop léger dans le gouvernement comme ministre.Du moment où les autres ministres pèsent et défendent les grands intérêts et aides pour leur département, toi, tu nous viens en nous disant de nous affilier au FNFI.

J’ai l’impression que pendant les conseils des ministres, tu te balades en esprit. Tu nous dis chaque fois, je suis en train de négocier pour vous et nous avons mis notre espérance en toi, c’est dommage que tu nous viennes avec ce mot « Reconversion ». Nous ne sommes pas des prostitués, moins des quémandeurs. Ce mot « reconversion » est destiné aux filles de joie ou encore les prostitués.

Quand tu voudrais te justifier en disant que ce sont des travaux alternatifs que nous devons ajouter, nous te demandons de quitter. Tu ne peux pas faire notre affaire. Au contraire, c’est pour sombrer la culture togolaise. C’est de l’insulte envers nous les artistes.

Quand des fois tu dis que nous ne sommes pas capables d’aligner deux ou trois phrases consécutives. Tu as dit qu’un artiste qui n’a pas été à l’école ne peut pas dépasser ton rang mais nous avons vu les Georges Weah au Liberia, Yousouf N’dour au Sénégal qui sont des milliardaires. L’argent que nous avons dépensé jusqu’en ce moment dans la culture dépasse même le budget de création du FNFI.

Vous nous faites des chantages mais nous n’allons pas céder à ces chantages. Et c’est toi qui dois nous demander pardon et non le contraire. Ceux qui l’ont fait, ils l’ont fait pour leur compte. C’est toi qui nous as humiliés. Que cela soit la dernière fois que vous nous manquez du respect M. le ministre. Si, nous autres, nous n’avons pas été mordu par la culture en investissant tout ce que nous avons dans la musique et dans la culture, tu n’allais pas pouvoir se comparer à nous. Nous refusons qu’on nous sous-estime.

Toi, tu as été payé pendant les trois mois de confinement, tu as nourri tes enfants. Et la classe culturelle ? Avez-vous pensé à ça ? Que tu ais fait le rapport pour aller déposer auprès du président de la république ou pas, nous sommes ses enfants. Peut-être c’est toi qui ne nous as pas bien défendu auprès de lui. C’est toi qui as mal négocié. Nous, artistes de ce pays. Nous allons réagir comme un seul homme et le président va nous appeler. Nous n’allons pas réagir négativement, mais poliment avec intensité. Nous n’avons pas du tout aimé ce que tu as fait et nous soutenons Laurence Montcho et nous la soutiendrons toujours.

Merci

Christ Ayité

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